mercredi 13 février 2013

ANDRE XXIII NE SERA JAMAIS BENOIT XVII !

Pourquoi les papes changent-ils de nom ?


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La coupole de la Basilique Saint-Pierre au Vatican. La coupole de la Basilique Saint-Pierre au Vatican. Crédits photo : FILIPPO MONTEFORTE/AFP

Le nom de règne d'un nouveau pape vient de son choix personnel, il n'est soumis à aucune autorité supérieure ou extérieure pour le conseiller ni même le valider.

«De quel nom voulez-vous être appelé?» Solennelle et séculaire, cette question est posée par le cardinal doyen au pape nouvellement élu, immédiatement après avoir obtenu le consentement de son élection canonique. Dans la foulée, un procès-verbal de l'acceptation du nouveau pontif et du nom qu'il a pris est rédigé. 

Le nom de règne d'un nouveau pape vient de son choix personnel et «subjectif», il n'est soumis à aucune autorité supérieure ou extérieure pour le conseiller ni même le valider. Ubu XIII, Staline II ou Kevin XXIV pourrait donc exister, plaisante-t-on à la Conférence des évêques de France, si l'on s'en tient au strict code canon qui ne fixe aucune règle sur ce point. Dans les faits, le nouveau pape se conforme souvent aux usages et à la tradition laissée par ses prédécesseurs en adoptant un prénom déjà porté au moins une fois. Celui d'un pape ou d'un saint, en général. Mais le souverain pontife peut aussi choisir de rendre hommage à une église où il a officié ou encore à un parent.

Montrer l'importance de sa consécration

Si les premiers cas de changement de nom ont eu lieu pour éviter de porter le nom de dieux ou d'empereurs païens -le premier cas attesté est celui de Mercurius , en 533, qui a pris le nom de Jean II; et Octavien, en 955, est devenu pape sous le nom de Jean XII- la nouvelle dénomination a surtout un sens symbolique. Avec cette nouvelle mission, l'élu n'est plus le même homme qu'avant.
Son nom doit donc changer pour donner une importance nouvelle à son avènement, même si celui-ci n'est pas un sacrement comme l'ordination d'un prêtre ou la consécration d'un évêque. Une symbolique en écho à l'Ancien testament comme au Nouveau, où les changements de nom sont des signes de conversion et d'élection par Dieu: Avram devient Abraham, Jacob devient Israël, Simon devient Pierre et Saul devient Paul.

Pas de noms compliqués

Depuis 996, seuls deux papes ont conservé leur prénom d'origine: Adrian Florensz Dedal est devenu Adrien VI en 1522 et Marcello Cervini est devenu Marcel II en 1555. Jean-Paul Ier, lui, avait innové en 1978 en empruntant pour la première fois un nom double, rendant hommage à Paul VI et Jean XXIII. Un autre fit son choix par abréviation de son nom de famille: le cardinal Piccolomini devint le pape Pie II en 1405. Certes Pie Ier avait existé mais son règne aussi lointain que court (15 ans, vers 140-155) n'avait laissé que trop peu de souvenir ou de gloire pour créer des inspirations.

Souvent, les choix de nom se sont portés vers un prédécesseur à qui l'on a voulu exprimer sa gratitude ou son admiration. Une coutume si répandue qu'on l'a appelée «pietas», la piété en latin.
Quant à Benoît XVI, il avait lui-même déclaré que son nom était une double référence à saint Benoît de Nursie et au pape Benoît XV, qui avait exhorté à la paix durant la Première Guerre mondiale.

Parmi la liste de l'Annuario pontificio, qui recense 265 papes de Pierre à Benoît XVI, les noms «compliqués» ou à «consonnance singulière» sont rarement choisis «pour des raisons évidentes d'universalité», explique un prélat qui souligne l'importance d'«être lisible pour les gens du monde entier». La rumeur veut que Karol Wojtyła, futur Jean-Paul II, aurait voulu choisir le nom de Stanislas Ier en souvenir du saint protecteur de la Pologne, mais que les cardinaux l'en dissuadèrent car ce nom était inédit et étranger aux traditions du nom de règne...

Si toutefois le remplaçant de Benoît XVI choisissait un nom qui ne figure pas dans la liste historique, il devrait le faire suivre de la mention «Ier». La numérotation est apparue au 8ème siècle avec Grégoire III (731-741) pour simplifier le système trop confus des adjonctions de «junior» et «secundus junior», adopté au VIème siècle, qui ne suffisait plus à différencier le nombre croissant d'homonymes.

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