Работы делает бесплатно
Le travail ne rend pas libre
Jacques Ellul a su décortiquer le mythe de la valeur-travail
Publié le 23 mars 2013
« Arbeit macht frei » : de la sinistre inscription à l’entrée du camp, demande Ellul, avons-nous, modernes, retenu quelque chose ? Avons-nous saisi ce qu’elle disait de notre monde, non pas en tant qu’il serait nazi, évidemment, mais en tant que nous communions toujours sur cette question du travail avec un axe majeur des idéologies totalitaires.
Dans huit textes de Jacques Ellul rassemblés par Michel Hourcade, Jean-Pierre Jézéquel et Gérard Paul, tous trois spécialistes de son œuvre, le philosophe-théologien de la technique s’attaque avec violence au Travail comme une idole de l’époque, aux côtés de l’Argent, de l’État et de la Puissance.
L’analyse qu’il en livre est double, à la fois historique et biblique : contrairement à ce que nous croyons, avance-t-il, jamais les sociétés antérieures, depuis les chasseurs-cueilleurs jusqu’au Moyen Âge, n’ont ressemblé à des enfers dans lesquels l’homme aurait travaillé huit ou dix heures par jour, pour amasser pour ou même pour seulement survivre.
Cette aliénation, continue-t-il, nous la devons aux XVIIIe et XIXe siècles. Le travail est une invention bourgeoise en ceci que chacun devient un travailleur, le patron comme l’employé. Il n’y a plus de caste oisive aristocratique, chacun participe au nec-otium. Le travail est aussi une invention industrielle où l’ouvrier n’est plus décidément qu’une force de travail, extrait entièrement de toute autre forme de relation sociale et moins que jamais possesseur de ses moyens de production.
*Photo : Affiche de propagande soviétique ukrainienne.
- Ou L’Ecclésisaste, livre de sagesse de l’Ancien Testament, connu notamment pour son « Vanité des vanités, tout est vanité ». ↩
- L’Ecclésiaste, II, 11. ↩
- L’Ecclésiaste, IX, 10. ↩
- L’Ecclésiaste, IV, 6. ↩
- (causeur.fr)
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