samedi 13 novembre 2010

CHRONIQUE DE LA RACAILLE ORDINAIRE



Université Lyon 2 : le président agressé sur le campus de Bron

publié le 11.11.2010

Le campus de Bron est resté ouvert après l'agression d'André Tiran (en médaillon), président de Lyon 2 / Photos Dominique Menvielle et archives Joël Philippon

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La situation s'était tendue lundi après une assemblée générale qui avait décidé du blocage du site. Elle a dérapé mardi matin avec l'arrivée du président André Tiran venu « identifier les bloqueurs »

« Il a reçu des coups sur le côté, coup de poing, coup de pied », soulignait mardi son cabinet. Pas de coups de manche de pioche en revanche, alors même que le communiqué de l'université Lumière l'avait clairement laissé entendre.

André Tiran, président de Lyon 2, a déposé plainte mardi matin au commissariat de Bron.

L'agression dont il a été victime s'est produite à 9 h 15 ce jour-là dans l'amphithéâtre D du bâtiment K. La plainte mentionne aussi qu'un individu a tenté de lui arracher son appareil photo. Il s'était en effet rendu sur place « afin d'identifier les bloqueurs et de photographier les lieux qu'ils occupaient ».

Lorsqu'on interroge son cabinet sur cette façon de procéder, habituelle ou non, celui-ci convient que ça a pu être « un élément déclencheur de la violence, mais sa simple présence l'a été ».

La veille au soir pourtant, après la tenue d'une assemblée générale qui avait décidé de l'organisation du blocage de l'université par 80 voix pour et 60 contre, le président et le directeur général des services avaient déjà fait le déplacement. L'occupation du site qui débutait avait alors été levée.

Mardi matin, il était encore tôt lorsque l'application du blocage a cette fois bel et bien débuté sur le bâtiment K. « L'une des entrées était obstruée par des tables et des chaises mais, comme il y en a plusieurs, on pouvait encore pénétrer à l'intérieur », témoignait Laura, une étudiante, qui, pour autant, n'a pas assisté aux violences. Puis les autres accès au bâtiment ont été empêchés jusqu'à ce que l'administration boucle l'ensemble pour la journée entière alors qu'ailleurs les cours se déroulaient normalement. Avant cela, l'intervention de la police requise pour évacuer les lieux n'a pas conduit à des interpellations. Les participants - une cinquantaine dans l'amphithéâtre D, en plus d'une dizaine d'autres encagoulés considérés comme des éléments extérieurs - s'étant dispersés.

Sur les trois universités lyonnaises, seule Lyon 2 a suivi avec régularité le mouvement de protestation contre la réforme des retraites.

Depuis les vacances de la Toussaint, la tension n'était pas complètement retombée. Une journée de fermeture est intervenue juste après la reprise. Mardi, Yannis Burgat, président de l'Unef (Union nationale des étudiants de France) à Lyon, a dénoncé, « l'attitude de la présidence qui joue la stratégie de la tension. (...) Le fait de vouloir criminaliser les étudiants qui bloquent l'université en les prenant en photo ou en les traitant de fanatiques, de totalitaires, ou encore de fascistes dans un mail diffusé à l'ensemble de l'Université est une démarche totalement irresponsable ».

Pour autant, l'UNEF Lyon dit aussi ne pas soutenir le blocage « puisqu'il n'a pas été voté lors d'une assemblée générale massive des étudiants ».

L'agression vite connue de tout le campus, est, elle, unanimement dénoncée par les étudiants.

Dominique Menvielle

La ministre Valérie Pécresse et le recteur condamnent « un acte de violence »

Mardi, Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, a exprimé sa « profonde indignation face à l'agression dont a été victime le professeur André Tiran, président de l'université Lyon 2, au cœur même de son établissement ». « Je condamne avec la plus grande fermeté ces actes de violence contraires aux valeurs et à l'esprit même de l'université, où la violence n'a jamais sa place ».

Et d'assurer étudiants et équipes pédagogiques et administratives de sa solidarité, tout en réclamant une peine pour les auteurs. Même condamnation de Roland Debbasch, recteur de l'académie de Lyon.

« Le blocage de bâtiments d'enseignement, décidé par quelques dizaines de personnes, au mépris des modalités d'expression démocratique existant dans l'université, est intolérable », a-t-il expliqué.

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