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Guéant veut «nettoyer» St-Ouen des deals de drogue
Par Christophe CornevinMis à jour
Claude Guéant, ministre de l'Intérieur. (Crédits photo: AP)
VIDÉO - En visite dans cette ville de Seine-Saint-Denis lundi, le ministre a écouté les doléances des habitants harcelés par les dealers.
«Je vais nettoyer ce quartier du deal et des gens qui l'organisent en se conduisant de manière inexcusable, inacceptable»: un peu à la manière deNicolas Sarkozy lorsqu'il avait promis en 2005 de passer au Kärcher la cité des 4.000 de La Courneuve, Claude Guéant s'est rendu lundi matin dans le quartier Émile-Zola de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) pour promettre un ménage radical.
À entendre les riverains en colère, avec lesquels le ministre de l'Intérieur a longuement échangé, l'initiative est impérieuse. Boîtes aux lettres éventrées et lumière en berne, digicodes cassés et ascenseurs en panne, poubelles renversées et concierge aux abonnés absents… «Tout le monde a peur dans le quartier, lance une jeune mère de famille. Des enfants, des personnes âgées, des familles entières craignent de sortir tant le trafic est important. Le matin, les gens trouvent de la drogue par terre en allant travailler et, le soir, il croise des gamins de l'immeuble qui font le guet à 7 ou 8 ans pour les dealers.» «Quand la nuit tombe, les clients font une queue telle qu'on se croirait à Carrefour, s'indigne une quinquagénaire dont l'appartement du 7e étage domine une faune improbable. Juste à côté de l'école maternelle, des gars en cagoule filtrent les accès et fouillent les sacs des passants pour éviter de se faire espionner.» Le ministre de l'Intérieur, qui a déjà appelé en renfort une section de CRS pour quadriller la zone 24 heures sur 24, a annoncé la nomination d'un policier référent et la mise en place d'un numéro vert dédié aux riverains.
«Lutte sans merci»
En outre, l'hôte de la Place Beauvau a proposé d'entretenir cette «mobilisation citoyenne» en proposant à «des citoyens qui veulent servir leur pays d'intégrer les rangs des réservistes de la police». Avant un décret publié la semaine dernière et passé assez inaperçu, cette possibilité n'était réservée qu'aux policiers retraités. Face aux habitants révoltés, Claude Guéant entend pratiquer la politique de la main tendue: «Pas question de vous laisser tomber, nous allons mener une lutte sans merci contre la drogue, contre un ennemi qui se renouvelle sans cesse, a insisté Claude Guéant. Je veux que chaque habitant puisse vivre ici tranquille et ferai tout pour y arriver.» Nul doute que les services de la police judiciaire et de la direction du renseignement vont dans les prochains jours investir le périmètre pour monter des dossiers contre les caïds.
Sous l'impulsion du préfet Christian Lambert, dont le mandat a été rallongé de deux ans, la répression des trafics de drogue reste une priorité en Seine-Saint-Denis. Depuis le début de l'année, pas moins de 656 personnes ont été mises en cause et 312 placées en garde à vue sur la seule commune de Saint-Ouen, où plus de 65 kg d'herbe et de résine de cannabis ont été saisis.
Accompagné du directeur général de la police, Frédéric Péchenard, un «grand fonctionnaire» à qui il a rendu un hommage appuyé, Claude Guéant a par ailleurs dévoilé au Raincy l'ouverture d'un nouveau commissariat dès 2013 pouvant accueillir 135 fonctionnaires. À cette occasion, il a annoncé une augmentation de 60% des crédits immobiliers et la création d'une enveloppe de 100 millions d'euros pour financer 4.400 nouveaux véhicules de police et de gendarmerie. Lutter contre le crime passe aussi, selon le ministre, par un «effort de productivité».
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