lundi 4 février 2013

L'ESPRIT DE SPARTE


Devenir un homme à Sparte...

À l'étranger, les citoyens de Sparte étonnent et souvent offusquent par une confiance tranquille en leur supériorité. 
On les savait d'incomparables soldats ; leur fierté civique imposait le respect ; la simplicité de leur esprit était souvent compensée par un don de répartie (qu'admirait Platon). Une dure contrainte, un laborieux exercice formaient les âmes et les corps. Nulle part la mainmise de l'Etat sur l'individu ne commence si tôt et n'est si absolue qu'à Sparte.
Nos sources sur l'éducation spartiate sont tardives : Xénophon et Platon, au IVe siècle, des inscriptions du Ier siècle.

http://www.oboulo.com/education+spar...cation+enfants




Éducation des enfants mâles Spartiates

Sparte est soucieuse avant tout de former des soldats, ainsi l’éducation intellectuelle est mise de côté. Cette dernière est naturellement contrôlée par la cité.

Dès sa naissance l’enfant garçon est présenté aux anciens de la tribu qui apprécient son état physique et décident du bien-fondé de sa survie:

Quand un enfant lui naissait, le père n’était pas maître de l’élever: il le prenait et le portait dans un lieu appelé leschè, où siégeaient les plus anciens de la tribu. Ils examinaient le nouveau-né. S’il était bien conformé et robuste, ils ordonnaient de l’élever et lui assignaient un des neuf mille lots de terre. Si, au contraire, il était mal venu et difforme, ils l’envoyaient en un lieu appelé les Apothèques qui était un précipite du Taygète. Ils jugeaient en effet qu’il valait mieux pour lui-même et pour l’Etat de ne pas le laisser vivre, du moment qu’il était mal doué dès sa naissance pour la santé et pour la force.” Plutarque

Et comme le constate le poète Poseidippos “Chacun, même s’il est pauvre, élève un enfant mâle; une fille, même s’il est riche, il l’expose.”

Les nourrices participaient également à cette éducation ; tout est fait pour endurcir le plus rapidement le jeune citoyen.

«De là vient aussi que les femmes ne lavaient pas les nouveau-nés avec de l'eau, mais avec du vin : elles voulaient ainsi éprouver leur constitution. Les nourrices, de leur côté, étaient soigneuses et expertes : au lieu d'emmailloter les bébés qu'elles élevaient, elles laissaient entièrement libres leurs membres et tout leur corps ; elles les habituaient à n'être point difficiles ni délicats sur la nourriture, à ne pas s'effrayer des ténèbres, à ne pas craindre la solitude, à s'abstenir des caprices vulgaires, des larmes et des cris. » Plutarque

A 7 ans il entre dans la vie militaire, et à 12 ans il vit en caserne, subissant des épreuves d’endurance (rien à voir avec l’éphèbe athénien):
"Elevés en commun sous la même discipline, ils n’apprenaient que l’indispensable; tout le reste de leur instruction consistait à savoir obéir. (...) On leur rasait la tête, on les habituait à marcher sans chaussures et à jouer ensemble, la plupart du temps tout nus.
A l’âge de douze ans, (...) ils dormaient ensemble par troupes et par section, sur des paillasses qu’ils préparaient eux-mêmes en cassant avec leurs mains, sans aucun outil, les extrémités des roseaux qui croissaient le long de l’Eurotas (...).


On ordonne aux plus forts d’apporter du bois, aux plus petits des légumes; et ce qu’ils apportent, ils l’ont dérobé. Celui qu’on surprend est puni du fouet et forcé de jeûner.

(...) On dit qu l’un d’eux, ayant dérobé un petit renard qu’il cachait sous son manteau, se laissa déchirer le ventre par les ongles et les dents du renard afin de dissimuler son larcin et tint bon jusqu’à la mort."
Plutarque

Les mots d’ordre sont "Obéir, supporter, vaincre".

"Pour qu’ils ne fussent pas trop pressés par la faim, il leur permit, non pas de prendre sans peine ce dont ils avaient besoin, mais de dérober certaines choses pour satisfaire leur appétit. Et ce n’est point parce qu’il était embarrassé de les approvisionner qu’il leur permit de se procurer leur subsistance par d’industrieux artifices - il n’est, je pense, personne qui l’ignore -, mais il est clairque celui qui veut voler doit veiller la nuit, ruser et tendre des pièges le jour et avoir des espions sous la main, s’il veut prendre quelque chose. Il est évident que toutes ces prescriptions avaient pour but de rendre les enfants plus adroits à se procurer le nécessaire et plus propres à la guerre." Xénophon

Comme symbole de cette éducation à la spartiate on peut citer la cryptie, apprentissage au meurtre qui se fait sur les hilotes.

" Voici en quoi consistait la cryptie. Les chefs des jeunes gens envoyaient de temps à autre dans la campagne, tantôt ici, tantôt là, ceux qui passaient pour être les plus intelligents, sans leur laisser emporter autre chose que des poignards et les vivres nécessaires. Pendant le jour, ces jeunes gens, dispersés dans des endroits couverts, s'y tenaient cachés et se reposaient ; la nuit venue, ils descendaient sur les routes et égorgeaient ceux des hilotes qu'ils pouvaient surprendre. " Plutarque

Plutarque décrit longuement cette chasse à l’homme qui se pratiquait la nuit avec des poignards. Il cite le passage où Thucydide rapporte comment des hilotes, sélectionnés par les Spartiates pour leur courage, crurent qu’ils étaient libres et se mirent une couronne sur la tête pour faire le tour des sanctuaires. On les aurait fait disparaître, au nombre de deux mille. En temps ordinaire, on les traitait méchamment: on les forçait à boire du vin pur, pour les exhiber ivres et apprendre aux jeunes ce qu’était l’ivresse, et on les forçait à danser et à chanter grotesquement, pour les tourner en dérision.

Certains jeunes gens moururent sous le fouet, lors de ces fêtes en l’honneur d’Artémis où ils devaient voler sur l’autel de la déesse, sans se faire prendre, le plus de fromages possible. Le titre de “vainqueur de l’autel” était valorisant comme celui qu’on donnait aux vainqueurs des concours.

" Chez les Spartiates, les garçons étaient frappés à coups de fouet toute une journée sur l’autel d’Artémis Orthia, souvent presque jusqu’à la mort, et supportaient cette épreuve avec gaîté et orgueil, rivalisant les uns avec les autres pour la victoire, à celui d’entre eux qui supporterait d’être battu le plus longtemps et qui recevrait le plus grand nombre de coups. 
 
Celui qui l’emportait était tenu en toute particulière estime. 
On appelait ce concours « la flagellation » (DIAMASTIGOSIS), et il avait lieu chaque année "  (Xénophon)


Une organisation militaire au quotidien

C’est une vie de discipline, de reniement de soi et de simplicité - ils ne s’encombraient pas de luxe, de nourriture coûteuse ou d’opportunités de richesse. " Tout d’abord, ayant ôté toute valeur à la monnaie d’or et d’argent, il décida qu’on n’emploierait plus que la monnaie de fer, à laquelle il ne fixa qu’une faible valeur pour un poids et un volume importants. Ainsi, celui qui recevait une somme de dix mines avait besoin d’une grande salle chez lui pour la ranger et d’un attelage pour la transporter " Plutarque

L’idéologie spartiate était orientée autour de l’état. De vingt à soixante ans le citoyen spartiate est au service de l’État, il mène une vie militaire.

Ainsi le soldat spartiate se mariait mais ne vivait pas avec sa femme. C’est seulement à l’âge de trente ans que le Spartiate devient un Egaux et a le droit de vivre dans sa maison avec sa famille, tout en continuant à servir dans l’armée. Le service militaire ne s’achevait que lorsqu’il atteignait l’âge de soixante ans.

Cette longévité du service militaire se comprend par le peu de Spartiates dans la population, par rapport aux non-citoyens.

http://www.e-olympos.com/sparte.htm

L'agogé auquel tout jeune spartiate est astreint pour prouver sa bravoure. 
 
En effet, dès l'âge de sept ans, les jeunes garçons sont envoyés hors des murs de la cité, dans la Chôra, symbolisant la barbarie, où ils sont livrés à eux-mêmes et doivent survivre par leur propre moyen. S'ils réussissent, à leur retour dans la cité, symbole de la civilisation, ils intègrent le corps civique et deviennent Spartiates.
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PASSANT VA DIRE A  SPARTE

(presselibre.wordpress.com)

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