lundi 12 septembre 2011

ADIEU A LA GRANDE-BRETAGNE QUE J'AI TANT AIMEE

(à droite: JPPS Prof de français à Fort Augustus)





12/09/2011
Londres (NOVOpress) -

« Et ces pieds dans l’ancien temps Foulèrent-ils les vertes montagnes d’Angleterre ? Et le saint Agneau de Dieu fut-il vu Sur les plaisantes pâtures d’Angleterre ? »

Ce n’est pas hasard si Jerusalem, le poème de Blake mis en musique par Hubert Parry, fut un des clous du mariage du prince William et de Kate Middleton au printemps dernier.

L’événement fut un vrai succès populaire parce qu’il flattait une nostalgie de la vieille Angleterre, l’Angleterre d’avant l’immigration de masse, que, en temps ordinaire, il n’est même plus possible d’avouer.

Sans doute était-ce sur le mode du kitsch sans conséquence, mais c’était encore trop pour le correspondant du Monde à Londres, qui dénonça haineusement le prince William comme représentant « l’Angleterre blanche, protestante et noble, qui contraste avec une société civile méritocratique et multiculturelle ».

Went the Day Well? NovopressLa campagne anglaise fut jusqu’à très récemment un élement majeur de l’identité nationale, transmis dès l’enfance par des classiques comme Le Vent dans les saules de Kenneth Grahame (1908) ou Le Jardin secret de Frances Hodgson Burnett (1911).

Dans Went the Day Well? (1942), un des meilleurs films de propagande de toute l’histoire du cinéma (affiche ci-contre), c’est pour défendre leur village, les prés, les bois, l’église normande entourée du cimetière, le manoir avec un jardin à la Capability Brown, les cygnes sur la rivière, que des Anglais ordinaires se battent contre l’envahisseur nazi.

Mais la campagne est aujourd’hui menacée par d’autres envahisseurs. Le gouvernement britannique a introduit un plan pour modifier radicalement la législation existante sur les permis de construire, de manière à permettre l’édification d’au moins deux millions de nouveaux logements sur « les ceintures vertes », les zones rurales qui entourent les villes et qui sont protégées depuis le « Town and Country Planning Act » de 1947, précisé par une circulaire de 1955.

Le projet a été dénoncé par toutes les organisations de défense de l’environnement, au premier chef la « Campagne pour protéger l’Angleterre rurale » qui déplore que le gouvernement ait officiellement abandonné « le principe selon lequel la campagne doit être protégée pour elle-même, pour son caractère, sa beauté et l’héritage qu’elle représente ». Un mouvement national de protestation « Touche pas à notre terre » a été lancé. Il est relayé depuis juillet sur une page spéciale du Daily Telegraph, régulièrement mise à jour.

Le philosophe Roger Scruton est intervenu dans le débat la semaine dernière en publiant un article intitulé « La beauté de l’Angleterre doit-elle périr, M. Cameron ? ». Il y pulvérise l’argument selon lequel la réforme est nécessaire pour favoriser la croissance économique. « Le Town and Country Planning Act a certainement été un obstacle à la croissance économique. Quand les gens refusent d’abattre une cathédrale pour exploiter le charbon qui se trouve en-dessous, ou lorsqu’ils insistent pour conserver une ville du XVIIIème siècle alors qu’elle pourrait être transformée en parc industriel, ils créent des obstacles à la croissance économique. La plupart des formes d’amour sont des obstacles à la croissance économique. Loué soit Dieu pour les obstacles à la croissance économique ».

Roger Scruton©Eamonn McCabe

Roger Scruton©Eamonn McCabe

Scruton a publié en 2000 un beau livre, England : An Elegy, où il montre que l’Angleterre, avant même d’être une nation, était « un lieu consacré par la coutume », et que l’anglicanisme traditionnel, la religion nationale qu’exprime un hymne comme Jerusalem, était « l’enchantement de la terre anglaise ». Mais Scruton, s’il donne avec intelligence et talent dans le filon nostalgiste, sait où s’arrêter. Il ne prononce pas les mots irréparables qui, de penseur réactionnaire un peu ridicule mais quand même respectable, le transformeraient en monstre à mettre au ban du monde intellectuel. Il ne parle pas d’immigration.

L’immigration est pourtant bien au cœur du problème. C’est l’explosion de l’immigration en Angleterre qui rend la crise du logement aiguë et impose de périurbaniser les campagnes.

La dernière étude du très sérieux think tank « Migration Watch », publiée le 1er septembre, montre que « l’immigration est responsable d’au moins 40% de l’augmentation du nombre des foyers entre 2001 et 2008. Dans le futur, 36% des nouveaux foyers, selon les projections officielles [systématiquement sous-évaluées, N.d.T], seront le produit de l’immigration, si bien qu’il faudra construire, en moyenne, 200 logements par jour durant les 25 prochaines années rien que pour loger le surplus de population dû à l’immigration.

Même si la construction de logements augmentait de 25% par rapport au niveau actuel de 200 000 par an, il y aurait un déficit d’environ 800 000 logements en 2033 – l’équivalent du nombre de logements cumulé de Leeds, Manchester, Newcastle et Nottingham ».

La submersion migratoire de l’Europe, en même temps qu’elle prépare la disparition à terme des peuples autochtones, détruit les rapports que, au long de leur histoire millénaire, ils avaient tissés avec leur terre.

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