MENTALLY RETARDED TONY BLAIR IS CONVINCED HE HAS A SOLUTION...
Tony Blair, médiateur entre chrétiens et musulmans au Nigeria
L’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair, veut amener les chrétiens et les musulmans nigérians à vivre en paix.
L’ancien résident du 10 Downing Street a lancé, jeudi 22 novembre 2012, une initiative encourageant le dialogue et la compréhension entre les religions. A ses côtés, l’évêque de Durham, Justin Welby, anglican évangélique, qui deviendra officiellement archevêque de Cantorbéry
et second de l’Eglise d’Angleterre le 21 mars 2013, et le prince Ghazi
ben Muhammad de Jordanie pour une mission sous l’égide de la Tony Blair Faith Foundation créée en 2008 par celui qui gouverna le Royaume-Uni. L’initiative a été rendue officielle le jour où Londres a inscrit Boko Haram sur sa liste noire et peu avant que la Cour pénale internationale n’accuse la secte terroriste de crimes contre l’humanité.
Depuis le début des années 2000, la
tension est palpable entre musulmans et chrétiens au Nigeria, elle s’est
parfois mue en importantes violences. A cela, s’ajoute le combat mené
par la secte Boko Haram contre les chrétiens surtout, mais également le
pouvoir, et qui a fait plus de 1 200 morts civils des deux confessions
depuis 2009, année où le mouvement islamiste, accusé de crimes contre l’humanité par un rapport de la Cour pénale internationale,
a commencé à attaquer les chrétiens. Dimanche après dimanche, les
islamistes attaquent des églises. Si la médiation ne peut prévenir la
folie meurtrière de Boko Haram, dont le nom signifie « Livres
interdits » (1), elle vise à instaurer le dialogue entre les chrétiens
et les musulmans de bonne volonté. C’est l’ambition de la fondation
lancée par Tony Blair dont le credo est que, en travaillant
ensemble pour résoudre les problèmes sanitaires ou économiques, les
fidèles des diverses religions peuvent apprendre à se respecter.
La Tony Blair Faith Foundation ou la croyance en un monde meilleur
Tony Blair, anglican pratiquant qui
s’est converti au catholicisme après quelques critiques sur
l’appréhension de sujets de société par Rome, a été le Premier ministre
britannique exposant le plus ses convictions religieuses depuis Willam
Ewart Gladstone, qui fut le chef du Gouvernement à plusieurs reprises
jusqu’en 1898. Time du 9 juin 2008 rapporte le témoignage
d’Alastair Campbell, conseiller de Blair, suite à la tuerie, en Ecosse,
de seize enfants dans une école : à la question « Que fait votre Dieu de
cela ? », posée par Campbell, le Premier ministre répondit : « Ce n’est
pas parce que l’homme est mauvais que cela signifie que Dieu n’est pas
bon » (2).
« La foi fait partie de notre avenir !
La foi et les valeurs qu’elle comporte sont une part essentielle du
chantier de la globalisation », selon Sir Anthony Blair, qui affichait
comme première cible la malaria qui tue environ 850 000 enfants chaque
année. Des lits prophylactiques, protégeant des moustiques, réduiraient
ce chiffre macabre. Et c’est là que l’ancien dirigeant politique fait
intervenir la religion : « Si les églises, les mosquées et les juifs
travaillent main dans la main pour fournir des lits anti-insectes
nécessaires pour éliminer le paludisme, combien fantastique ce serait !
Nous verrions la foi à l’œuvre, cela montrerait l’importance de la
coopération entre les croyances religieuses, ainsi que ce que la foi
peut faire pour le progrès » (3).
C’est cette méthode que prétend appliquer La Blair Foundation
au Nigeria avec, comme but final, la paix interconfessionnelle. D’après
l’organisation, les chefs religieux et les jeunes vont travailler
ensemble, avec la Fondation, sur des défis communs tels que la
prévention des décès liés au paludisme. L’initiative devrait « faire
tomber les barrières et donner aux étudiants les connaissances
nécessaires pour résister aux voix extrémistes et à l’idéologie, afin
d’aboutir à une paix durable dès la prochaine génération ».
L’ancien Premier ministre est accompagné
du futur primat de toute l’Angleterre, l’évêque Justin Welby, qui a
déjà visité le Nigeria a 70 reprises. Le
Révérend Welby a décrit en 2007 la possibilité d’une collaboration
entre chrétiens et musulmans, permettant de mieux se connaître, en
prenant l’exemple de la lutte commune contre l’Apartheid en Afrique du
Sud, dans un texte intitulé « La réconciliation avec l’islam est-elle
possible ? » Avec eux, le prince Ghazi ben Muhammad de Jordanie qui a
mené une délégation de musulmans au Nigeria du 22 au 26 mai 2012 en
coordination avec une délégation de chrétiens conduite par le Révérend
Olav Fykse Tveit. La mission conjointement soutenue par la Royal Jordanian Aal Al Bayt
Institute et le Conseil mondial des Eglises avait pour but de
comprendre les raisons des violences religieuses depuis l’an 2000. Elle avait notamment retenu, de ses rencontres, que nombreux étaient ceux des deux côtés ne voulant pas de ce conflit. Mais Boko Haram souffle sur les braises de la haine.
L’instrumentalisation des rancoeurs par Boko Haram
Le president de l’Association chrétienne
du Nigeria, le Pasteur Ayo Oritsejafor, et le sultan de Sokoto, Alhaji
Muhammad Sa’ad Abubakar III, considéré comme le leader spirituel des 70
millions de musulmans du pays, ont salué cette initiative. Le primat de
l’Eglise [anglicane] du Nigeria a estimé que des prédateurs politiques
se servaient de la religion. Le Président Goodluck Jonathan, un
chrétien, a également dénoncé les motivations politiciennes des tensions
religieuses. Les causes sont diverses, économiques, politiques ou
religieuses, se croisant les unes les autres.
En juillet 2012, cinquante chrétiens avaient été brûlés vifs dans la maison de leur pasteur.
Si la police accuse Boko Haram, elle pointe également du doigt la
complicité de bergers de l’ethnie foulanie, majoritairement musulmane.
Les tensions entre Foulanis et Biroms sont habituelles et leurs raisons
sont plus économiques que religieuses. Mgr Ignatius Ayau Kaigama,
Archevêque de Jos et Président de la Conférence épiscopale du Nigeria,
donne d’ailleurs une lecture dépassionnée du conflit : «
A mon avis, le problème est de nature économique. Les pasteurs Foulanis
se sentent victimes d’une injustice parce que leur bétail est tué ou
volé et qu’ils ne sont pas dédommagés pour les pertes subies. Je pense
que la colère dérivant de cette situation les pousse à attaquer de cette
manière terrible. » Le trésorier de l’Association des éleveurs de
bétail Miyatti Allah, AlHaji Husseini Sidi affirme que les Foulanis ne sont pas considérés comme des gens de cet Etat : « Quand
nous sommes attaqués, personne ne réagit. Mais quand les Biroms sont
ciblés, ça barde ! Nous ne sommes pas heureux de ce qui s’est passé et
je peux vous assurer que nous ne les avons pas attaqués. Si quelque
chose se produit, c’est habituel pour le Gouvernement de nous accuser.
Si les autorités veulent que la paix dure, elles doivent nous traiter
équitablement. » Si les dénégations sont largement balayées par les
analyses et les témoignages, et par les victimes et par les autorités,
les accusations quant à une injustice de traitement méritent d’être
prises en compte, tout en considérant que le christianisme et l’islam se
retrouvent dans chacune des deux ethnies.
Le conflit politique dure, lui, depuis
le début des années 2000 dans l’ensemble du pays, surtout le Nord. En
2001, 2004 et 2008 déjà, de lourdes violences avaient endeuillé l’Etat
du Plateau, majoritairement musulman, et fait plus d’un millier de
victimes, la population islamique voyant d’un mauvais œil grandir la participation politique des chrétiens au niveau fédéral. Il y a deux ans, des
musulmans peuls avaient attaqué des villages et fait 500 morts, selon
les autorités, dont des femmes et des enfants tués à la machette.
Deux mois auparavant, en janvier, le nombre de morts avait atteint les
300. La secte Boko Haram qui n’est entrée clairement en guerre contre
les chrétiens qu’en 2011 cherche à profiter des rancœurs pour bénéficier
de l’aide des musulmans foulanis et donner une motivation
confessionnelle à leurs crimes risquant de les fanatiser davantage.
Boko Haram et le domaine de la guerre
En 1999, avait été élu un président
chrétien, Olusegun Obasanjo, déjà chef de l’Etat à la fin des années
1970. Réélu en 2003, dans un contexte de fortes crispations religieuses,
Obasanjo avait cédé le pouvoir à son dauphin, le musulman Umaru
Yar’Adua en 2007. A la mort de ce dernier en 2010, la présidence, déjà
assumée par intérim depuis trois mois par le vice-président Goodluck
Jonathan, un chrétien, est revenue à ce dernier, ensuite largement oint
par le peuple lors de l’élection du 16 avril 2011. Si
l’imposition de la charia dans le nord a satisfait les salafistes et
même les soufis, le mouvement Boko Haram, bien que salafiste, n’était
pas concerné, pratiquant une autre forme d’islam. Mais depuis
l’élection de Goodluck Jonathan, la secte islamiste a orienté sa
stratégie vers une lutte sans concession contre les chrétiens.
Dans l’islam, le monde est divisé en plusieurs demeures,
notamment celle des soumis à la loi musulmane (le « Dar al-Islam » ou
« maison de la paix, de la soumission ») et celle de ceux qui ne
relèvent pas du droit islamique (le « Dar al-Harb » ou « domaine de la
guerre »). Le musulman a pour devoir de conquérir ces régions et les
offrir à Allah. C’est ainsi que Boko Haram, dont le nom officiel est
« Jama`at ahl al-sunna li-da`wa wa-l-qital » – c’est-à-dire « Peuple
engagé dans la propagation de l’enseignement du Prophète et du jihad » –
croit qu’il relève de sa mission de supplanter un État considéré comme
ennemi et de chasser les chrétiens de son territoire par la terreur.
Dans le tourbillon de violences, certains jeunes chrétiens veulent se venger. Parfois, aveuglés par la rage, ils tuent des musulmans innocents,
ce qui entraîne une radicalisation de leurs voisins de confession
islamique qui ne prenaient pas part aux actes de violence. Le jeu de
Boko Haram est de pousser le Nigeria dans le gouffre de la haine
mutuelle afin de chasser au plus vite les chrétiens du pays et renverser
l’Etat démocratique. Le projet de la Tony Blair Faith Foundation
relève peut-être du seul rêve, mais les croyants de bonne volonté
pourraient, à défaut de stopper la violence, développer une
compréhension mutuelle.
(1) Autrement dit, « L’éducation occidentale est un péché. »
(2) Time, Tony Blair’s Leap of Faith, 9 juin 2008, p. 26.
(3) Ibid., p. 27.
Droit d’auteur : JD Amadeus d’Aigre de Ruffec
Reproduction autorisée avec mention http://fidepost.com/
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