" L'APPEASEMENT" VOUS CONNAISSEZ ?
La conduite de la guerre par nos illusoires républiques
On se gargarise beaucoup, et cela s'aggrave depuis quelques mois, du mot de république.
On le décline en adjectif pour étiqueter, imaginant le justifier, l'ordre public. On lui prête des valeurs. Il paraît qu'il existe, à ce sujet un pacte. Je ne l'ai ni vu, ni lu, ni approuvé par conséquent. Bref, si je n'adhère pas à cette idéologie jacobine, laïque et obligatoire, j'entre dans la catégorie des mauvais Français.
Je n’ironiserai même pas, m'y trouvant en assez bonne compagnie, celle de D'Estienne d'Orves, de Bernanos et du Père de Foucauld.
Je pose simplement la question : si je me sens plutôt royaliste, chrétien et libéral, conserverai-je le droit de payer mes impôts ? de confier mes économies très moyennes à une banque française ? de boire du vin de bordeaux ? Ou bien dois-je rendre mon passeport à l'administration qui me l'a si gentiment délivré ?
Or ce 26 juillet encore, le chef de l'État, élu au suffrage universel, s'est exprimé, de manière presque forte. Je le trouve, comme toujours dans ce genre de circonstances, ambigu. (1) Il témoigne du mélange d'une habileté certaine et d'une étrange forme de vulgarité que je crois feinte. Peut-être s'agit-il de son sens personnel de la démagogie, de son rapport à un peuple auquel aucune fibre ne le rattache.
Jusqu'ici, je lui accordais une sorte de mérite que certains jugeront paradoxal. La Cinquième république, en effet, n'a produit que désastre, déforestation, dénaturation. Il fallait encore en abaisser le prestige artificiel de cette fonction présidentielle hypertrophiée par le plébiscite. Venant après le pitoyable, et dans cette tâche, l'incomparable Chirac, le petit Nicolas y est parvenu très vite. Dès la folle soirée de sa victoire de 2007, on avait pu mesurer à quel point il allait remplir son contrat. Puis se sont multipliées les ouvertures auprès de ce qu'on appelle "la gauche".
Enfin, j'en demande pardon à mes arrières-cousins qui appartenaient vraiment, eux, à cette religion que je ne partage pas. Pauvres et dignes enfants de pasteurs calvinistes du Midi, petits laboureurs, artisans ou intellectuels, ils aspiraient à la liberté, à l'égalité et plus encore à la fraternité.
De nos jours, on appelle invariablement de ce même nom de "gauche", et pourquoi pas : "socialistes", les gens que recommande Bernard Tapie. Dernier argentier de la Mitterandie finissante, il en a transmis sans doute les petites recettes plus ou moins avouables.
De la sorte l'image de celui qui incarne le système s'est un peu plus affadie. L'illusion se dégrade. On retourne au réel. Les petits consuls bonapartistes n'ont jamais servi qu'à protéger les prédateurs jacobins et les prébendiers francs-maçons.
Du point de vue auquel je donne mes faveurs, celui de l'involution vers un véritable régime parlementaire à l'anglaise, et vers une France fédérale, la mission me paraît donc en voie d'accomplissement.
Or la dramatisation relative des événements actuels pourrait requérir un exercice plus périlleux.
Dans le contexte suggéré, il s'agirait ni plus ni moins de conduire une guerre. On l'assure en tout cas. Et le Premier ministre Fillon, le 27 juillet reprenait en l'amplifiant la tonalité de la voix de son maître diffusée la veille.
Observons, de manière comparative le fonctionnement du régime de nos amis d'Outre-Manche. En situation de combat, son imperfection théorique se voit contredite par son admirable adéquation pratique : il y excelle. Les différentes nations du royaume et de l'empire se retrouvent unies autour d'une famille. Ses princes s'illustrent aux côtés de l'armée et plus encore de la marine. Un chef de gouvernement courageux, déterminé, opiniâtre comme savent l'être les Britanniques, un Winston Churchill, une Margaret Thatcher, tient la barre, au besoin durement, cruellement, fermement. Oui j'admire.
Au contraire, nos virtuoses politiques parisiens n'ont jamais produit rien de tel au cours des nombreuses, des affreuses guerres qu'ils ont déclenchées ou subies sans les voir venir.
La guerre de 1914-1918 n'a certes pas été conduite par Poincaré, comme certains le croient, mais surtout par le vilain dilettante Briand. (2) En 1917 vient Clemenceau, l'Union sacrée mais aussi cette volonté désastreuse, criminelle, républicaine assurément, de détruire l'Autriche-Hongrie. On se refuse à financer la guerre par l'impôt, d'où la tragique et inique illusion du traité de Versailles et du slogan "l'Allemagne paiera". (3)
Tout cela conduit au dramatique effondrement de 1939-1940. Je remarque comment on persiste à en évoquer, si mensongèrement, le 70e anniversaire.
Qui conduisait cette guerre dont l'historien Marc Bloch et ses disciples fait semblant de croire qu'elle se traduisit par une "étrange" défaite ?
On nous parle toujours de "mémoire", et avec quelle emphase.
Mais on s'efforce d'oublier les responsables, les Daladier, les Paul Reynaud, les Camille Chautemps et la ganache Gamelin qu'ils inventèrent général en chef. J'allais oublier, toute le monde l'oublie, la pauvre figure d'Albert Lebrun, polytechnicien (promotion 1890), politiquement nul comme tous ses attachants condisciples (4). Réélu président en 1939. Chef constitutionnel inconsistant de l'État et des armées. Mort dans son lit en 1950.
Ah comme cela fut habile d'aller trouver un grand soldat, au regard clair et pur, pour lui faire porter le poids de leur défaite !
Ah comme la classe politique, la radicaille et, appelons-la par son nom : la franc-maçonnerie, savent bien s'exonérer de leurs criminels manquements !
Quand j'étais un petit garçon, ma maman me disait "n'aies pas peur c'est du cinéma".
J'imagine à l'instant une voix tendre me murmurant à l'oreille : "réveille-toi ce n'est pas vraiment la guerre". Certes, et quoi que depuis bientôt dix ans, des soldats français soient engagés au bout du monde, ce n'est pas tout à fait cela.
Tant mieux pensera-t-on.
Cela nous laisse encore un petit espace pour la réflexion. Saurons-nous profiter de ce répit ?
Apostilles
On le décline en adjectif pour étiqueter, imaginant le justifier, l'ordre public. On lui prête des valeurs. Il paraît qu'il existe, à ce sujet un pacte. Je ne l'ai ni vu, ni lu, ni approuvé par conséquent. Bref, si je n'adhère pas à cette idéologie jacobine, laïque et obligatoire, j'entre dans la catégorie des mauvais Français.
Je n’ironiserai même pas, m'y trouvant en assez bonne compagnie, celle de D'Estienne d'Orves, de Bernanos et du Père de Foucauld.
Je pose simplement la question : si je me sens plutôt royaliste, chrétien et libéral, conserverai-je le droit de payer mes impôts ? de confier mes économies très moyennes à une banque française ? de boire du vin de bordeaux ? Ou bien dois-je rendre mon passeport à l'administration qui me l'a si gentiment délivré ?
Or ce 26 juillet encore, le chef de l'État, élu au suffrage universel, s'est exprimé, de manière presque forte. Je le trouve, comme toujours dans ce genre de circonstances, ambigu. (1) Il témoigne du mélange d'une habileté certaine et d'une étrange forme de vulgarité que je crois feinte. Peut-être s'agit-il de son sens personnel de la démagogie, de son rapport à un peuple auquel aucune fibre ne le rattache.
Jusqu'ici, je lui accordais une sorte de mérite que certains jugeront paradoxal. La Cinquième république, en effet, n'a produit que désastre, déforestation, dénaturation. Il fallait encore en abaisser le prestige artificiel de cette fonction présidentielle hypertrophiée par le plébiscite. Venant après le pitoyable, et dans cette tâche, l'incomparable Chirac, le petit Nicolas y est parvenu très vite. Dès la folle soirée de sa victoire de 2007, on avait pu mesurer à quel point il allait remplir son contrat. Puis se sont multipliées les ouvertures auprès de ce qu'on appelle "la gauche".
Enfin, j'en demande pardon à mes arrières-cousins qui appartenaient vraiment, eux, à cette religion que je ne partage pas. Pauvres et dignes enfants de pasteurs calvinistes du Midi, petits laboureurs, artisans ou intellectuels, ils aspiraient à la liberté, à l'égalité et plus encore à la fraternité.
De nos jours, on appelle invariablement de ce même nom de "gauche", et pourquoi pas : "socialistes", les gens que recommande Bernard Tapie. Dernier argentier de la Mitterandie finissante, il en a transmis sans doute les petites recettes plus ou moins avouables.
De la sorte l'image de celui qui incarne le système s'est un peu plus affadie. L'illusion se dégrade. On retourne au réel. Les petits consuls bonapartistes n'ont jamais servi qu'à protéger les prédateurs jacobins et les prébendiers francs-maçons.
Du point de vue auquel je donne mes faveurs, celui de l'involution vers un véritable régime parlementaire à l'anglaise, et vers une France fédérale, la mission me paraît donc en voie d'accomplissement.
Or la dramatisation relative des événements actuels pourrait requérir un exercice plus périlleux.
Dans le contexte suggéré, il s'agirait ni plus ni moins de conduire une guerre. On l'assure en tout cas. Et le Premier ministre Fillon, le 27 juillet reprenait en l'amplifiant la tonalité de la voix de son maître diffusée la veille.
Observons, de manière comparative le fonctionnement du régime de nos amis d'Outre-Manche. En situation de combat, son imperfection théorique se voit contredite par son admirable adéquation pratique : il y excelle. Les différentes nations du royaume et de l'empire se retrouvent unies autour d'une famille. Ses princes s'illustrent aux côtés de l'armée et plus encore de la marine. Un chef de gouvernement courageux, déterminé, opiniâtre comme savent l'être les Britanniques, un Winston Churchill, une Margaret Thatcher, tient la barre, au besoin durement, cruellement, fermement. Oui j'admire.
Au contraire, nos virtuoses politiques parisiens n'ont jamais produit rien de tel au cours des nombreuses, des affreuses guerres qu'ils ont déclenchées ou subies sans les voir venir.
La guerre de 1914-1918 n'a certes pas été conduite par Poincaré, comme certains le croient, mais surtout par le vilain dilettante Briand. (2) En 1917 vient Clemenceau, l'Union sacrée mais aussi cette volonté désastreuse, criminelle, républicaine assurément, de détruire l'Autriche-Hongrie. On se refuse à financer la guerre par l'impôt, d'où la tragique et inique illusion du traité de Versailles et du slogan "l'Allemagne paiera". (3)
Tout cela conduit au dramatique effondrement de 1939-1940. Je remarque comment on persiste à en évoquer, si mensongèrement, le 70e anniversaire.
Qui conduisait cette guerre dont l'historien Marc Bloch et ses disciples fait semblant de croire qu'elle se traduisit par une "étrange" défaite ?
On nous parle toujours de "mémoire", et avec quelle emphase.
Mais on s'efforce d'oublier les responsables, les Daladier, les Paul Reynaud, les Camille Chautemps et la ganache Gamelin qu'ils inventèrent général en chef. J'allais oublier, toute le monde l'oublie, la pauvre figure d'Albert Lebrun, polytechnicien (promotion 1890), politiquement nul comme tous ses attachants condisciples (4). Réélu président en 1939. Chef constitutionnel inconsistant de l'État et des armées. Mort dans son lit en 1950.
Ah comme cela fut habile d'aller trouver un grand soldat, au regard clair et pur, pour lui faire porter le poids de leur défaite !
Ah comme la classe politique, la radicaille et, appelons-la par son nom : la franc-maçonnerie, savent bien s'exonérer de leurs criminels manquements !
Quand j'étais un petit garçon, ma maman me disait "n'aies pas peur c'est du cinéma".
J'imagine à l'instant une voix tendre me murmurant à l'oreille : "réveille-toi ce n'est pas vraiment la guerre". Certes, et quoi que depuis bientôt dix ans, des soldats français soient engagés au bout du monde, ce n'est pas tout à fait cela.
Tant mieux pensera-t-on.
Cela nous laisse encore un petit espace pour la réflexion. Saurons-nous profiter de ce répit ?
JG Malliarakis
Apostilles
- Le cardinal de Retz, repris par Mitterrand, considérait "qu'en politique on ne sort de l'ambiguïté, qu'à son détriment".
- De sa voix inimitable Léon Daudet, disait de lui : "le vieux maquereau, avec sa démarche de vipère se faufilant dans la vase".
- Sur ce point, et quoiqu'au fond il admire en Clemenceau le "Père la Victoire", Beau de Loménie est irremplaçable.
- Et comme le seront aussi [presque] tous les énarques qui accéderont au pouvoir à partir de 1970, l'ENA ayant été créée, conformément au programme du Conseil national de la résistance, en 1945.
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