samedi 30 avril 2011

SOUS TOUTES RESERVES

Autodafé contre l’art contemporain !

27 avril 2011

« L’art contemporain cherche

non pas la beauté mais le scandale »

L’Art contemporain (sous ses diverses dénominations et expressions : de la sculpture en passant par la photographie, la peinture ou la musique), est une escroquerie de premier ordre, un brigandage honteux, une fumisterie sans nom. Son moteur est la provocation (de préférence antichrétienne car c’est celle qui ne fait pas encourir de grands risques mais rapporte gros, très gros même), car avant toute chose l’Art contemporain c’est le marché, le fric, le pognon, les sommes faramineuses circulant entre les galeristes, les musées et les prétendus « artistes ». Tout ce petit monde, qui profite, se graisse et se délecte de la combine, est à la tête d’une gigantesque mécanique perverse parfaitement orchestrée, relayée par des médias complices, une classe politique soumise et une Eglise démissionnaire.

Ceci nous le savons depuis longtemps et c’est pourquoi La Question a clairement fait le choix d’une critique sans concession du monde moderne et de son spectacle qui nous offrent, l’un et l’autre, l’exemple accompli de la dégénérescence, de la décomposition, du nihilisme et de la mort. Nous vivons un temps où la corruption, notamment en Art, a atteint des niveaux absolument incroyables, et la seule réponse qu’il convient d’avoir en forme d’ultime réaction salvatrice avant que tout ne s’effondre face à cette infection généralisée est très simple et ne nous pose aucune difficulté à l’énoncer clairement : Autofadé !

I. La perversion de l’Art contemporain

Mgr Di Falco présenta en plein Carême

dans sa cathédrale d’Embrun,

un Christ sur une chaise électrique !

Comme l’écrit fort justement Christine Sourgins, historienne de l’art, réagissant à l’exposition d’Avignon qui présentait l’immonde Piss Christ et démontrant la manœuvre qui sous-tendait cette manifestation :

« L’art contemporain cherche non pas la beauté mais le scandale et Piss Christ est emblématique à ce sujet : la photo diffuse une chaude lumière orangée, qu’on pourrait qualifier de belle tant qu’on ignore la teneur de ce bain lumineux : urine agrémentée de sperme. Voilà une beauté scandaleuse, l’équivalent du baiser de Judas, signe d’amitié au premier abord, trahison en réalité. » [1]

Paroles singulièrement pertinentes fondées sur une fine analyse de la supercherie artistique. Mais cette réflexion va plus loin, elle touche directement aux principes sur lesquels s’appuie le discours de l’Art contemporain, la façon dont il instrumentalise sa critique et les complicités, y compris ecclésiales, dont il bénéficie :

« Le public qui pétitionne, proteste, défile…n’est pas pris au sérieux. Le public a droit de citée uniquement s’il cautionne le choix des agents culturels au pouvoir. Sinon, il déchoit de sa qualité de public et devient censeur, grave injure. » [2]

Vérité que nous savons que trop, ayant fait l’expérience de l’inutilité de ces méthodes avec l’immonde Hellfest, d’où notre méfiance à présent devant les moyens d’action utilisés pour protester contre les infamies antichrétiennes, car cette protestation est utilisée comme une formidable caisse de résonance publicitaire fournie gratuitement par le milieu catholique.

Ceci d’autant que les chrétiens scandalisés, légitimement, sont trahis par des responsables de l’Eglise conciliaire qui en rajoutent dans la veulerie et la collaboration avec la culture de mort, soutenus en cela par les ignobles arguties publiées par des minuscules penseurs labellisés « catholiques » : « A l’intérieur de l’Eglise aussi le débat est mort-né, Mgr Rouet et quelques autres clercs ayant déjà donné leur bénédiction, écrivant ainsi le énième chapitre de la « trahison des clercs », pour reprendre le titre de Julien Benda. Parmi ces « clercs » figurent des intellectuels chrétiens qui fourbissent des arguments pour justifier Piss Christ. « Certes, la photo est réalisée avec un liquide ignoble, mais la belle lumière montre la puissance de la transfiguration « (sic) ! Voilà un argument de raisonneur, habile à jouer avec les mots mais incapable de voir ce qui est transfiguré : la banalité d’un objet proche de St Sulpice. Autre argument, avancé, paraît-il, par un philosophe [3] : les secrétions corporelles, la sueur, la sanie, il y a du y en avoir lors de la crucifixion, alors pourquoi pas Piss-Christ ? Cette fois c’est la symbolique qui est perdue de vue par le raisonneur : tous les produits corporels n’ont pas même valeur, on est sauvé par l’eau et le sang, pas par l’urine qui est justement le liquide émis quand on a peur, ou qu’on crève de lâcheté. Or le Christ est mort par amour… » [4]

II. La désorientation de l’Eglise conciliaire

Dans l’art véritable, humeurs et sécrétions

ne sont pas représentées in corpore vili,

mais elles sont toujours porteuses

d’un sens qui relève du sublime

Ce rappel est très bienvenu au moment où les névroses littéraires de quelques auteurs, qui se réclament du catholicisme, en quête de succès se complaisent jusqu’à l’écoeurement dans la louange de la chair sous tous ses aspects au prétexte que le Christ se soit incarné.

Jean Clair constatait à ce sujet :

« Le sang est présent dans le catholicisme. Les larmes, et même, dans la piété populaire, le lait de la vierge. Mais dans ce cas, humeurs et sécrétions ne sont pas simplement exposées à la vue des fidèles ou représentées in corpore vili, mais elles sont toujours porteuses d’un sens qui relève du sublime ». [5]

Totalement incapable d’effectuer cette distinction minimale, Mgr Albert Rouet, ce que beaucoup de chrétiens ignorent, a fait l’éloge de Piss Christ dans son livre L’Église et l’art d’avant-garde (Albin Michel, 2002). Que trouve-t-on dans cet ouvrage signé par un ecclésiastique ? Des œuvres imprimées en pleine page couleur apparemment de manière voulue – très provocatrices : des sexes de femmes exhibés (Araki Nobuyoski, Jean-Luc Verna, Lisa Yuskavage), la revendication de l’homosexualité (Gilbert et Georges, Pierre et Gilles, Nan Goldin), de l’art avec des cadavres (Semefo, Andres Serrano, Marina Abramovic), des chairs torturées (Kiki Smith, Hermann Nitsch), etc.

L’évêque ignorant les grosses ficelles de la création d’avant-garde, évoque avec une naïveté confondante, qui d’ailleurs frise souvent avec la stupidité pure et simple, « le Cantique des cantiques, les concepts de « chair » et « corps » chez Paul, l’Incarnation de Jésus-Christ », écrivant ce type d’idiotie confondante : « L’art symbolise le mystère, l’autre côté du réel. Il donne à penser. Il donne à vivre. C’est ce que j’entends par « spirituel » ». Ceci pour justifier l’injustifiable, pour faire « moderne », pour ne pas donner l’air d’être en dehors du coup. Résultat ? une catastrophe théorique conduisant à des conséquences dramatiques dont témoignent certaines églises de nos villes et villages, otages des délires d’artistes contemporains, demeures sacrées livrées par la hiérarchie catholique à l’ignominie et au blasphème.

III. La corruption généralisée dans l’Eglise

Les requins du milieu de l’Art qui ont parfaitement compris où résidait la faille de l’Eglise moderne s’y sont engouffrés avec une visible délectation, se jouant au maximum des cautions reçues de personnages sots et crédules comme Mgr Rouet, utilisant dans le même temps le discours pervers de tristes coquins littéraires, coqueluches mondaines des magazines modernistes comme Philippe Sollers, Marek Alter, ou Hadjadj.

L’Église d’après Vatican II qui a détruit sa liturgie, renversé les autels, bazardé les ornements, s’est laissée fasciner par les sirènes mensongères de l’avant-garde, allant, dans une trahison inqualifiable, jusqu’à prétendre que « l’immonde et l’abomination offerts à la vue par des artistes pervertis, étaient les meilleures portes d’accès à la vérité de l’Évangile » [6]. Cette attitude a rendu possible l’impensable, à savoir l’envahissement jusqu’au cœur des églises, des pires immondices sous prétexte d’ouverture et de modernité. Et également permis l’organisation de manifestations publiques où est célébré le blasphème avec l’argent public : l’exposition d’Avignon est officielle, le ministère de la culture, une mairie UMP, le conseil régional PS ainsi que le groupe LVMH la cofinancent.

Alma Lopez expose un grossier blasphème

contre Notre Dame de Guadalupe

Ainsi n’a-t-on pas vu à Embrun en 2009, Mgr Di Falco présenter en plein Carême dans sa cathédrale un Christ sur une chaise électrique ? Aujourd’hui dans un musée de Santa Fe, Alma Lopez “artiste” d’origine mexicaine, féministe et catholique progressiste, encensée par les bobos esthétisants de la Côte Ouest et financée par toutes sortes d’organismes publics, aux frais du contribuable expose un grossier blasphème contre Notre Dame de Guadalupe. A Rodez, les nouveaux vitraux de la cathédrale sont constitués d’images profanes dans lesquelles on peut distinguer des pénis et des vagins ! Et nous pourrions poursuivre longtemps cette longue liste des abominations cautionnées par l’Eglise post-conciliaire.

Conclusion : Face à cette situation L’AUTODAFE !

Détruisons « en effigie »,

comme le faisait auparavant au cours des siècles l’Inquisition,

les reproductions des œuvres impies et blasphématoires !

Nous comprenons, par ces exemples monstrueux, l’étendue effroyable des dégâts, et percevons ce qui rend possible de telles manifestations blasphématoires en un pays qui fut, encore récemment, profondément marqué par le christianisme à l’égard duquel subsistait, notamment dans les campagnes, un sentiment de profond respect.

Nous reconnaissons évidemment la légitimité de la protestation des consciences catholiques et considérons qu’elle devrait être plus importante encore. Cependant nous pensons, face à une telle situation où les pétitions sont sans effet, les pouvoirs objectivement complices des provocateurs antichrétiens, l’Eglise, à de trop rares exceptions près, encourageant le blasphème, qu’il nous faut passer à un autre mode d’action. A une forme de réponse qui soit de nature à marquer les esprits selon une méthode traditionnelle éprouvée par les siècles : L’AUTODAFE !

Est-ce à dire que nous invitons ouvertement à la destruction des œuvres et à l’utilisation de moyens illégaux ? Pas vraiment…

Nous suggérons simplement que soient édifiés en place publique par les pieux catholiques qui voudront bien en prendre l’initiative lorsque cela sera nécessaire – en Avignon comme de partout ailleurs -, des bûchers pour y détruire la nuit venue, lors de cérémonies solennelles placées sous le signe de la Sainte Croix, accompagnées par des chants et les noirs tambours des Pénitents, « en effigie », comme le faisait auparavant au cours des siècles l’Inquisition, les reproductions des œuvres impies et blasphématoires. Ceci apparaîtra comme une forme d’exorcisme collectif afin que, par la réduction en cendres d’œuvres provenant tout droit de l’Enfer, les âmes soient délivrées des infections morbides de l’Art contemporain qui est le véhicule de Satan !

Notes.

1. C. Sourgins, Du blasphème d’Avignon : le ton juste, 20 avril 2011. Elle poursuit son analyse ainsi : « La tension entre esthétisation et intention déviée, fait partie de la construction de l’œuvre comme piège, selon les principes de l’art dit duchampien. Que Serrano se disent chrétien ne devrait donc tromper personne : on ne s’autoproclame pas chrétien tout seul, mais on rentre dans une communauté enracinée dans l’histoire, dans une famille ; cracher sur qui vous accueille n’est pas le meilleur moyen de se faire reconnaître…Pourquoi ce goût du scandale ? Le but de l’exposition actuelle est de » faire événement », à tout prix, donc le carême est la période indiquée, de même la ville d‘Avignon, ville des Papes ! Car engranger des retombées médiatiques fait monter les cotes de l’art financier qui excelle à récupérer l’indignation

2. Ibid.

3. Le « philosophe » (sic) visé par Christine Sourgins dans son article n’est autre que le ridicule Fabrice Hadjadj, le Doc Gynéco des sacristies qui s’était déjà honteusement distingué par un livre immonde : « La profondeur des sexes » (2008), et qui a signé une tribune dans le Figaro le 19 avril 2011 : « Peace Christ: de l’affaire Serrano au mystère de Pâques », tribune dans laquelle le cuistre écrit : « L’accusation de blasphème est précisément celle dont on s’est servi pour condamner Jésus à mort: c’est une tendance pharisaïque à se poser en grand prêtre omniscient. Indubitablement, nombreux sont les catholiques ignorants de l’art contemporain: ils oscillent entre un rejet en bloc et un accueil sans discernement. Nostalgie académique, qui passe à côté du temps présent ; ouverture à tout vent, qui interdit l’hospitalité véritable. Un des motifs de cette ignorance se trouve dans l’incapacité à se situer ailleurs que sur le plan moral. Au nom de la morale, il faut accueillir les œuvres contemporaines, comme les sans-papiers des beaux-arts. Au nom de la morale, il faut condamner le Piss Christ d’Andres Serrano, comme la profanation d’un tabernacle. Le problème, c’est que, comme le rappelle la fondatrice de la revue Art Press, Catherine Millet, dans ce domaine d’abord esthétique, «les significations sont glissantes». Ce qu’oublie de signaler l’extasié des utérus, c’est que la dite Catherine Millet, pornographe patentée fournisseuse de littérature de bidet pour les kiosques, est encensée précisément dans « La profondeur des sexes » d’Hadjadj (ses partouzes échangistes y sont comparées aux extases de sainte Thérèse d’Avila), et fait partie de son réseau d’amitiés médiatiques qui se sont enthousiamées sur l’audace de l’ignoble bouquin qui fantasmait sur les émois de la chair divine. Mais c’est avec la suite que l’on touche au plus abject, révélant la névrose charnelle d’Hadjadj qui réitère les propos graveleux dont il s’est fait désormais le spécialiste : « Le Verbe s’est fait chair : cela veut dire, par voie de conséquence, que le Messie a une vessie, que le Fils de Dieu, Dieu lui- même, a uriné. La thèse était insupportable aux gnoses dualistes : le chef de secte Valentin affirmait que le Christ n’avait pu avoir qu’une apparence de corps, car c’était manquer à la «spiritualité» que de croire que le divin pouvait assumer sans dégoût nos servitudes physiologiques. Mais cette indignation est déjà celle des grands prêtres qui condamnent Jésus : c’est un blasphémateur, parce qu’il se dit Dieu, alors qu’il urine comme vous et moi. » On voit où peut conduire un tel raisonnement désorienté, car si le Christ en se faisant chair a eu une vessie, il a eu aussi des intestins, pourquoi donc, selon cette logique malsaine et maladive, ne pas aller jusqu’à s’autoriser des audaces artistiques sur les excréments divins ?

4. Ibid.

5. J. Clair, L’Hiver de la culture, Flammarion, 2011.

Sainte Fête de Pâques !

24 avril 2011

« Voici la porte du Seigneur, c’est par elle que les justes entreront »

Le jour que nous attendions vient de nous apparaître dans tout son éclat: la bienheureuse solennité que nous appelions de nos voeux est enfin arrivée; le Seigneur a comblé nos désirs en nous donnant de célébrer le saint jour de Pâques. Frères bien-aimés, tressaillons de joie dans cette grande solennité, rendons à la divine bonté de vives et sincères actions de grâces, rehaussées par la sainteté de nos moeurs et par la ferveur de notre amour. Aujourd’hui le ciel et la terre se réjouissent; les Anges mêlent leurs cantiques à ceux des hommes, et toute créature raisonnable redit : « Alleluia », c’est-à-dire : louez le Seigneur. Chantons tous ensemble:

« Le Seigneur est grand et au-dessus de toute louange. Le Seigneur est vraiment grand, sa puissance est sans bornes et sa sagesse sans mesure » (Psaumes, CXLVI, 5).

Qui pourrait facilement énumérer, ou dignement expliquer les mystères de ce jour? Le démon vaincu, l’empire de la mort détruit, Jésus-Christ ressuscitant plein de gloire et d’immortalité, la consommation de notre salut, tels sont les grands faits qui marquent à tout jamais la solennité de ce jour. Se peut-il pour nous, mes frères, un plus grand sujet de joie? un bonheur plus complet ? un mystère plus sacré ? un sacrement plus admirable ?

« C’est bien le jour que le Seigneur a fait; réjouissons-nous et tressaillons d’allégresse ». C’est le jour de notre renaissance, de notre renouvellement, de notre vivification, de notre rédemption, de notre sanctification, de notre illumination. «Autrefois nous étions ténèbres, aujourd’hui nous sommes lumière dans le Seigneur. » (Ephésiens. V, 8). Autrefois nous étions les captifs du démon, mais aujourd’hui nous confessons et nous disons au Seigneur « que nous avons été rachetés des mains de notre ennemi et rassemblés des régions les plus lointaines. » (Psaumes, CVI, 2).

Ainsi donc, sous le vif éclat d’une telle lumière, dans ce temps de sanctification, « ne dormons pas » du sommeil du péché, mais « veillons » pour toute bonne oeuvre ; soyons sobres d’esprit et de corps. Marchons comme des enfants de lumière. « Le fruit de toute lumière réside dans la bonté, la justice et la vérité. Mangeons la sainte Pâque , non pas avec l’ancien ferment de « malice et d’iniquité, mais avec les azymes de la sincérité et de la vérité ». L’objet pour nous de cette grande solennité spirituelle, c’est le Verbe de Dieu, notre Sauveur, dont il est dit: « Au commencement, Dieu le Verbe était dans le Père, et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu et nous croyons sa gloire ». Il est le Fils unique du Père, et cependant il a daigné nous faire ses cohéritiers. O amour étonnant et ineffable ! Nous qui étions des serviteurs inutiles, nous avons mérité de devenir les frères de Jésus-Christ et ses cohéritiers.

Que rien de charnel, rien d’indigne ne se mêle aux élans de joie que nous inspire la grâce divine. Non-seulement il y aurait de l’indécence, mais encore un crime de trouver dans cette grande solennité l’occasion de se livrer à la sensualité dans les repas et de jeter l’âme dans une sorte de honteuse torpeur. Que nos fêtes soient donc honnêtes, agréables à Dieu, et conformes à cette parole de l’Apôtre: « Que toutes nos oeuvres s’accomplissent honnêtement et selon l’ordre ; soit que nous mangions, soit que nous buvions, soit que nous fassions toute autre chose, agissons en tout au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ. » (Matthieu XXIII, 37).

Les Juifs croient devoir conserver l’observation du sabbat, c’est-à-dire du septième jour; malheureux Juifs, qui ne connaissent pas le jour légitime et ne veulent pas croire que la fin de la loi c’est Jésus-Christ, qui seul a pu accomplir la loi, créer les jours et préposer à toutes les solennités ce jour que nous appelons le jour du Seigneur, parce que c’est dans ce jour que notre Seigneur et notre Sauveur, sortant du tombeau, est apparu au monde comme étant la véritable lumière. Les païens appellent ce jour le jour du soleil, sans comprendre la portée de cette parole; nous, au contraire, nous comprenons que c’est le jour de ce soleil dont il est écrit: « Vous verrez s’élever pour vous le soleil de justice qui porte sur ses ailes notre salut. » (Malachie IV, 2). Personne n’attribue des ailes au soleil visible de la nature; il n’en est pas de même du Soleil véritable, qui a créé celui que nous voyons; seul il porte ces ailes de la puissance et de la protection divine dont il est dit: « Il les a reçus comme l’aigle déployant ses ailes et a protégeant son nid» (Deutéronome XXXII, 2). Nous lisons également dans l’Evangile: « Jérusalem, Jérusalem, combien de fois j’ai voulu rassembler tes fils, comme la poule rassemble ses petits sous ses ailes ». Enfin, c’est à ce soleil que le fidèle adresse cette invocation salutaire : « J’espérerai à l’ombre de vos ailes, jusqu’à ce que l’iniquité disparaisse ».

Nus voyons ouverte devant nous la porte du salut, dont il est dit : « Voici la porte du Seigneur, c’est par elle que les justes entreront » ; entrons donc par la porte de l’Eglise en toute sincérité et vérité, afin que cette porte de la confession et de la louange nous introduise dans le royaume des cieux, où nous jouirons du bonheur éternel. « Nous ne serons pas confondus lorsque nous parlerons dans la porte », c’est-à-dire en Notre-Seigneur Jésus-Christ qui a dit de lui-même : « Je suis la porte, celui qui entrera par moi sera sauvé ».

C’est par Jésus-Christ que tous les saints sont entrés et entrent chaque jour près du Père de la vie éternelle, à qui, avec le Fils et le Saint-Esprit, soient honneur et gloire dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Bossuet, Sermon sur la Fête de Pâques.

(lebloglaquestion.wordpress.com)

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