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Les Restos du cœur face à la précarité dans les campagnes
La 28e
campagne hivernale des Restos du cœur débute lundi 26 novembre.
Dans
le Gers, 13 centres viennent en aide à plus de 700 familles dans un
département où la crise touche de plus en plus les retraités des milieux
agricoles et les jeunes.
Avec cet article
Tout doit être prêt pour la campagne hivernale qui débute quatre jours plus tard.
À Nogaro, Mirande ou Condom, la mobilisation est aussi de rigueur : les bénéficiaires de l’aide des Restos du cœur commencent à s’inscrire et les bénévoles nouent les premiers contacts.
« Nous profitons de l’énergie d’environ 160 personnes sur le département et nous n’avons globalement pas de problèmes de recrutement, se félicite Françoise Atkinson, présidente depuis quatre ans des Restos du Gers.
C’est une des caractéristiques d’un département rural comme le nôtre : la solidarité y est peut-être plus vivace qu’ailleurs. » La collecte de denrées de mars dernier en témoigne : plus de 19 tonnes rassemblées, un record.
Une générosité toujours réaffirmée, même en période de crise, et qui tombe bien. Car les besoins ne cessent de croître. Les Restos du Gers aidaient 700 familles l’an dernier, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2010, « et cette année les inscriptions démarrent très fort », constate Françoise Atkinson.
Des personnes seules et des familles monoparentales
L’association reçoit surtout des personnes seules (environ 30 %), ainsi que de nombreuses familles monoparentales et des couples dont un des conjoints parfois travaille, mais qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts.« Et depuis deux ou trois ans, de plus en plus de retraités des milieux agricoles, des femmes surtout, que la crise pousse chez nous, et des jeunes de 18 à 30 ans, eux aussi plus nombreux qu’hier », raconte Françoise Atkinson.
Un Gersois sur quatre a plus de 65 ans, et dans ce département où quatre établissements sur dix sont encore des exploitations agricoles, essentiellement de petite taille, la situation des retraités démunis s’aggrave.
« D’autant que dans nos campagnes où tout le monde se connaît, certains sont freinés par la honte de pousser la porte des Restos, explique Jacques Schlewitz, le responsable du centre de Nogaro, petite cité de 2 000 habitants.
Des retraités très isolés se heurtent également au problème des transports.
Tous n’ont pas les moyens de faire parfois 40 km pour venir chercher notre aide. »
Un système de livraison à domicile
Les Restos du Gers, dans la mesure du possible, organisent des covoiturages. L’été dernier, pour quelques rares personnes en situation très délicate, l’association a même tenté de mettre en place une distribution en portant les colis directement chez les personnes.« Ce n’est pas forcément compliqué pour nous en termes de logistique, mais il y a là une barrière psychologique difficile à franchir pour ceux qui pourraient être concernés », souligne Françoise Atkinson.
Pour les plus jeunes, les problèmes sont également de plus en plus criants. Les petites villes voient arriver des personnes sans domicile fixe « qui viennent à la campagne, surtout l’hiver, en pensant que les choses seront plus supportables que dans les grandes villes », témoigne Pascale Bourillon, chargée du centre de Mirande (3 700 habitants), le seul proposant un accueil de jour offrant une douche et la possibilité de laver son linge.
« Nous essayons parfois de les héberger à l’église, sinon ils dorment sous la halle, en face de notre local », reprend cette pionnière des Restos mobilisée depuis plus de vingt ans.
Un engagement porté avec beaucoup d’enthousiasme, mais aussi une certaine désillusion. « Le pire, c’est de voir des situations qui perdurent, des jeunes mamans qui viennent avec leurs gamins et dont nous avons déjà aidé les parents. Et dire que les Restos se voulaient provisoires… »
AUCH (Gers)
(la-croix.com)
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