mardi 12 mars 2013

LE MONDE DES PRISONS (LES RACAILLES Y SONT ROIS)

Violeurs tabassés en prison : mythes et réalité

12 mars 2013

Violeurs tabassés en prison : mythes et réalité

PARIS (NOVOpress) 

– Règle tacite d’une prison, « la chasse aux violeurs » entre détenus est une coutume bien souvent fantasmée par les médias. Si elle est effectivement appliquée dans les maisons d’arrêt, cette pratique doit pourtant être relativisée. Un ancien détenu nous éclaire sur ce qu’il se passe réellement derrière les murs.


« Descends ton mandat de dépôt » : voilà la phrase la plus redoutée des « pointeurs », c’est-à-dire des violeurs, en prison. Le mandat de dépôt est un document papier émis par un juge ordonnant le placement en détention d’une personne incarcérée.

 Pour un violeur, c’est presque une condamnation au tabassage s’il est lu par d’autres, puisque ce document mentionne la qualification des faits pour lesquels chaque détenu se trouve en détention. 

Ce papier étant fourni à toute personne emprisonnée, il permet aux autres détenus, en cas de doute, de s’assurer qu’une personne est bien derrière les barreaux pour l’infraction qu’elle prétend (stupéfiants, vol, violences, …), et non pas pour un crime ou un délit plus « infâme », tel que le viol ou l’agression sexuelle.

La prison est, en effet, régie par une règle connue par tous, détenus mais aussi surveillants et même magistrats (on songe notamment à la pratique des « faux mandats de dépôt » fournis à certains violeurs pour les protéger) : les pointeurs ne descendent pas en promenade. S’ils le font, ils s’exposent au lynchage. Les grilles de la promenade, au sommet desquelles trônent – comme à Fleury-Mérogis – pantalons et t-shirts d’anciens pointeurs déshabillés une fois lynchés, sont là pour rappeler à tous cette règle tacite.

L’objet de ce texte n’est pas de défendre les violeurs et de dénoncer cette pratique. Il est cependant vrai que les violeurs sont des personnes foncièrement haïssables de par leurs actes et leur cruauté, et qu’ils ne trouvent généralement du soutien que dans certains milieux intellectuels détraqués pour qui un délinquant est d’abord une victime de la société, et notamment dans le monde artistique. On songe notamment à l’actrice Béatrice Dalle, ancienne compagne du rappeur Joey Starr et qui, quelle belle histoire, s’est amourachée d’un détenu ayant était condamné à plusieurs années de prison pour… viol.

Mais le sentiment de rejet des violeurs dans la population, sain et naturel, ne doit pas masquer une réalité pénitentiaire crue. Car aujourd’hui, les détenus lyncheurs de pointeurs dans les prisons françaises sont essentiellement des bandes ethniques des cités qui souhaitent se défouler à moindre frais.

 Concrètement, la correction d’un violeur ne se fait pas en un contre un dans les règles de l’art, mais à 10 ou 20, sous les bruits sourds des coups de pieds au sol et des éclats de rire sauvages. Une illustration est à trouver dans cette vidéo tournée en caméra cachée à la prison de Fleury-Mérogis, où un prétendu violeur se fait sauvagement lynché.

Des images choquantes pour le quidam, mais qui reflètent une réalité quasi-quotidienne pour les détenus, que les victimes soient des violeurs, mais aussi, par exemple, de détenus faibles ou non-protégés refusant de « coffrer »(1) au parloir ou de « cantiner »(2) pour d’autres.

Pour nombre de commentateurs, n’ayant d’ailleurs jamais fait de prison, par ce geste, les braves types de cité, en prison pour des délits « respectables » à leurs yeux, agissent par honneur. Mais ici, on est loin de l’esprit chevaleresque du brave voyou fantasmé par une partie des intellectuels. Intéressons-nous simplement aux personnes qui maintiennent cette sorte de « tradition pénitentiaire » : pour la grande majorité, ce sont les mêmes qui vont insulter, voire même parfois frapper, les femmes croisées dans la rue (Européennes blanches dans la grande majorité des cas) car elles ont le malheur de ne pas répondre à leurs propositions ou à leurs invectives.

 Ceux pour qui les Françaises assumant leur féminité sont des putes, seules les femmes voilées étant des sœurs dignes de respect. Par ces violences, ils punissent des violeurs qui, par rapport à eux, sont simplement passés de la pulsion à l’action … c’est-à-dire ceux qui ont franchi un pas qu’eux-mêmes auraient pu allègrement franchir ! Ces mêmes qui vont faire la chasse aux pointeurs sont aussi ceux qui ne verront pourtant aucun mal à « tourner »(3) en promenade avec des détenus ayant héroïquement séquestré et torturé des personnes âgées à leur domicile (faits vécus).

Tout comme le tabassage d’un Français ou l’insulte d’une Blanche, le lynchage d’un pointeur ne suscite aucun risque pour ces racailles : personne ne viendra défendre la victime qui ne portera pas plainte. 

Et on peut s’inventer une réputation de voyou d’honneur à moindre frais. Cet honneur à géométrie variable, façon cités françaises multiethniques. L’honneur des hyènes…

Minos
  (1) Dans le langage des prisons, « coffrer » signifie cacher un objet sur soit pour franchir une fouille (drogue, téléphone, puces de portables…). (2) Dans le langage des prisons, « cantiner » signifie acheter des produits quotidiens proposés par la prison par le biais de bons de cantine (aliments, produits de nettoyage, journaux, télévision, …). (3) Dans le langage des prisons, « tourner » avec quelqu’un signifie le fréquenter en cours de promenade (discussion, sport, …).


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