mercredi 3 avril 2013

LORSQU'IL AVAIT 17 ANS, JPPS MILITAIT AU SEIN DE JEUNE NATION (MOUVEMENT DIRIGE ALORS PAR FRANCOIS SIDOS ET SES DEUX FRERES JACQUES ET PIERRE)



Entretien avec Pierre Sidos
 

La revue politique Charles publie mercredi une longue interview de Pierre Sidos.



Le JDD.fr, 2 avril 2013:

Le dernier pétainiste de France


La revue politique Charles publie mercredi une longue interview de Pierre Sidos, pierre angulaire de l’extrême droite radicale des 60 dernières années en France. 


Il a collaboré pendant la Seconde guerre mondiale, a incendié le siège du Parti communiste en 1956, avait proposé son aide pour renverser De Gaulle en 1961, assure d’avoir participé à l’attentat du Petit-Clamart contre le président en 1962.

 Il est nationaliste, antisémite, négationniste, raciste et anticommuniste. 

Et encore pétainiste et fasciste.

 Pierre Sidos a surtout fondé et entretenu pendant plus de 45 ans un groupuscule : l’Oeuvre française, dont des militants ont aussi toujours leur carte au Front national. Le trimestriel politique Charles publie, dans son numéro 5, disponible mercredi, une longue et rare interview de celui qui fut, un temps, l’équivalent de Jean-Marie Le Pen au sein de l’extrême droite française.


Habitué à la clandestinité – il a fait sept ans de prison – , Pierre Sidos, 86 ans, explique dans cet entretien (condensé de treize heures d’interview) avoir refusé l’héritage d’Hubert Lambert, qui a fait par la suite la fortune de Jean-Marie Le Pen et a rendu possible son aventure politique.

 Il marque aussi sa différence avec le premier parti d’extrême droite. Pour son camp, « l’expression électorale c’est le FN, l’expression doctrinale, c’est l’Oeuvre française », car, contrairement au FN, il refuse « cette pseudo-démocratie ».


Madelin, Devedjian, Bohringer


S’il a soutenu Bruno Gollnisch lors de l’élection à la présidence du Front, c’est notamment parce que Marine Le Pen est une femme. 

Mais il assure que son mouvement a encore des troupes au sein du parti, même après l’exclusion de certains d’entre eux. « Nous sommes sans doute plus informés sur ce qui se passe au Front national que Le Pen lui-même. 

De nombreux militants de l’Oeuvre française appartiennent encore au FN, n’en déplaise à Marine Le Pen. » Anti-républicain, il veut faire « évoluer le système vers un système comparable à celui de la papauté. Un ensemble de dirigeants politiques coopterait d’autres dirigeants. Un mouvement comme l’Oeuvre française constitue une élite politique qui serait à même de remplir ce rôle. »


Dans cet échange sans filtre (pour que les lecteurs « puissent prendre la mesure de la radicalité des valeurs d’un courant idéologique tel que celui de l’Oeuvre française », explique l’auteur), Pierre Sidos raconte aussi les débuts politiques, sous son aile, de Gérard Longuet, Alain Madelin, Hervé Novelli et Patrick Devedjian dans le mouvement nationaliste Occident. 

Tous venus à lui par anticommunisme ou par réaction à la crise d’Algérie. Il se remémore ses « bonnes relations » avec Jacques Toubon et l’ancien ministre de l’Intérieur de De Gaulle, Michel Poniatowski. 

Il exhume également le bulletin d’adhésion d’un certain Richard Bohringer à Jeune Nation, en 1958, après la dissolution du mouvement, et alors que l’acteur n’avait pas 17 ans.

Charles, numéro 5, avril 2013 (éditions La Tengo), 162 page
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