LES NEGRES N'AIMENT PAS BEAUCOUP LES PEDES...
« Il y a même, à mon sens, risque de rupture du pacte républicain qui nous lie depuis deux siècles »(fdesouche.com
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En Ouganda, les homosexuels menacés de peine de mort
Des membres de groupes religieux ougandais en campagne contre l’homosexualité à Kampala en août 2007 (James Akena/Reuters).
L’enjeu est de taille : l’interdiction de « présenter sous un jour favorable » l’homosexualité, l’obligation de dénoncer les faits homosexuels, voire la peine de mort dans certains cas. Dans cette dictature militaire d’Afrique noire, les homosexuels peuvent trembler, car même si la loi a peu de chances de voir le jour, elle favorise un climat anti-homosexuels.
La loi ougandaise condamne déjà l’homosexualité, mais en des termes flous hérités de la période coloniale : la « connaissance charnelle contre-nature » (ou « carnal knowledge against the order of nature ») y est criminalisée, condamnant par extension toute pratique non-reproductive (sexe oral, anal, auriculaire ou autres). David Bahati, le député responsable de cette proposition de loi, surfe sur la haine latente des Ougandais pour l’homosexualité et propose une série de mesures pour contrôler et punir explicitement les activités LGBT :
- l’obligation de dénoncer des faits homosexuels dans les 24 heures suivant leur constatation, sous peine d’une amende de 500 000 shillings ougandais (200 euros) et/ou trois ans d’emprisonnement ;
- les faits d’homosexualité, voire même l’idée d’homosexualité (« tentative d’homosexualité ») seront punis de sept ans d’emprisonnement ;
- il sera même interdit de « présenter l’homosexualité sous un jour favorable » ;
- un « crime d’homosexualité aggravée », créé pour les actes homosexuels avec une personne de moins de 18 ans, une personne handicapée, ou si la personne responsable des faits fait figure d’autorité ou est porteur du HIV, pourra entraîner la peine de mort.
- Si ces faits sont aussi interdits par la loi française, on peut s’interroger sur le fait qu’ils ne concernent que les homosexuels en Ouganda.
- La peine de mort concerne aussi les « contrevenant récidivistes » (« serial offenders »).
Des passages à tabac aux meurtres, les homosexuels africains connaissent un véritable martyre. L’inégalité sociale s’ajoute à la discrimination, les homosexuels riches et proches des cercles de pouvoir ne sont nullement inquiétés, c’est aux homosexuels pauvres qu’on s’attaque -mais ce n’est pas ici l’apanage de l’Afrique.
Cette loi ougandaise a peu de chances de voir le jour car elle viole plusieurs principes constitutionnels de l’Ouganda. En effet, l’un des promoteurs principaux de cette loi est tout sauf un avocat : Martin Ssempa, pasteur évangéliste et promoteur de l’abstinence et de la fidélité comme moyen de lutte contre le Sida.
Pour Assan, installé en France mais dont le petit ami est en Ouganda, les religieux proches du pouvoir sont derrière cette loi :
« En Ouganda, la séparation des églises et de l’Etat date de plusieurs décennies, les églises n’ont a priori pas de rôle à jouer dans la législation. Pour cette proposition de loi de Bahati, on raconte que des évangéliques venus des Etats-unis sont à l’origine de cette manœuvre. Des mouvements d’extrême droite nord-américains seraient les inspirateurs de David Bahati qui aurait en quelque sorte voulu dépasser ses maîtres, aller au delà de ce qui lui était demandé. »Si Assan est musulman, son petit ami est chrétien. Dans tous les cas, ces deux communautés se sont unies contre l’homosexualité dans une campagne intitulée « Kick sodomy out of Uganda ». Assan estime que cette loi va agraver le climat de haine contre les homosexuels :
« L’interdiction de présenter l’homosexualité sous un jour favorable est un concept très dangereux, pour reprendre les termes des lois antidrogue en France, ce point de la future loi sera une condamnation à mort pour les associations lesbiennes, gay et trans et pour les associations d’aide aux malades du VIH, toute la prévention s’en trouverait amputée, on n’aurait plus le droit de parler d’homosexualité.
Les homosexuels ougandais et africains, comme la totalité des populations du continent et du monde, souhaiteraient qu’on leur foute la paix. Nous souhaitons nous aimer en paix, sans flics qui viennent cogner à nos portes la nuit. Je me sens menacé dans ma relation avec l’être que j’aime, notre amour est mis en danger par des ennemis invisibles et abstraits, nous devons vivre notre amour clandestinement et être très rusés pour nous cacher alors que nous ne commettons rien qui mette la société en danger. »Cette haine de l’homosexualité a plusieurs causes, notamment cette idée qu’elle est un vice, et que le vice vient forcément de l’extérieur. En France, le suicide serait la Maladie Anglaise, et la Syphilis le « mal de Naples » (qui est quant à elle le « mal français » pour les italiens). Une des causes de la haine des homosexuels en Afrique, c’est donc le mythe de l’origine occidentale de l’homosexualité : l’homosexualité aurait été importée par les Blancs. Assan le confirme :
« Dans le contexte difficile de la mondialisation, quoi qu’on en pense, les cultures traditionnelles sont moribondes et par un raccourci bien pratique, il est facile d’accuser l’homosexualité d’avoir mis le coup de grâce aux cultures ancestrales. L’identité de l’homme africain a été mise à rude épreuve au cours des derniers siècles et l’homosexualité est la victime expiatoire idéale des bouleversements traversés par les sociétés africaines. »Au final, si on ne sait pas jusqu’où l’application de ce texte pourrait aller, le débat actuel plonge les homosexuels ougandais dans la terreur, et fait craindre le pire à Assan :
« On pourrait exterminer avec une interprétation mal-intentionnée de la loi pour un simple frolement dans un bus. Et le mec de 19 ans qui a un petit copain de 17 ans risque la peine de mort dans les textes. C’est inadmissible. »Photo : des membres de groupes religieux ougandais en campagne contre l’homosexualité à Kampala en août 2007 (James Akena/Reuters).
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Deux homosexuels brûlés vifs à Abidjan sous les yeux des forces de l'ordre
Nous avons reçu une terrible vidéo montrant deux hommes se faire
brûler vifs par une foule en Côte d’Ivoire. L’un de nos Observateurs
confirme que cette scène s’est bien déroulée près de chez lui dans la
commune de Yopougon à Abidjan.
Selon notre Observateur, les images ont été filmées le lundi 28
février. Elles montrent deux hommes ligotés au milieu d’un tas de pneus
en flammes. L’un d’entre eux est toujours vivant. Des hommes regroupés
autour de lui continuent de le frapper et de le replacer au centre du
brasier. Sur la vidéo, on voit clairement un véhicule de la Brigade
Anti-Emeute (BAE), une force de police fidèle à Laurent Gbagbo, à
quelques pas des hommes en flamme. Un article d’Abidjan.net relate également ce lynchage.
Contacté par FRANCE 24, un policier du commissariat du 17 ème
arrondissement où a eu lieu le drame, affirme que ces images sont "des
bêtises et des montages".
Nous avons choisi de ne pas diffuser l’intégralité de la vidéo. ATTENTION, CES IMAGES RESTENT CHOQUANTES.
Contributeurs
"Sur les images on voit la Brigade Anti-Emeute (BAE) qui laisse faire"
Saidou (pseudonyme), habite dans la commune de Yopougon, dans le
quartier de Wassakara. Il habite à quelques centaines de mètres de
l’endroit où les deux hommes ont été brûlés vifs. Quelques heures après
le lynchage, il s’est rendu sur place pour tenter de reconnaître les
corps des victimes. Saidou collabore au site des Observateurs depuis le
début de la crise post-électorale. Sa famille est originaire du nord du
pays, comme beaucoup d’Ivoiriens qui soutiennent Alassane Ouattara.
Tout le quartier ne parlait que de ça, alors je suis allé voir. Les
deux corps calcinés étaient encore au milieu des pneus en face de la
pharmacie Siporex, à deux pas de la gare de Dabon Yopougon. Tous les
magasins étaient fermés.
Sur place, les gens m’ont raconté ce qui s’est passé, mais il est
difficile de vérifier leur version des faits car à cette heure là, il
n’y avait que des miliciens ou en tout cas des militants pro-Gbagbo dans
la rue. Selon eux, à 5h ou 6 h du matin, deux hommes ont été arrêtés
par des miliciens qui voulaient contrôler leur identité. D’après les
gens sur place, ces hommes n’avaient pas de papiers sur eux. Ils les
auraient donc soupçonnés d’être des rebelles et les choses ont dégénéré.
Dans la nuit qui a précédé cette atrocité, la tension était à son
comble dans la commune de Yopougon. Les pro-Gbagbo accusaient leur
rivaux d’avoir brûlé un bus public et ils avaient répliqué en brûlant 6
gbakas (véhicules de transport en commun conduit en général par des
Ivoiriens du nord du pays) et deux véhicules de particuliers. Les choses
ont dérapé quelques heures plus tard.
Sur les images on voit la Brigade Anti-Emeute (BAE) qui laisse
faire. Sachez qu’ici quand vous êtes du nord, vous avez déjà de la
chance si la BAE ne vous attaque pas. Il est clair que jamais elle
n’interviendra pour vous aider. Toutes les nuits, ils patrouillent avec
les miliciens pour "arrêter les assaillants".
"On ne peut pas prendre le risque de passer
[les barrages], car si les milices se rendent comptent qu’on a un nom a
consonance nordique, on risque notre peau"
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la commune de Yopougon est
divisée en quartiers. La grande majorité des quartiers sont pro-Gbagbo
et le quartier de Wassakara, où j’habite, est un îlot d’Ivoiriens
originaires du nord et sympathisants du RHDP, le parti de Ouattara. La
résidence de Charles Blé Goudé,
l’homme qui a tous les miliciens pro-Gbagbo à sa botte, est cependant à
quelques pâtés de maison de chez moi. Aujourd’hui, il y a des barrages
dans tous les quartiers voisins. On ne peut pas prendre le risque de
passer, car si les milices se rendent comptent qu’on a un nom a
consonance nordique, on risque notre peau. Alors, on vit retranchés
chez nous. Il y a quelques semaines, je pouvais aller dans des quartiers
pro-Gbagbo, comme Niangon, pour prendre des photos de ce qui se
passait, mais là c’est impossible.
"Aujourd’hui, chacun voit le diable dans les yeux de son rival et chacun se méfie de son ami"
Je ne sais pas à quoi ressemble une guerre civile, mais je peux
dire que la situation est extrêmement grave. Toutes les nuits, on entend
des rafales de tirs en bas de chez nous et on prie pour être toujours
vivant au matin. C’est comme si j’attendais la mort sans rien pouvoir
faire. Aujourd’hui, chacun voit le diable dans les yeux de son rival et
chacun se méfie de son ami. Mais eux sont armés et pas nous.
Depuis le massacre des femmes à Abobo,
je suis écœuré. Les forces de sécurité ne reculeront devant rien.
Comment ont-ils pu se dire que ces femmes empêcheraient Gbagbo de
s’asseoir sur son trône ?
Sept personnes de ma famille ont été tuées en 2000 au moment des
affrontements entre les forces de Gbagbo et les forces rebelles. Ils ont
été tués chez eux à Toulépleu. On n’a jamais revu leurs corps. Ils ont
certainement atterri dans les charniers. Je constate qu’en 2010 rien n’a
évolué. Je suis fatigué. Je vois que la morale n’existe plus. Mais le
hasard m’a fait naître ici, alors maintenant, il faut que j’assume. "
Billet écrit avec la collaboration de Ségolène Malterre, journaliste à France 24.
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