lundi 8 octobre 2012

LES DEBILES JUIFS DE SARCELLES : "TOUT VA TRES BIEN MADAME TAUPIRA"...

Les juifs de Sarcelles refusent de céder à la peur

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Après l'attentat, l'épicerie, dont les murs vitrés donnent sur le boulevard, n'a fermé ses portes qu'une seule journée.
Après l'attentat, l'épicerie, dont les murs vitrés donnent sur le boulevard, n'a fermé ses portes qu'une seule journée.
Crédits photo : Sarah Nafti/PHOTOPQR/LE PARISIEN

Après l'attaque d'une épicerie casher à Sarcelles le 19 septembre, les habitants du quartier ont repris leurs habitudes même s'ils demeurent vigilants.

À Sarcelles, la communauté juive ne veut pas se laisser impressionner.

Dimanche matin, les clients défilaient nombreux à la caisse de Naouri Market, l'épicerie casher de Sarcelles qui a été attaquée à la grenade le 19 septembre dernier, par l'un des terroristes interpellés samedi. Situé en bordure de l'important quartier juif de la commune du Val-d'Oise, le commerce dispose d'une clientèle d'habitués qui viennent parfois des communes alentours, emplir les chariots en vue des fêtes religieuses de dimanche soir à mardi.

«J'ai été très impressionnée, en regardant le journal télévisé, hier soir, raconte Nathalie, élégante mère de deux garçons. Ici, nous appelons notre quartier la “petite Jérusalem”, nous constituons une cible facile. Nous n'allons pas arrêter de vivre… Mais si les garçons sortent pendant les fêtes, ce sera sans rien sur la tête…» prévient-elle à l'adresse du grand gaillard brun qui l'accompagne ses écouteurs calés dans les oreilles.

Derrière sa machine, Thierry, jeune vendeur, se souvient du jour de l'agression: «Je travaillais dans une autre succursale de la marque ce jour-là, mais je suis venu… Les portes et les vitres étaient explosées, la place à laquelle je me tiens, là, avait été touchée… Ma responsable, qui a vu rouler l'engin explosif tout près d'elle, est encore choquée. Elle n'a pas repris le travail. Je n'ai pas peur, personnellement, mais il faut être conscient que les choses bougent, dans le monde entier.» L'épicerie, dont les murs vitrés donnent sur le boulevard, n'a fermé ses portes qu'une seule journée. Sa fréquentation, quant à elle, ne semble pas avoir diminué.

Une sécurité renforcée, mais pas de déploiement trop impressionnant

Par ailleurs, jusqu'à la nouvelle de la mort du lanceur présumé de la grenade, beaucoup de Sarcellois n'avaient pas vu dans cette agression un acte lié à un réseau organisé. Faute d'éléments, la justice n'avait d'ailleurs pas formellement qualifié ce méfait d'acte antisémite même si tous le pensaient. «On n'attaque pas une épicerie juive par hasard! Maintenant, c'est différent… Ils avaient même dressé une liste d'attentats…» observe une dame d'un certain âge sur la réserve. «Ce qui est triste, c'est que cela arrive ici, à Sarcelles, j'y vis depuis cinquante ans et je n'ai jamais connu un problème entre les communautés chez nous.»

Le président du consistoire de Sarcelles, Richard Halimi, s'est joint dimanche matin aux personnalités reçues par le président de la République. «Je suis quand même l'un des premiers concernés», explique-t-il. Au cœur de ce vaste quartier bien délimité, dans cette cité moderne aux avenues en angles droits, qui abrite l'une des communautés les plus importantes de France, la synagogue occupe une place centrale. «Nous avons demandé une sécurité renforcée, assure-t-il, mais nous ne voulons pas de déploiement trop impressionnant. Il faut continuer à vivre, nous n'allons pas nous cadenasser.»

Beaucoup des jeunes qui effectuent leur scolarité dans les écoles religieuses privées ne reprendront les cours que jeudi prochain, après les fêtes. «Ils étaient déjà très marqués par l'affaire Merah, il faut s'attendre à de nombreuses discussions avec eux…» prévoit Yael, une enseignante.


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