CHRONIQUE DE LA RACAILLE ORDINAIRE
jeudi 18 avril 2013
Des journalistes tabassés dans le 93
L
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es
membres de cette profession ne pourront pas dire qu’ils ne savaient
pas. Deux équipes de journalistes ont été agressées mercredi au cours de
reportages à Sevran et Pierrefitte-sur-Seine, en Seine-Saint-Denis,
département où les incidents entre les médias et certains habitants sont
récurrents.
Un
journaliste reporter d'images (JRI) de la chaîne d'information en
continu BFMTV a été molesté mercredi midi près d'une école primaire de
la cité des Beaudottes, à Sevran, où des enfants s'étaient piqués mardi
en jouant avec une seringue usagée retrouvée dans la cour.¢
Le
JRI était venu avec un reporter pour enregistrer une interview avec les
représentants des parents d'élèves de cette école, a indiqué Hervé
Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV.
« Trois
individus ont débarqué en courant et tenté de prendre la caméra du JRI,
qui a tenté de la garder. C'est là qu'il a été frappé », a ajouté M.
Béroud.
« Plusieurs
personnes encapuchonnées lui ont pris sa caméra, l'ont frappé avec et
l'ont volée », a précisé la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Le
JRI a saigné au niveau du cuir chevelu et un point de suture lui a été
posé à l'hôpital d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Il en est sorti
« choqué, mais son état est sans gravité », selon M. Béroud.
« L'arrivée
massive de journalistes dans le quartier crée une situation un peu
tendue, d'autant plus que les CRS reviennent », a affirmé le maire EELV de la ville, Stéphane Gatignon, se disant « atterré ». Pour ce monsieur, c’est donc bien la présence des journalistes et des policiers qui crée de la tension, personne d’autre…
BFMTV a l'intention de porter plainte pour coups et blessures, ainsi que vol de matériel, a ajouté M. Béroud.
Quelques
heures plus tard, deux journalistes travaillant pour l'émission 66
minutes de M6 ont été pris à partie par un groupe de jeunes hommes
pendant un reportage près de la cité sensible des Fauvettes, à
Pierrefitte-sur-Seine.
Selon
une source proche du dossier, les deux journalistes - qui travaillent
pour la société de production Camicas - ont été attaqués lors de
l'interview du gérant d'un magasin d'alimentation, victime de plusieurs
braquages ces derniers mois.
« En
sortant de cette supérette, ils ont été pris d'assaut par derrière par
un groupe de cinq jeunes », a expliqué un responsable de l'émission.
« Le
caméraman s'est recroquevillé au sol à la manière d'un rugbyman pour
protéger sa caméra. Il a été roué de coups », a-t-il ajouté, précisant
qu'il avait été examiné aux urgences de Saint-Denis.
Selon
la source proche du dossier, il a reçu des coups au visage et souffre
d'un hématome à l'œil gauche. La journaliste qui l'accompagnait n'a pas
été touchée.
Quatre
personnes - âgées de 18 à 20 ans, selon une source proche de l'enquête -
ont été interpellées à la suite de cette agression, a indiqué la
préfecture de Seine-Saint-Denis.
Des agressions de journalistes ont régulièrement lieu en Seine-Saint-Denis.
Le 11 janvier 2011,
plusieurs journalistes, dont deux reporters de l'AFP, avaient été
molestés alors qu’ils se rendaient dans la cité Balagny
d'Aulnay-sous-Bois.
En avril 2010,
une journaliste et un caméraman de France 3 avaient été arrosés de gaz
lacrymogène par un groupe de jeunes à Villepinte, commune limitrophe de
Tremblay-en-France où trois bus avaient été caillassés.
En février 2010,
deux journalistes de la télévision du Qatar Al-Jazeera s'étaient fait
voler leur caméra dans la cité des Poètes, à Pierrefitte, où ils
réalisaient un reportage.
Deux journalistes de France 3 avaient été
agressés par deux personnes dans cette même cité trois mois plus tôt.¢
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