lundi 29 avril 2013

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Extrait de l’article "REFLEXes"
« Le MNR de vie… à trépas ? »
   (Janvier 2003)





Parti créé en septembre 1999, le MNR présente plusieurs visages et véhicule de multiples ambiguïtés sur lesquelles il nous faut revenir.
Il est clair que ce sigle vise à satisfaire tout le monde, aussi bien l’aile modérée tentée par le souverainisme à la Pasqua (rappelons que Jean-Marie Le Pen n’a alors jamais conclu l’un de ses discours par « Vive la République ! ») que les radicaux à qui cela doit rappeler le bon temps du solidarisme.
Par ailleurs, le logo choisi est celui qui était déjà utilisé par les CAR (Comités d’Action Républicaine) du temps où Mégret était encore au RPR, au début des années 1980, et qu’il essayait de ratisser à l’extrême droite.
Mais dans le même temps, le mouvement monte un « Observatoire national de l’islamisation de la France », sous la direction du vieux partisan d’Israël Jean-Claude Rolinat et de Jean-Pierre Pagès-Schweitzer et met en place, pour concurrencer l’AGRIF, un numéro de téléphone contre le racisme anti-français.
Ces contradictions n’ont cessé de s’exprimer depuis sous de multiples formes. On peut citer par exemple l’hostilité exprimée par de nombreux cadres envers l’action menée en 2001 au nom des valeurs judéo-chrétiennes par le président de l’association Promouvoir, André Bonnet, responsable MNR pour le Vaucluse, contre Michel Houellebecq, alors que celui-ci était considéré comme un allié objectif pour ses diatribes anti-musulmanes.
Mais ce sont surtout les départs et exclusions qui ont le mieux mis en évidence ces conflits de tactique et orientation.
Cela a été le cas en Aquitaine, avec les départs de François-Régis Taveau, France Prenat et surtout Eddy Marsan, conseiller régional à l’origine de l’Alternative nationale, petit regroupement nationaliste-révolutionnaire.
Mais cela explique aussi le départ du couple Marie-Caroline Le Pen-Philippe Olivier, tous deux conseillers régionaux, quittant le MNR pour protester contre les propos « racialistes » tenus par Pierre Vial dans une assemblée de Terre & Peuple.
À l’inverse, d’autres militants partent en constatant que la radicalité du MNR a des limites très étroites comme par exemple l’un des responsables grenoblois, Christian Mollier, poursuivi après des actes de violence, en particulier contre des associations maghrébines, et désavoué immédiatement par les instances du MNR.
D’après Eddy Marsan, ces contradictions apparentes n’en seraient pas puisqu’elles s’inscriraient au coeur de la démarche du MNR, à savoir constituer l’aile dure de la droite et ainsi affaiblir le FN.
C’est dans ce cadre qu’il faudrait interpréter le soutien inconditionnel des nationalistes-révolutionnaires d’Unité radicale au MNR, malgré ses positions atlantistes et pro-israéliennes par exemple.
En tout état de cause, cette confusion, voulue ou non, n’a pas contribué à faciliter la construction du MNR.

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