jeudi 21 juin 2012

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De l'intégrisme religieux comme pathologie psychiatrique -
 par Jean-Pierre PAGÈS-SCHWEITZER
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- Point de vue -
Existe-t-il un critère permettant de distinguer le comportement "normal", de la pathologie ? Peut-être l'excès ? Vouloir appliquer les Saintes Écritures (ou le Saint-Coran), dans leur intégralité est certainement excessif au XXIème siècle (il en était peut-être autrement au moyen-âge...).
Dans l'antiquité (chrétienne), et au moyen-âge, on s'entretuait pour des "détails" de doctrine de la foi (on parle aujourd'hui des querelles "byzantines") : Le Patriarche Photius fut, en 1054, à l'origine du grand schisme d'orient, pour un seul mot du CREDO ("Que", c'est-à-dire "et"). Le Saint-Esprit provient-il du Père "et" du Fils, ou simplement du Père...


De nos jours, on a "beaucoup" évolué : On se fiche généralement de la théologie proprement dit, comme de sa première culotte, mais des "pro-vie" américains n'hésitent pas à tuer -au nom du respect de la vie- des médecins "avorteurs".
Ces "intégristes" exigent que l'on respecte les "commandements" de Dieu dans leur intégralité.
 
Les dits intégristes ne sont pas simplement excessifs (et psychorigides), ils sont également malhonnêtes.
Car la "Parole de Dieu", qu'il s'agisse de l'Ancien Testament, des Évangiles ou du Coran, n'est pas accessible à tout un chacun : elle doit être interprétée; et cette interprétation est un travail de "spécialistes".
 
La caste des "religieux" est apparue dès la préhistoire : les chamanes de Lascaux ou de Solutré se proposaient déjà pour interpréter (moyennant une tranche de mammouth), les messages des esprits.
 
Pendant tout le moyen-âge, jusqu'à ce que Luther traduise, en 1523, la Bible, en allemand (Bible de Wittenberg), afin de la mettre à la portée de tous, l'Église avait le monopole de la lecture...et de l'interprétation des saintes Écritures.
Les Rabbins ont encore aujourd'hui, un quasi-monopole de l'interprétation du Talmud : un document où l'on trouve tout... et son contraire.
 
Les théologiens chrétiens modernes, toutes "églises" confondues, continuent de bénéficier de ce monopole de l'interprétation, de leurs textes sacrés.
 
Les théologiens honnêtes proposent une interprétation; les intégristes imposent une interprétation qu'ils présentent comme la seule acceptable.
Se substituant ainsi à notre Seigneur Jésus-Christ, ils nous disent en quelque sorte : "Je suis le chemin, la Vérité et la vie" (jn 14:6) !
Ces théologiens, Chrétiens et musulmans, parlent beaucoup, en ce moment, de blasphème (les juifs, moins).
 
Il convient donc d'apporter sur ce thème, quelques précisions.
Il y a, en effet, blasphème et blasphème.
Je propose de différencier le blasphème "intellectuel", du blasphème "spirituel" (et surtout affectif).
 
Critiquer, comme je le fais souvent, Dieu le Père, et déclarer que si je le rencontrais un jour, j'aurais deux mots à lui dire sur sa "création", est une chose (nous sommes en effet, sur un plan purement intellectuel), puisque nous n'avons aucune véritable relation avec lui : seul Moïse a pu le voir -et encore-, de dos...).
 
Par contre, le blasphème du "Piss Christ" d'Andres Serano, ou du "Sur le concept du visage de Dieu" de Romeo Castellucci, est d'une tout autre nature.
 
Il atteint les chrétiens engagés au plus profond de leur âme, il les perce "jusques au fond du cœur" (Ndlr. le Gaulois : « d’une atteinte imprévue aussi bien que mortelle »). Il leur fait mal, très mal.
 
Et c'est pourquoi le "libéral" que je suis a pleuré en visionnant la vidéo montrant "Benji" et ses jeunes camarades du Renouveau Français, agenouillés et priant sur la scène du Théâtre de la Ville.
 
Mais c'est vrai, que les vieux cons comme moi, en souvent la larme facile.
 

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