samedi 16 avril 2011

ETES-VOUS CERTAIN QUE LE FRONT NATIONAL VA CHANGER DE NOM ?


La révolution choisit le Front National



« Nous n’allons pas au monde en doctrinaires pour lui apporter un principe nouveau. Nous ne lui disons pas : « Voici la vérité. Tombez à genoux ! » On verra alors que le monde a depuis longtemps possédé le rêve d’une chose dont il suffit maintenant de prendre conscience pour la posséder réellement. On verra qu’il ne s’agit pas d’un grand tiret entre le passé et l’avenir, mais de la réalisation des idées du passé. On verra enfin que l’humanité n’entreprend pas un nouveau travail, mais consciemment accomplit l’ancien . »

Karl Marx ( lettre à Ruge 1843 )

Rosa Luxembourg disait :« l’existence détermine la conscience ».

Il est de petites phrases qui sont de vrais bijoux, il faut les porter, les transporter et en faire cadeau.

En politique, il est des orgueilleux qui de leur vivant érigent des statues de marbre corsetées de béton. Ils sont comme ces marins égarés ayant rencontré une méchante vague porteuse, qui, comme le mouvement perpétuel, ramène inévitablement au même endroit. Cette fixité, capable de durer indéfiniment, est la marque des doctrinaires intransigeants qui manifestent un parti pris : « Nous ne bougeons pas donc les idées ne bougent pas, ainsi votre intérêt est toujours de se fier à notre boussole infaillible que suivent nos opinions. »

Nous avons, chez nous, ces ombrageux intellectuels, grands spécialistes des « opinons » sentencieuses ( il est vrai qu’ils opinent et font opiner du bonnet ) . Considérant leurs hautes qualités usurpées nous pouvons affirmer que le Front National peut désormais arriver au pouvoir. Il suffit d’écouter ces Duhamel, Aphatie et autres BHL, qui soliloquent le contraire pour en avoir la certitude. Leurs prévisions s’avèrent régulièrement fausses, la dure réalité est plus forte que leurs rimes de fossoyeurs.

Le FN a d’abord dû se construire, puis résister aux ouragans des vandales qui voulaient l’abattre. Il en est sorti grandi et respecté, par les français, au grand désespoir de la classe politico-médiatique incestueuse.

Jean-Marie Le Pen a tenu bon le cap vers le pouvoir, à sa manière, avec son caractère d’homme, naturellement bigarré de défauts et de qualités, mais en bon disciple d’ Antonio Gramsci, sachant « donner du temps au temps ».

Mais faut-il le redire une fois encore ? Sans son énergie stupéfiante et sa sûreté de jugement le Front ne serait resté qu’un groupuscule de nostalgiques avinés ( Gustave Le Bon écrivit : « En matière de prévision, le jugement est supérieur à l’intelligence. L’intelligence montre toutes les possibilités pouvant se produire. Le jugement discerne parmi ces possibilités celles qui ont le plus de chance de se réaliser. » )

Il est stupide d’affirmer que Jean-Marie Le Pen « ne voulait pas le pouvoir ». En bon matelot, il méditait les paroles de Mitterrand « il y a ceux qui veulent le pouvoir et ceux qui se contentent d’en humer l’écume » et celles d’Edgar Faure « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ». Il faut, avec un bateau, un planeur ou un parachute « savoir faire avec les vents », c’est une école de la patience, une pratique du stoïcisme. Tout pouvoir est un composé de patience et de temps. Les gens puissants veulent et veillent.

Marine en bonne élève se forgea un caractère non contesté de tigresse : Attendre puis bondir. Alors la voilà attaquée, par les docteurs de la foi cathodique, sur son absence de qualité d’experte reconnue.

Les experts sont Sarkozy, DSK, Hollande , Villepin, Bayrou, Borloo … Royal and Coo ! Les experts en faillite, les génies du chômage, les érudits de la destruction du service public, les diplômés de la délinquance, les agrégés de la désinformation. On veut nous refiler les vieilles occasions, les spécialistes de l’escroquerie, ceux qui sont ou ont été aux affaires et dont nous connaissons et subissons les résultats calamiteux.

On nous vend la grande révolution française de 1789 comme l’aube du renouveau européen. Mais la force des Robespierre et des Saint Just, c’était précisément de n’avoir jamais été, auparavant, aux affaires. Ce qui semble échapper aux médiatiques causeurs des beaux quartiers, c’est que le FN est « historiquement » le porteur de la rupture. Le FN n’est pas un parti « révolutionnaire » à priori. Il le devient par obligation sociale et économique. La nature a horreur du vide. Le règne des gestionnaires s’effondre. Au fond, Lénine n’était qu’un petit bourgeois social-démocrate vagabond et désargenté mais il accepta, contre tous, le poids de l’inévitable révolution. Il fallait bien reprendre les commandes de la folle locomotive russe désertée. Nous sommes dans un cas de figure comparable.

Le processus révolutionnaire français désigne ses chefs.

Le FN va changer de nom.

Je serais partisan du Front National Bolchevique ou Solidariste.

Mais les révolutions se fichent des sigles, labels, de la logique et des analyses bourgeoises rationnelles. Elles sont des walkyries sauvages qui court l’Histoire et leurs montures sont des hordes de loups .

Comme disait Lénine « Le bolchevisme est un socialisme de soldats » et non pas une pique-nique champêtre pour élus débonnaires.

La révolution s’empare du Front National comme outil. C’est elle qui choisit, on ne la choisit pas. Il n’y a que Mélenchon qui pense que son écharpe rouge bobo lui confère une stature d’insurgé.

On nous parle, ici et là, de l’accord, plus ou moins tacite, des communistes, des vrais gaullistes, des syndicats pour mener à bien l’entreprise. On se trompe. Le peuple de France n’a plus aucune alternative. Malgré sa diversité, sa patience policée, ses contradictions, il s’insurge librement. Les rouges rejoignent en masse la vague bleue-marine.(ndlr: ???)

Notre peuple a le goût des parisiennes parfumées, des vins de terroir, des vacances à la campagne et des plages inondées de soleil, mais il véhicule aussi, dans son patrimoine génétique, la fièvre de Hoche, Kléber et Marceau, la foudre des foules brandissant leurs piques, le courage des Gavroche sur les barricades et le silence des résistantes sous la torture. La Nation, aujourd’hui, a choisi Marine comme naguère elle reconnut Jeanne. Il ne s’agit plus d’immigration mais de migrations.

Les nouvelles grandes invasions sont en train de faire craquer toutes les faibles digues érigées en vain par tous les régents d’Europe.

C’est pourquoi les patriotes se lèvent comme leurs aïeux les poilus en entendant à l’oreille murmurer :« Debout les morts ! » Alors UMPS, experts ignobles, sans identité autre que le prix des choses, quittez notre terre. Laissez-nous les champs de ruines, nous reconstruirons, entre pauvres gens à qui « tout est peine et misère ».

Emportez la patrie à la semelle de vos escarpins de luxe. Partez vite, car la France éternelle, malgré vos trahisons et vos spoliations, est de retour.

Mais pour Le Font et pour Marine, la responsabilité de la révolution est écrasante. Il ne faudra ni trahir l’émancipation sociale, ni freiner la destruction du capitalisme. L’ordre bourgeois trébuche, il faut donc le pousser … Sinon, connaîtra-t-elle le sort de « l’idole » d’Auguste Barbier ?

Ô Corse à cheveux plats ! que ta France était belle

Au grand soleil de messidor !

C’était une cavale indomptable et rebelle,

Sans frein d’acier ni rênes d’or ;

Une jument sauvage à la croupe rustique,

Fumante encor du sang des rois,

Mais fière, et d’un pied fort heurtant le sol antique,

Libre pour la première fois.

Jamais aucune main n’avait passé sur elle

Pour la flétrir et l’outrager ;

Jamais ses larges flancs n’avaient porté la selle

Et le harnais de l’étranger ;

Tout son poil était vierge, et, belle vagabonde,

L’œil haut, la croupe en mouvement,

Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le monde

Du bruit de son hennissement.

Tu parus, et sitôt que tu vis son allure,

Ses reins si souples et dispos,

Dompteur audacieux tu pris sa chevelure,

Tu montas botté sur son dos.

Alors, comme elle aimait les rumeurs de la guerre,

La poudre, les tambours battants,

Pour champ de course, alors tu lui donnas la terre

Et des combats pour passe-temps :

Alors, plus de repos, plus de nuits, plus de sommes,

Toujours l’air, toujours le travail.

Toujours comme du sable écraser des corps d’hommes,

Toujours du sang jusqu’au poitrail.

Quinze ans son dur sabot, dans sa course rapide,

Broya les générations ;

Quinze ans elle passa, fumante, à toute bride,

Sur le ventre des nations ;

Enfin, lasse d’aller sans finir sa carrière,

D’aller sans user son chemin,

De pétrir l’univers, et comme une poussière

De soulever le genre humain ;

Les jarrets épuisés, haletante, sans force

Et fléchissant à chaque pas,

Elle demanda grâce à son cavalier corse ;

Mais, bourreau, tu n’écoutas pas !

Tu la pressas plus fort de ta cuisse nerveuse,

Pour étouffer ses cris ardents,

Tu retournas le mors dans sa bouche baveuse,

De fureur tu brisas ses dents ;

Elle se releva : mais un jour de bataille,

Ne pouvant plus mordre ses freins,

Mourante, elle tomba sur un lit de mitraille

Et du coup te cassa les reins.

Non, car en grande juriste, elle cultive Montesquieu : « Je n’aime que ma patrie ; je ne crains que les dieux ; je n’espère que la vertu. ».

Jean-Marc DESANTI

Cette opinion n’engage que celle de son auteur

(armees.com)

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