mercredi 24 août 2011

THAT'S RIGHT ! KICK THOSE FUCKERS OUT !






Les familles des émeutiers de Londres risquent l’expulsion

Plusieurs dizaines de familles de Londres ont reçu des préavis d’expulsion, qui entreront en vigueur avec la potentielle condamnation en justice des émeutiers.

Birmingham, le troisième jour des émeutes.                    Pour ce vol, ces jeunes pourraient ...

(STRINGER / AFP)

Birmingham, le troisième jour des émeutes. Pour ce vol, ces jeunes pourraient voir leurs parents expulsés.

Après les violences urbaines du 6 au 10 août 2011, les pires en Grande-Bretagne depuis trente ans, 3 000 personnes ont été arrêtées, dont 1 400 sont passés devant le juge.

Avec cet article

Après les émeutes, l’heure est à la riposte sécuritaire en Grande-Bretagne.

Une pétition proposant de supprimer les allocations sociales (ndlr: Un exemple à suivre !) des émeutiers a rencontré un succès spectaculaire :

220 000 personnes l’ont signée en deux semaines, si bien que le Parlement va officiellement en débattre.

De son côté, la justice se montre beaucoup plus intransigeante que d’habitude, gardant en détention préventive la majorité des suspects.

Enfin, la dernière offensive des autorités vient des mairies, qui menacent d’expulser les émeutiers et leur famille de leurs logements sociaux.(ndlr: pas de logements "sociaux" pour les associaux !)

À Southwark, au sud de Londres, 35 lettres d’avertissement d’expulsion ont été envoyées. D’autres mairies d’arrondissement à Londres (notamment celle de Westminster), Manchester ou encore Birmingham ont fait de même.

Comportements « anti-sociaux »

La famille de Daniel Sartain-Clarke, qui habite dans une grande barre de béton au sud de Londres, fait partie de celles visées. Du haut de ses 18 ans, avec son visage d’angelot quasiment imberbe, le jeune homme ne semble guère une terreur.

Mais le lundi 8 août au soir, la police l’a arrêté dans un magasin d’électronique pillé à Clapham Junction, à deux kilomètres de chez lui. Il plaide non coupable, affirmant qu’il était sur place pour « aider ».

Sceptique, le juge l’a mis en détention provisoire, en attendant un procès prévu le 6 septembre.

Quelques jours plus tard, sa mère, Maite de la Calva, a reçu une lettre de menace d’expulsion de la marie d’arrondissement de Wandsworth, la zone où se trouve son immeuble. Rappelant au passage son arriéré de loyer, la mairie affirme que si son fils est condamné en justice, cela reviendrait à une violation du contrat de location.

Comment ? Une clause y précise très clairement que les comportements « anti-sociaux » ne sont pas tolérés et peuvent mener à une expulsion. Plus exactement, le contrat se concentre sur les actions criminelles ou anti-sociales qui se déroulent « dans la localité » du logement.

Et dans la mesure où l’immeuble de Maite de la Calva et l’arrestation de son fils ont eu lieu dans le même arrondissement de Wandsworth, les autorités estiment que le contrat est violé.

Rejet de la punition collective

Pour Maite de la Calva, mère célibataire, immigrée d’Espagne il y a vingt-cinq ans, qui a également une petite fille de 8 ans, le choc est terrible. Si elle refuse désormais de rencontrer la presse, elle avait confié initialement au Daily Mail sa colère.

D’une part, elle estime que son fils est innocent, se trouvant simplement « au mauvais endroit au mauvais moment ». D’autre part, elle rejette cette punition collective : « En tant que parents, nous ne sommes pas responsables des décisions que nos enfants prennent. Je suis la locataire et la location est à mon nom, pas à celui de mon fils. »

Tony Belton, conseiller municipal travailliste de Wandsworth, a décidé de prendre la défense de Maite de la Calva. « C’est absurde : une telle décision signifierait qu’une expulsion est possible si un locataire est attrapé à Wandsworth, mais pas s’il volait à Chelsea (au centre de Londres). » De plus, il souligne que le profil de Daniel Sartain-Clarke et celui de sa mère ne correspondent pas du tout à des faiseurs de troubles réguliers.

Maite de la Calva est très active dans la communauté locale, faisant un travail de volontaire dans deux associations caritatives : l’une pour aider les mères célibataires et les chômeurs, l’autre qui organise des projets d’animation locale. Son fils participe lui-même à cette deuxième association.

Plus de problèmes à l’avenir

Tous deux sont également membres actifs du Shaftesbury Christian Centre. Enfin, la légalité d’une telle expulsion semble douteuse. « J’aimerais savoir ce que la haute cour de justice aurait à dire d’une telle décision », estime Tony Belton. Tout dépend de la définition de « localité », un mot utilisé initialement pour parler des entourages immédiats des habitations.

Rien de tout cela ne préjuge de l’innocence ou de la culpabilité du jeune homme lors des émeutes. Mais mettre sa famille à la rue ne risque guère d’améliorer les choses. « Ce genre de punition collective va pousser les personnes innocentes à haïr la société et cela va créer plus de problèmes à l’avenir », s’emporte Robert Davidson, un résident local qui a lancé une pétition pour s’opposer à cette expulsion. Cette dernière a recueilli 2 700 signatures jusqu’à présent.

C’est loin, très loin, des 220 000 signatures demandant de supprimer les allocations sociales des émeutiers. « La colère de la nation semble l’emporter actuellement, et va probablement trop loin », estime Tony Belton. Mais le gouvernement reste sur une ligne d’extrême fermeté.

Grant Shapps, secrétaire d’État au logement, propose d’élargir les pouvoirs d’expulsion pour couvrir les actes criminels, même s’ils sont commis dans d’autres arrondissements. Cela pourrait ne pas être de simples paroles en l’air : par coïncidence du calendrier, il avait soumis à consultation quelques jours avant les émeutes un projet de loi facilitant les expulsions en cas d’actes anti-sociaux.

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Les deux tiers des émeutiers en détention provisoire

Pendant ou après les violences urbaines du 6 au 10 août, 3 000 personnes ont été arrêtées. Un peu plus de 1 400 émeutiers (dont le quart sont des mineurs) sont passés devant le juge pour une première comparution. Cent cinquante-sept ont pour l’instant été condamnés. Pour les autres, le procès a été reporté à une date ultérieure, mais 62 % ont été maintenus en détention provisoire (la moyenne de mises en détention provisoire, en 2010, est d’environ 10 %).

Quelques voix se sont élevées pour dénoncer la sévérité de la justice au vu de certaines condamnations (six mois de prison pour un vol de bouteilles d’eau), mais le gouvernement soutient l’action de la justice au nom du principe de dissuasion.

Résultat : la population carcérale a atteint le record de 87 000 prisonniers. L’immense majorité (90 %) des personnes qui ont comparu sont des garçons.

Les deux tiers ont comparu à Londres, 12 % à Manchester et 9 % à Birmingham et dans sa région.

Sébastien Martin, à Londres
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