vendredi 1 octobre 2010

MARINE


30/09/10

Marine Le Pen, « une menace (…) sérieuse pour le parti présidentiel »

Alléluia ! Quotidien le plus lu en France après l’Equipe (!), Le Parisien vient d’être touché par la grâce, ce jeudi 30 septembre…

Eux-mêmes dessillés, les journalistes inféodés à l’idéologie dominante se rendraient-ils déjà compte qu’il est temps d’anticiper sur leur futur et inéluctable retournement de veste ?

Toujours est-il que le Front national est mis à l’honneur comme rarement : - Une de couverture : « Pourquoi Marine Le Pen fait peur à l’Elysée », accompagnée d’une photographie sur laquelle la vice-présidente du FN apparaît souriante.
- Double page intérieure : « Le nouveau visage du Front national perturbe la droite ». L’illustration montre une Marine hilare, aux côtés d’un Jean-Marie Le Pen détendu.
- Les chapeaux eux-mêmes paraissent empreints d’objectivité : « En cherchant à respectabiliser l’image de son parti, Marine Le Pen parvient à mordre sur l’électorat de la droite classique. Une menace pour le clan Sarkozy » ; « Sarkozy prend la menace au sérieux » ; « Marine, une Le Pen fréquentable », etc. Diantre ! Voilà longtemps qu’un article consacré à la fois au FN et à la candidate à la présidence de ce parti n’avait pas présenté les choses avec autant d’impartialité.
Le patriote averti se méfie pourtant, échaudé par de précédentes diatribes, initialement présentées sous des titres anodins ; la lecture du fond de l’article s’impose… Et là, surprise… Positive :
- « (…) ses efforts pour moderniser le parti, le faire gagner en respectabilité, commencent à payer ». - « La vice-présidente du Front national sait aussi soigner son style pour moderniser l’image de son parti ». - « (…) elle ’’dédiabolise’’ le FN par des prises de position moins radicales que celles de son père ».
- [Citant un ministre] « Au final, il y a beaucoup d’habileté chez elle. Y compris sur le fond, où son discours s’attarde plus sur les préoccupations sociales des gens que sur les questions d’immigration ».
- « L’opération séduction de Marine Le Pen est en marche, et ne semble visiblement pas près de s’arrêter ». Ajoutons à cela le constat résigné du politologue Roland Cayrol, reconnaissant que « 5 à 7 % des français se situent à la frontière de l’UMP et du FN », qu’ils pourraient donc ne pas se laisser prendre à la énième gesticulation sécuritaire de Sarkozy, et l’on se dit que le vent est décidément en train de tourner… Le vent de la victoire – peut-être –, celui de l’Histoire – c’est probable. Quoi qu’il en soit, on peut voir ici un joli pied-de-nez adressé aux tenants de la ghettoïsation des idées nationales, ainsi qu’un vrai message d’espoir pour nos concitoyens lassés d’être pris pour des moutons.

« Pourvou qué ça doure ! ».


[Texte : François Vial / Photo : Le Parisien, D.R.]

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