RICHARD ROUDIER : PRESIDENT DU CEPE
Tiens donc. Le CEPE, comité d’entraide pour les prisonniers européens, association qui se consacre au soutien moral et matériel des prisonniers d’extrême droite, réapparait dans le sillage de la mobilisation du Bloc Identitaire autour de l’affaire Galinier.
René Galinier est ce retraité de l’Hérault en détention provisoire pour avoir tiré sur des cambrioleuses. Le 5 août, il a blessé par balles deux femmes qui s’étaient introduites à son domicile dans des circonstances qui laissent sceptiques le parquet quant à la constitution de la légitime défense.
Certains élus UMP, comme le député des Alpes-Maritimes, Lionnel Luca, le FN et le Bloc Identitaire ont depuis pris fait et cause pour René Galinier en exigeant sa libération immédiate.
Mercredi 8 septembre, lors d’un rassemblement à Paris, Richard Roudier, cadre dirigeant du Bloc Identitaire et tête de liste pour la Ligue du midi aux élections régionales de mars 2010 en Languedoc Roussillon, indiquait lors d’une prise de parole avoir “demandé au CEPE (Comité d’Entraide aux Prisonniers Européens) d’envoyer un mandat cash de 500 euros à René Galinier afin qu’il puisse assumer correctement sa défense et avoir une existence décente dans son lieu de détention”.
On en déduit logiquement que Richard Roudier est en position, aujourd’hui, de demander au CEPE d’apporter son soutien à tel ou tel.
Codes radicaux
Lundi 13 septembre, Novopress, “l’agence de presse” des Identitaires relaie sur son site le communiqué du CEPE intitulé “il faut sauver le soldat Galinier”, tout en précisant le faire “par souci d’information de ses lecteurs”.
Or, là où les choses se compliquent, c’est qu’il y a tout juste un an, le Bloc identitaire avait assuré rompre tout lien avec le CEPE dont la présidence était alors assuré… par Richard Roudier à la suite d’un “couac d’image” malencontreux lors de sa convention à Orange (Vaucluse).
Abel Mestre qui était présent à Orange pour Le Monde avait ainsi relaté dans le journal que le stand du CEPE présidé par M. Roudier vendait “des cartes postales à l’effigie, entre autres, de Pétain, Saint-Loup (ancien Waffen SS français).
La direction du BI avait alors assuré ne s’être aperçue de la présence des cartes postales qu’après la convention, et indiquait avoir décidé que le CEPE ne serait plus un mouvement associé.
La double appartenance au Bloc et au CEPE serait interdite, précisaient alors les dirigeants du BI, ajoutant qu’il serait demandé à M. Roudier de quitter la présidence du fameux comité.
C’est que le CEPE, outre ses cartes postales “nostalgiques”, s’est singularisé par le passé.
Il a mené par exemple une campagne très active de 2002 à 2007 en faveur de la libération Michel Lajoye (laquelle interviendra en novembre 2007).
Ce dernier, passé au PNFE (néo nazis) après avoir quitté le FN qu’il qualifiera à l’époque de “ramassis cosmopolite de Juifs et de francs-maçons”, avait été condamné à perpétuité pour avoir mis une bombe en 1987 dans un café maghrébin du Petit-Quevilly, en compagnie d’un autre militant. A l’audience, il déclarera que son seul regret fut l’absence de mort dans l’explosion.
Le CEPE appartient clairement au passé d’extrême droite radicale propre aux dirigeants du BI.
Une histoire avec laquelle Fabrice Robert dans un texte tout récent (voir notre post du 10 septembre ici) prenait ses distances, faisant part de son évolution personnelle. A cette occasion, nous évoquiions l’ambigüité du BI, cultivant d’une main et à destination de publics précis des codes radicaux et s’en détachant de l’autre.
Le retour du CEPE nous apparait l’illustrer à merveille.
NB: le Bloc Identitaire a annoncé lundi 20 septembre le lancement du Comité Galinier, à l’initiative de Richard Roudier. “Ce comité ( structure légère et réactive) a été créé pour regrouper les initiatives, collecter les pétitions, préparer de grands rassemblements (…)Il recherchera également des parrainages du secteur social, de la culture et de la politique” indique un communiqué du BI. Le comité revendique comme première action la visite qu’a rendu Elie Aboud, député UMP de l’Hérault , à René Galinier à la maison d’arrêt de Béziers.
Le comité Galinier, moins marquant que le CEPE, du coup remisé, permet précisément ce type d’actions communes avec certains élus UMP.(Voir Le Monde du 4 octobre 2010)
¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire