jeudi 18 avril 2013

JPPS DANS LES RUES DE NUREMBERG, 20 ANS PLUS TARD

Supplément : 2ème Guerre Mondiale n°48 (1) : La bataille de Nuremberg (17-20 avril 1945)

 

 

 

 


Comme promis, voici un premier supplément pour l'un des trois articles parus dans 2ème Guerre Mondiale n°48, sur la bataille de Nuremberg. Bonne lecture !


En juillet 1945, le lieutenant Walter Horn, historien de l'art et officier de renseignements de la 3rd US Army de Patton, est chargé par Mason Hammond, responsable de la MFAA (division monuments, beaux-arts et archives) de l'USFET (United States Forces European Theater) d'une mission très spéciale. 
Il s'agit, en effet, de retrouver 5 objets ayant disparu d'une collection d'oeuvre d'art et autres reliques réunie par les Allemands dans un bunker secret sous le château de Nuremberg, et découverte par les soldats américains le 20 avril 1945, pendant les combats de rues dans la ville.
 Ces 5 objets sont la couronne impériale, l'orbe, le sceptre et deux glaives utilisés pour la cérémonie de couronnement des empereurs du Saint Empire Romain Germanique. La mission de Horn est à la fois de retrouver les objets volés mais aussi de déterminer qui les a dérobés, des soldats américains, des Allemands ou bien des dignitaires ou fonctionnaires du IIIème Reich souhaitant les utiliser pour la renaissance du parti nazi sous l'occupation américaine. Les généraux Patton et Eisenhower sont particulièrement soucieux de faire toute la lumière sur cette affaire.




Pour commencer son enquête, Horn avale quantité de rapports et notamment ceux établis par le capitaine Peterson, commandant la compagnie E, 2nd Battalion du 180th Infantry Regiment de la 45th Infantry Division, l'unité qui a découvert le bunker et dont le travail a servi entre autres de sources à mon article dans 2ème Guerre Mondiale sur la bataille de Nuremberg. 
D'après Peterson, le moral de sa compagnie est alors au plus haut, alors que d'autres sources font état d'une certaine angoisse à la perspective du combat de rues dans Nuremberg, qui s'ouvre vraiment le 17 avril 1945. En face des Américains se trouvent probablement 7 000 soldats allemands, 10 000 travailleurs du IIIème Reich recrutés de force et parfois mobilisés de force, ainsi que des membres de la Volkssturm et des Jeunesses Hitériennes.

La compagnie E libère d'abord le Stalag XIII : son attaque est précédée, à 7h00, par le straffing de 2 P-51 Mustang. En approchant du stade et des champs de manoeuvre de Nuremberg, la compagnie doit affronter la résistance désespérer de quelques Allemands, en particulier dans le hall d'honneur d'Hitler, mais beaucoup d'autres se rendent sans combattre. 
Les combats sont beaucoup plus durs au palais des congrès nazi, un bâtiment de quatre étages défendu par de l'infanterie et une artillerie antichar que les GI's doivent investir pied à pied. Les Américains forment des groupes de 5 hommes pour nettoyer les pièces, du haut vers le bas, mais n'effectuent pas forcément la sommation réglementaire avant de tirer, ce que Peterson ne peut empêcher.

Le lendemain, la compagnie E est véritablement engagée en combats de rues. Les Allemands tirent sur les infirmiers et se servent de civils pour effectuer l'observation pour l'artillerie : après avoir subi plusieurs pertes, Peterson ordonne d'ouvrir le feu sur les civils suspects. La progression se fait de bâtiment en bâtiment en perçant des trous dans les cloisons avec des grenades. La compagnie E finit par franchir sur un pont la Pegnitz, la rivière qui coupe Nuremberg en deux parties. Une section est isolée par les tirs allemands et il faut engager les chars pour tirer sur les bâtiments afin de la dégager : elle a subi cependant plusieurs pertes.

Après une journée de repos le 19 avril, la compagnie, renforcée du lieutenant James Low, un Sud-Africain prisonnier du Stalag XIII récemment libére et qui peut guider facilement l'unité dans la ville, continue son avance. Elle doit faire face à des tirs sporadiques mais toujours présents. Le même jour, une femme armée d'un Panzerfaust détruit un char de la 14th Armored Division, qui participe à l'encerclement et à l'investissement de Nuremberg. 
Dans la vieille ville et près du château, la compagnie E va buter sur la défense organisée par le 22ème régiment allemand. Les GI's sont cloués au sol en approchant d'une porte de la ville médiévale. 
Un char avance mais se retrouve bloqué devant le château. Pour dégager la voie, il passe son canon par une meurtrière gothique de l'un des bâtiments anciens et expédie 15 obus ! L'intervention du char fait cesser les tirs. La compagnie E finit par trouver le complexe souterrain secret vers 16h40. Elle a perdu, dans les trois jours de combats, plus de 20 hommes.

Pour en savoir plus :


Sidney KIRKPATRICK, Les reliques sacrées d'Hitler, Paris, Pocket, 2013, 415 p.
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