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De l'intégrisme religieux comme pathologie psychiatrique -
De l'intégrisme religieux comme pathologie psychiatrique -
par Jean-Pierre PAGÈS-SCHWEITZER
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- Point de vue -
Existe-t-il
un critère permettant de distinguer le comportement "normal", de la
pathologie ?
Peut-être l'excès ? Vouloir appliquer les Saintes Écritures (ou le
Saint-Coran), dans leur intégralité est certainement excessif au XXIème
siècle (il en était peut-être autrement au
moyen-âge...).
Dans
l'antiquité (chrétienne), et au moyen-âge, on s'entretuait pour des
"détails" de doctrine de la foi (on
parle aujourd'hui des querelles "byzantines") : Le Patriarche
Photius fut, en 1054, à l'origine du grand schisme d'orient, pour un
seul mot du CREDO ("Que", c'est-à-dire "et"). Le Saint-Esprit
provient-il du Père "et" du Fils, ou simplement du Père...
De
nos jours, on a "beaucoup" évolué : On se fiche généralement de la
théologie proprement dit, comme de sa
première culotte, mais des "pro-vie" américains n'hésitent pas à
tuer -au nom du respect de la vie- des médecins "avorteurs".
Ces "intégristes" exigent que l'on respecte les "commandements" de Dieu dans leur intégralité.
Les dits intégristes ne sont pas simplement excessifs (et psychorigides), ils sont également
malhonnêtes.
Car
la "Parole de Dieu", qu'il s'agisse de
l'Ancien Testament, des Évangiles ou du Coran, n'est pas
accessible à tout un chacun : elle doit être interprétée; et cette
interprétation est un travail de
"spécialistes".
La caste des "religieux" est apparue dès la préhistoire : les chamanes de Lascaux ou de Solutré se proposaient
déjà pour interpréter (moyennant une tranche de mammouth), les messages des esprits.
Pendant
tout le moyen-âge, jusqu'à ce que Luther traduise, en 1523, la Bible,
en allemand (Bible de
Wittenberg), afin de la mettre à la portée de tous, l'Église avait
le monopole de la lecture...et de l'interprétation des saintes
Écritures.
Les Rabbins ont encore aujourd'hui, un quasi-monopole de l'interprétation du Talmud : un document où l'on
trouve tout... et son contraire.
Les théologiens chrétiens modernes, toutes "églises" confondues, continuent de bénéficier de ce monopole de
l'interprétation, de leurs textes sacrés.
Les théologiens honnêtes proposent une interprétation; les intégristes imposent une
interprétation qu'ils présentent comme la seule acceptable.
Se substituant ainsi à notre Seigneur Jésus-Christ, ils nous disent en quelque sorte :
"Je suis le chemin, la Vérité et la vie" (jn 14:6) !
Ces théologiens, Chrétiens et musulmans, parlent beaucoup, en ce moment, de blasphème
(les juifs, moins).
Il convient donc d'apporter sur ce thème, quelques précisions.
Il y a, en effet, blasphème et blasphème.
Je propose de différencier le blasphème "intellectuel", du blasphème
"spirituel" (et surtout affectif).
Critiquer,
comme je le fais souvent, Dieu le Père, et déclarer que si je le
rencontrais un jour, j'aurais deux
mots à lui dire sur sa "création", est une chose (nous sommes en
effet, sur un plan purement intellectuel), puisque nous n'avons aucune
véritable relation avec lui : seul Moïse a pu le voir -et
encore-, de dos...).
Par contre, le blasphème du "Piss Christ" d'Andres Serano, ou du "Sur le concept du visage de Dieu" de Romeo
Castellucci, est d'une tout autre nature.
Il atteint les chrétiens engagés au plus profond de leur âme, il les perce "jusques au fond du cœur"
(Ndlr. le Gaulois : « d’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle »). Il leur fait mal, très mal.
Et c'est pourquoi le "libéral" que je suis a pleuré en visionnant la vidéo montrant "Benji" et ses jeunes
camarades du Renouveau Français, agenouillés et priant sur la scène du Théâtre de la Ville.
Mais c'est vrai, que les vieux cons comme moi, en souvent la larme facile.
Voir : Café-Philo de Droite
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