mardi 25 septembre 2012

FRANCOIS BRIGNEAU

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François Brigneau, l'un des co-fondateurs du FN, est décédé

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François Brigneau, un journaliste et écrivain milicien d'extrême droite vient de mourir à l'âge de 92 ans. 

Il avait confondé, en 1972, le Front national, avant de s'éloigner de Jean-Marie Le Pen.
François Brigneau, l'un des co-fondateurs du FN, est décédé
Photographie prise le 23 septembre 1995 à Paris du président du Front national Jean-Marie Le Pen serrant la main du cofondateur du parti François Brigneau lors de sa visite de la fête "Bleu, blanc, rouge".
 François Brigneau est mort dans sa 93e année, a annoncé sa famille dans le carnet du Figaro publié le 11 avril 2012.
AFP/GERARD JULIEN
François Brigneau, l'un des cofondateurs du FN est mort, il avait 92 ans. 

Figure de l'extrême droite française, cet ancien journaliste avait été un milicien. 

A l'AFP, qui l'avait rencontré en mai 2004, François Brigneau avait expliqué qu'il s'était engagé dans la Milice... le 6 juin 1944, jour du Débarquement des Alliés, pour "maintenir l'ordre en France". 

Se définissant comme "plutôt de tendance fasciste", il estimait dans cet entretien que l'armée allemande avait "sauvé l'Europe et la France" et que "son sacrifice en Russie (avait) freiné l'Armée Rouge et (l'avait) empêchée de venir à Brest". 

Grand admirateur de l'écrivain collaborationniste et antisémite Robert Brasillach, avec lequel il avait été emprisonné à Fresnes à la fin de la guerre, il se reconnaissait le tort d'être "un vaincu". "On ne s'est jamais relevé". 

Dans un récent documentaire sur le Front national ("Le Diable de la République"), l'on voit Brigneau à la tribune du groupuscule Ordre Nouveau, au début des années 70:

 "Quand on fusille Brasillach, on ne peut que donner de l'importance à Sartre", lance-t-il. Puis, de nos jours, face à la caméra: "Moi, je ne suis pas démocrate, je ne suis pas pour l'élection, je ne crois pas que c'est la majorité qui a raison". 

Le "copain breton" de Le Pen

Né le 30 avril 1919 à Concarneau, de son vrai nom Emmanuel Allot, François Brigneau est l'une des "dernières figures qui témoignait de la continuité du Front national de l'époque avec la période de la Seconde Guerre mondiale", souligne Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite et chercheur associé à l'Iris (Institut de relations internationales et stratégiques). 

Le 5 octobre 1972, quand est fondé le FN, François Brigneau, qui vient du groupuscule Ordre Nouveau, est vice-président du parti. Mais à la suite d'un conflit avec Jean-Marie Le Pen, il en démissionne pour rejoindre le Parti des forces nouvelles (PFN), avant de se rapprocher à nouveau du FN. 

"C'était un copain breton, mais il a toujours été contre moi dans mes initiatives politiques. Il a choisi (Bruno) Mégret" en 1998, dit Jean-Marie Le Pen, aujourd'hui président d'honneur du FN, qui se souvient d'un "garçon intelligent, cultivé, courageux". Il a définitivement rompu avec le leader du FN à cette époque-là. 

Spécialiste de la presse d'extrême droite

François Brigneau fut surtout une figure de la presse d'extrême droite. "Il a été l'homme de toutes les publications clandestines de l'extrême droite des années 1946-47, l'homme de Minute, le chroniqueur de National-Hebdo (organe de presse officieux du FN), l'un des cofondateurs de Présent", raconte Jean-Yves Camus. 

Ses écrits lui valurent plusieurs poursuites judiciaires. En 1989, il fut condamné pour de lourdes allusions antisémites sur les journalistes Anne Sinclair et Philippe Alexandre, dans National-Hebdo

Dans ce même organe, il se félicita en 1992 du non-lieu accordé à Paul Touvier, l'ancien chef de la Milice lyonnaise, avant que ce dernier ne soit finalement condamné pour crimes contre l'humanité en 1994. 

François Brigneau s'était retiré de la presse et de la vie politique depuis plusieurs années.



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