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Les plus vieux fossiles auraient 3,4 milliards d'années
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![Les formations rubanées du craton de Pilbara, dans l'ouest de l'Australie. En médaillon, des bactéries.](http://www.lefigaro.fr/medias/2011/09/09/e93722aa-db18-11e0-b726-c45ce30061fc.jpg)
Les formations rubanées du craton de Pilbara, dans l'ouest de l'Australie. En médaillon, des bactéries.
Des chercheurs australiens et britanniques prétendent avoir trouvé les plus anciennes traces de vie dans des roches australiennes.
![](http://www.lefigaro.fr/icones/coeur-.gif)
Des petites baguettes grises et des petites bulles transparentes prises dans la roche, à peine de la taille de globules rouges. Leur apparence n'a rien de très excitant pour un œil non averti, mais ces microstructures trouvées dans des roches australiennes datant de 3,4 milliards d'années sont, d'après leurs découvreurs, les plus anciens fossiles jamais découverts sur Terre.
D'après les principaux auteurs de l'étude parue dans Nature Geoscience, David Wacey, de l'University of West Australia, et Martin Brasier de l'université d'Oxford, ces fossiles retrouvés dans la formation de Pilbara (ouest de l'Australie) seraient des traces de minuscules bactéries se nourrissant de soufre sur une plage de l'une des rares îles ayant réussi à surgir de l'océan à cet endroit.
À cette époque très reculée, à peine un milliard d'années après la formation de notre planète, l'atmosphère ne contenait pas encore d'oxygène mais beaucoup de méthane. La chaleur était partout étouffante et les risques de chutes de météorites et d'éruptions volcaniques massives étaient encore très forts. Un environnement hostile pour la vie telle que nous la connaissons aujourd'hui, mais qui pourrait avoir au contraire profité aux bactéries primitives. C'est loin d'être la première fois que des scientifiques prétendent avoir mis la main sur le Graal des plus anciennes traces de vie, et de nombreuses controverses sont encore actives dans la discipline. Le précédent «record», des traces de vie vieilles de 3,8 milliards d'années dans des roches du Groënland, avait fait beaucoup parler de lui lors de sa découverte en 1996, mais il est toujours très contesté.
Absence d'oxygène
À l'inverse de la plupart des précédentes annonces faites après des analyses parcellaires, les chercheurs australiens et britanniques ont combiné plusieurs techniques indépendantes. Les observations au microscope sur des lames fines de roches ont été complétées par des analyses chimiques fines, réalisées sur des points très précis des petites structures observées. Ces mesures montrent que les bactéries se nourrissaient de sulfates ou de soufre, et métabolisaient de petits cristaux de pyrites, du sulfate de fer. Un minéral dont la présence à cet endroit prouve par ailleurs l'absence d'oxygène dans l'atmosphère de l'époque.
![Les microstructures découvertes.](http://www.lefigaro.fr/medias/2011/09/09/b5b8e21e-db19-11e0-b726-c45ce30061fc.jpg)
Les microstructures découvertes.
«Nous avons trouvé les fossiles dans les interstices entre les grains de sable en quartz, ou accrochés aux grains eux-mêmes, précise par e-mail Martin Brasier. Et ce qui est intéressant, c'est que les fossiles sont toujours dans des endroits où les grains de pyrite sont abondants, ce qui indique qu'ils ont été laissés par des bactéries qui transformaient les sulfates de l'eau de mer en soufre.»
Pascal Philippot, auteur d'une étude remarquée en 2007 sur des formes de vie primitives trouvées elles aussi dans la même région de Pilbara en Australie, est pourtant peu convaincu par les arguments de ses collègues anglo-saxons. «À aucun moment les auteurs n'apportent la preuve que ce qu'ils observent n'a pu être créé par des phénomènes non biologiques, ou a été apporté plus tard par l'intense activité géothermale que l'on observe dans ces roches», regrette le chercheur de l'Institut de physique du globe de Paris. Comme pour toutes les recherches sur des époques aussi reculées, les interprétations sont très complexes, car les roches ont été soumises à des températures et des pressions très élevées, qui les ont fortement transformées au cours des trois derniers milliards d'années.
L'Australien Roger Buick, de l'université de Washington, à Seattle, grand spécialiste mondial des roches de Pilbara se garde bien de prendre position : «Ces microfossiles sont très convaincants avec leurs formes à la fois tubulaires et sphériques, mais il faut être très prudent avec des roches aussi vieilles, car il y a de nombreux exemples de “microfossiles” qui s'avèrent au final n'être pas si âgés que ça, ou simplement non biologiques.»
Correspondant à Londres, Le Figaro
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