MAITRE RENARD, PAR L'ODEUR ALLECHE...
Quand les renards débarquent au cœur des villes
Par Yves Miserey
Publié
La présence de renards dans les villes n'est pas un phénomène exclusivement britannique.
Crédits photo : Andrew Parsons / i-Images/i-Images/MAXPPP
Attirés par la nourriture, ils se multiplient en zone urbaine.
La semaine dernière, près de Londres, l'un d'eux a mordu un bébé dans son berceau.
Le bébé qui a été attaqué dans son berceau
la semaine dernière par un renard dans la banlieue sud de Londres va
mieux. Mordu sévèrement à la main droite et au visage, il a dû être
opéré.
«Une attaque aussi horrible est extrêmement rare, a déclaré le maire de Londres, Boris Johnson, à la BBC, mais il faut prendre en compte le problème grandissant que posent les renards en ville.
Leur présence a quelque chose de romantique et on peut les trouver adorables, mais ils peuvent aussi constituer une menace.»
En 2010, un renard avait déjà agressé deux bébés d'une même famille durant leur sommeil en Grande-Bretagne.
Le porte-parole de l'association britannique de contrôle des ravageurs a invité ses compatriotes à ne plus nourrir les renards.
«Ils se rapprochent des habitations et deviennent de plus en plus familiers mais les gens ne doivent pas oublier qu'ils restent des animaux sauvages», explique le spécialiste anglais.
«En Suisse, on dit toujours qu'il ne faut pas donner à manger à un renard qui vit en ville, car ça augmente le risque pour lui de se faire tuer», raconte Daniel Hegglin, de l'université de Zurich, une ville qui compte trois gardes-chasses.
La présence de renards dans les villes n'est pas un phénomène exclusivement britannique.
Il a été constaté en France et sur le continent européen depuis les années 1980. «En ville, ils trouvent de quoi s'alimenter avec les poubelles déposées un peu partout», analyse Michel Catusse, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
«Ils ont la nourriture, le gîte et, en plus, ils ne sont pas chassés», résume Sandrine Ruette, de l'ONCFS. «C'est un paradis pour eux car ils ont beaucoup d'endroits où se cacher.
Ceux qui arrivent à ne plus avoir peur des humains peuvent se multiplier rapidement sans avoir beaucoup de relations avec leurs congénères restés à la campagne», remarque Daniel Hegglin.
«Les renards ne sont pas solitaires, ils peuvent former des petits groupes en périphérie urbaine», ajoute la spécialiste des petits carnivores Sandrine Ruette.
À la campagne, leur densité est estimée entre 0,5 et 2 animaux par hectare mais pourrait être plus importante en ville. «Pour l'heure il n'y a aucune statistique fiable sur les populations de renards urbains et périurbains», souligne-t-elle.
Elle est absente aussi en Grande-Bretagne et dans toute l'Europe occidentale. «Cela n'empêche que si un renard mord un humain, il doit immédiatement être capturé, tué et des tests doivent être faits pour rechercher s'il est porteur du virus de la rage», indique Jean Hars, vétérinaire à l'ONCFS.
Contrairement à certaines idées reçues, la morsure n'est pas le signe caractéristique de la rage. «Le virus change le comportement des animaux mais il peut provoquer une forte excitation chez certains ou, à l'inverse, une apathie et une baisse de l'activité chez d'autres», note François Moutou, du laboratoire de santé animale de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Des campagnes de vaccination sont toujours menées sur le continent européen, à l'est d'une ligne allant de la Pologne aux Balkans.
À défaut de véhiculer encore la rage, le renard est le vecteur d'une maladie parasitaire émergente que l'on parvient de mieux en mieux à soigner: l'échinococcose.
Arrivée dans l'est de la France dans les années 1980, elle touche désormais l'ouest du pays. Le cycle naturel du parasite comporte deux protagonistes: le campagnol et le renard.
On peut penser que l'incidence de l'échinococcose est moins élevée chez les renards urbains que chez leurs congénères des champs, comme le souligne François Moutou. Il n'y a en effet pas de campagnols en ville. Or ce sont ces animaux qui, dévorés par les renards, les contaminent.
Les humains contractent l'échinococcose en absorbant les œufs minuscules du ver libérés dans les crottes de renard. La meilleure règle de prévention reste là aussi une bonne hygiène des mains.
LIRE AUSSI:
» Les renards envahissent les grandes villes anglaises
«Une attaque aussi horrible est extrêmement rare, a déclaré le maire de Londres, Boris Johnson, à la BBC, mais il faut prendre en compte le problème grandissant que posent les renards en ville.
Leur présence a quelque chose de romantique et on peut les trouver adorables, mais ils peuvent aussi constituer une menace.»
En 2010, un renard avait déjà agressé deux bébés d'une même famille durant leur sommeil en Grande-Bretagne.
Le porte-parole de l'association britannique de contrôle des ravageurs a invité ses compatriotes à ne plus nourrir les renards.
«Ils se rapprochent des habitations et deviennent de plus en plus familiers mais les gens ne doivent pas oublier qu'ils restent des animaux sauvages», explique le spécialiste anglais.
«En Suisse, on dit toujours qu'il ne faut pas donner à manger à un renard qui vit en ville, car ça augmente le risque pour lui de se faire tuer», raconte Daniel Hegglin, de l'université de Zurich, une ville qui compte trois gardes-chasses.
La présence de renards dans les villes n'est pas un phénomène exclusivement britannique.
Il a été constaté en France et sur le continent européen depuis les années 1980. «En ville, ils trouvent de quoi s'alimenter avec les poubelles déposées un peu partout», analyse Michel Catusse, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
«Ils ont la nourriture, le gîte et, en plus, ils ne sont pas chassés», résume Sandrine Ruette, de l'ONCFS. «C'est un paradis pour eux car ils ont beaucoup d'endroits où se cacher.
Ceux qui arrivent à ne plus avoir peur des humains peuvent se multiplier rapidement sans avoir beaucoup de relations avec leurs congénères restés à la campagne», remarque Daniel Hegglin.
«Les renards ne sont pas solitaires, ils peuvent former des petits groupes en périphérie urbaine», ajoute la spécialiste des petits carnivores Sandrine Ruette.
À la campagne, leur densité est estimée entre 0,5 et 2 animaux par hectare mais pourrait être plus importante en ville. «Pour l'heure il n'y a aucune statistique fiable sur les populations de renards urbains et périurbains», souligne-t-elle.
Porteurs d'échinococcose
La rage du renard a été officiellement éradiquée en France en avril 2001, grâce à la vaccination orale des animaux, distribuée sous forme d'appâts.Elle est absente aussi en Grande-Bretagne et dans toute l'Europe occidentale. «Cela n'empêche que si un renard mord un humain, il doit immédiatement être capturé, tué et des tests doivent être faits pour rechercher s'il est porteur du virus de la rage», indique Jean Hars, vétérinaire à l'ONCFS.
Contrairement à certaines idées reçues, la morsure n'est pas le signe caractéristique de la rage. «Le virus change le comportement des animaux mais il peut provoquer une forte excitation chez certains ou, à l'inverse, une apathie et une baisse de l'activité chez d'autres», note François Moutou, du laboratoire de santé animale de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Des campagnes de vaccination sont toujours menées sur le continent européen, à l'est d'une ligne allant de la Pologne aux Balkans.
À défaut de véhiculer encore la rage, le renard est le vecteur d'une maladie parasitaire émergente que l'on parvient de mieux en mieux à soigner: l'échinococcose.
Arrivée dans l'est de la France dans les années 1980, elle touche désormais l'ouest du pays. Le cycle naturel du parasite comporte deux protagonistes: le campagnol et le renard.
On peut penser que l'incidence de l'échinococcose est moins élevée chez les renards urbains que chez leurs congénères des champs, comme le souligne François Moutou. Il n'y a en effet pas de campagnols en ville. Or ce sont ces animaux qui, dévorés par les renards, les contaminent.
Les humains contractent l'échinococcose en absorbant les œufs minuscules du ver libérés dans les crottes de renard. La meilleure règle de prévention reste là aussi une bonne hygiène des mains.
LIRE AUSSI:
» Les renards envahissent les grandes villes anglaises
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