EPHEMERIDE MONARCHISTE
Ephéméride du 27 Novembre.
511 : Mort de Clovis, à l'âge approximatif de 46 ans.
Il faudra attendre encore presque
cinq cents ans pour que les Capétiens, inaugurant la troisième dynastie
(après celle des Mérovingiens - fondée par Clovis - et celle des
Carolingiens) posent les bases de la France, dans l'acception actuelle
du terme.
Pourtant le rôle, l'oeuvre et
l'action de Clovis sont immenses, et à cet égard, celui qui s'est fait
baptiser à Reims le 25 décembre 498 est bien le premier Roi de France.
"Pour moi, l'histoire
de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu
des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons
la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi,
c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays
est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à
partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs". (Charles de Gaulle)
"....Il n'y a donc pas lieu de parler d'une conquête ni d'un asservissement de la Gaule par les Francs, mais plutôt d'une protection et d'une alliance, suivies d'une fusion rapide. La manière même dont les choses s'étaient passées, telles que nous venons de les voir, montre que l'élément gallo-romain avait appelé l'autorité de Clovis et que Clovis, de son côté, avait très bien vu que ce peuple désemparé, craignant le pire, désirait une autorité forte. S'il en eût été autrement, si les Gallo-Romains s'étaient bien trouvés du gouvernement des autres chefs barbares, Clovis ne fût pas allé loin. D'ailleurs les tribus franques n'étaient même pas assez nombreuses pour subjuguer toute la Gaule, pas plus qu'elles n'étaient capables de la diriger. Pour ces raisons, on vit tout de suite les Mérovingiens entourés de hauts fonctionnaires qui portaient des noms latins et qui sortaient des vieilles familles sénatoriales. Des généraux gallo-romains commandèrent des armées franques. Les lois, les impôts furent les mêmes pour tous. La population se mêla spontanément par les mariages et le latin devint la langue officielle des Francs qui oublièrent la leur, tandis que se formait la langue populaire, le roman, qui, à son tour, a donné naissance au français.
Les Gallo-Romains furent si peu asservis que la plupart des emplois restèrent entre leurs mains dans la nouvelle administration qui continua l'administration irnpériale. Et ce furent les Francs qui protestèrent, au nom de leurs coutumes, contre ces règles nouvelles pour eux, Ils avaient, du droit et de la liberté, une notion germanique et anarchique contre laquelle les rois mérovingiens eurent à lutter. Les « hommes libres » avaient l'habitude de contrôler le chef par leurs assemblées. La discipline civile de Rome leur était odieuse. Il fut difficile de les y plier et, en définitive, ils furent conquis plutôt que conquérants. Ce qu'on a dit du partage des terres entre les guerriers francs n'est que fables et Fustel de Coulanges a démontré que la propriété gallo-romaine n'avait changé ni de caractère ni de mains...."
1095 : Urbain II prêche la Croisade.
C'est à l'occasion du concile de Clermont que le pape Urbain II proposa une expédition en Terre sainte afin de libérer le tombeau du Christ, au main des musulmans.
L'idée fut reçue avec enthousiasme : le concept de "croisade" ou "guerre sainte" était lancé et allait profondément marquer l’Occident médiéval.
En 1099, les premiers croisés s’empareront de Jérusalem.....
Dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris, Chateaubriand propose une défense des Croisades (La Pléiade, Oeuvres romanesques, tome II, pages 1052/1053/1054) :
"...Les écrivains du
XVIII° siècle se sont plu à représenter les Croisades sous un jour
odieux. J'ai réclamé un des premiers contre cette ignorance ou cette
injustice. Les Croisades ne furent des folies, comme on affectait de les
appeler, ni dans leur principe, ni dans leur résultat. Les Chrétiens
n'étaient point les agresseurs.
Si les sujets d'Omar,
partis de Jérusalem, après avoir fait le tour de l'Afrique, fondirent
sur la Sicile, sur l'Espagne, sur la France même, où Charles Martel les
extermina, pourquoi des sujets de Philippe Ier, sortis de la France,
n'auraient-ils pas faits le tour de l'Asie pour se venger des
descendants d'Omar jusque dans Jérusalem ?
C'est un grand
spectacle sans doute que ces deux armées de l'Europe et de l'Asie,
marchant en sens contraire autour de la Méditerranée, et venant, chacune
sous la bannière de sa religion, attaquer Mahomet et Jésus-Christ au
milieu de leurs adorateurs.
N'apercevoir dans les
Croisades que des pélerins armés qui courent délivrer un tombeau en
Palestine, c'est montrer une vue très bornée en histoire. Il s'agissait,
non seulement de la délivrance de ce Tombeau sacré, mais encore de
savoir qui devait l'emporter sur la terre, ou d'un culte ennemi de la
civilisation, favorable par système à l'ignorance, au despotisme, à
l'esclavage, ou d'un culte qui a fait revivre chez les modernes le génie
de la docte antiquité, et aboli la servitude ?
Il suffit de lire le
discours du pape Urbain II au concile de Clermont, pour se convaincre
que les chefs de ces entreprises guerrières n'avaient pas les petites
idées qu'on leur suppose, et qu'ils pensaient à sauver le monde d'une
inondation de nouveaux Barbares. L'esprit du Mahométisme est la
persécution et la conquête; l'Evangile au contraire ne prêche que la
tolérance et la paix. Aussi les chrétiens supportèrent-ils pendant sept
cent soixante-quatre ans tous les maux que le fanatisme des Sarrasins
leur voulut faire souffrir; ils tâchèrent seulement d'intéresser en leur
faveur Charlemagne; mais ni les Espagne soumises, ni la Grèce et les
deux Sicile ravagées, ni l'Afrique entière tombée dans les fers, ne
purent déterminer, pendant près de huit siècles, les Chrétiens à prendre
les armes.
Si enfin les cris de
tant de victimes égorgées en Orient, si les progrès des Barbares déjà
aux portes de Constantinople, réveillèrent la Chrétienté, et la firent
courir à sa propre défense, qui oserait dire que la cause des Guerres
Sacrées fut injuste ? Où en serions-nous, si nos pères n'eussent
repoussé la force par la force ? Que l'on contemple la Grèce, et l'on
verra ce que devient un peuple sous le joug des Musulmans. Ceux qui
s'applaudissent tant aujourd'hui du progrès des lumières, auraient-ils
donc voulu voir régner parmi nous une religion qui a brûlé la
bibliothèque d'Alexandrie, qui se fait un mérite de fouler aux pieds les
hommes, et de mépriser souverainement les lettres et les arts ?
Les Etas latins d'Orient
Les Croisades, en
affaiblissant les hordes mahométanes aux portes mêmes de l'Asie, nous
ont empêchés de devenir la proie des Turcs et des Arabes. Elles ont fait
plus : elles nous ont sauvé de nos propres révolutions; elles ont
suspendu, par la paix de Dieu, nos guerres intestines; elles ont ouvert
une issue à cet excès de population qui, tôt ou tard, cause la ruine des
Etats; remarque que le Père Maimbourg a faite, et que M. de Bonald a
développée.
Le Krak des Chevaliers (Syrie).
Quant aux autres
résultats des Croisades, on commence à convenir que ces entreprises
guerrières ont été favorables aux progrès des lettres et de la
civilisation. Robertson a parfaitement traité ce sujet dans son Histoire
du Commerce des Anciens aux indes orientales. J'ajouterai qu'il ne faut
pas, dans ces calculs, omettre la renommée que les armes européennes
ont obtenue dans les expéditions d'outre-mer. Le temps de ces
expéditions est le temps héroïque de notre histoire; c'est celui qui a
donné naissance à notre poésie épique.
Tout ce qui répand du
merveilleux sur une nation, ne doit point être méprisé par cette nation
même. On voudrait en vain se le dissimuler, il y a quelque chose dans
notre coeur qui nous fait aimer la gloire; l'homme ne se compose pas
absolument de calculs positifs pour son bien et pour son mal, ce serait
trop le ravaler; c'est en entretenant les Romains de l'eternité de leur
ville, qu'on les a menés à la conquête du monde, et qu'on leur a fait
laisser dans l'histoire un nom éternel....."
1400 : Louis II d'Anjou entame la reconstruction du château de Tarascon.
Son fils Louis III poursuivra
les travaux, ainsi que son frère René (« le bon roi René ») à la mort de
Louis III, sans descendance.
René d'Anjou, le « bon roi
René » n'ayant pas, lui non plus, de descendant mâle, fera de son neveu
Charles du Maine, son héritier, lui laissant l'Anjou et la Provence.
Charles, déjà gravement malade,
s'éteindra lui aussi sans héritier, le Il décembre 1481, à Marseille et
lèguera la Provence, l'Anjou et le Maine au Roi de France Louis XI.
Ainsi, la France
s'agrandissait-elle pacifiquement, et la frontière naturelle du Rhône
disparaissait. Le Château de Tarascon faisait désormais partie du
Royaume de France....
5’21 de visite avec « L’Internaute » :
L'imposant château est bâti sur un énorme rocher, qui domine le
Rhône : la racine ligure "asc" signifie "cours d'eau", et le préfixe
"tar", "rocher" : Tarascon est donc le "rocher de le rivière"...
1662 : Louis XIV rachète Dunkerque au roi d'Angleterre.
Vauban fera de la ville le plus
grand port de guerre du royaume, en y édifiant les extra-ordinaires
fortifications qu'il faudra, malheureusement, détruire en 1713, le
traité d'Utrecht imposant à la France de combler le port et de raser ces
fortifications, sur la valeur desquelles les Anglais ne s'étaient pas
trompés. La couverture de l'ouvrage ci-dessous donne une très légère
petite idée de ce qu'elles devaient être.....
1942 : Sabordage de la Marine française à Toulon.
A 4h40 du matin, l'armée
allemande envahit l'arsenal : les marins sabordent alors l'ensemble de
la flotte. Navires, machines et artilleries sont entièrement détruits
pour ne pas être livrés à l'Allemagne. Seuls 4 sous-marins réussiront à
fuir pour regagner l'Afrique du Nord.
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