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Terrorisme : la France en état d'alerte constante
Alors que Paris réfléchit à une riposte contre al-Qaida au Maghreb islamique, la menace terroriste reste stable en France. Les risques se sont en revanche accrus pour les Français à l'étranger.

Une riposte française contre al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), évoquée mardi par François Fillon, après l'exécution de Michel Germaneau, entraînera-t-elle une hausse des menaces terroristes contre la France ? Non, veulent croire les spécialistes. «Je ne pense pas qu'il faille s'attendre à des représailles sur le territoire qui pourraient prendre la forme d'attentats», a assuré le président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée, le député UMP Axel Poniatowski
Son avis est partagé par Mathieu Guidère, pour qui «la menace est stable». Pour ce spécialiste de l'islamisme radical, «aucune information ne permet de dire que la France court davantage de risques depuis la mort de Michel Germaneau». «Rien ne suggère aujourd'hui que l'Aqmi s'apprête à mener une opération sur le territoire national», assure-t-il. «Il faudrait à l'Aqmi des relais, des militants dans notre pays», relève-t-il. Ce dont manque le groupe.
«Terrorisme solitaire»
Les risques intérieurs sont plutôt à chercher désormais du côté du «terrorisme solitaire».
«C'est un individu isolé qui passe à l'acte après s'être autoradicalisé , sans qu'il ait eu de cellule ni de commandement», explique Mathieu Guidère. «Une fois son attentat commis, il le revendique au nom d'une organisation».
C'est ce qui s'est passé aux Etats-Unis lors de l'attentat de Times Square et de la tentative avortée d'explosion du vol Amsterdam/Détroit. Ni l'Américain d'origine pakistanaise Faisal Shahzad ni le Nigérian Umar Farouk Abdulmuttalab n'ont semble-t-il été en contact avec des chefs d'al-Qaida, rappelle Mathieu Guidère.
En France, le plan Vigipirate est passé et resté au niveau rouge, son avant-dernier échelon d'alerte, depuis les attentats de Londres en 2005.
Al-Qaida et l'Aqmi profèrent certes des menaces sporadiques contre l'Hexagone, critiquant notamment la position française contre le voile. Mais en l'absence de menaces claires, le niveau écarlate, qui est déclenché lors de risque d'attentats simultanés, n'a jamais été décrété. Si c'était le cas, le trafic aérien civil pourrait par exemple être suspendu et l'accès aux trains systématiquement contrôlé.
Les menaces les plus vives, estime de son côté Mathieu Guidère, concernent avant tout les Français qui circulent dans les zones à risque comme la Somalie, l'Afghanistan et le grand sud du Sahel, où a été enlevé Michel Germaneau.
Dans ces régions, où sont bien implantés les groupes islamistes, ils représentent une cible de choix.
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