lundi 26 juillet 2010

LA VERITE SUR LE JEUNISME



Violences à Grenoble : le fruit de décennies de victimisation et d’assistanat

David Desgouilles a recueilli le témoignage d’un ex-directeur de maison de jeunes à Grenoble dans les années 80.

Jules D. raconte comment sa volonté de responsabiliser les «jeunes» s’est heurtée à un assistanat généralisé et à un angélisme ravageur. Pour le pire.


Je me suis retrouvé rapidement en complète dissonance avec ce milieu : pour l’institution, les « jeunes » étaient par définition des victimes de la société.

Ils n’étaient pas responsables de leur situation.

Pour la mairie et pour les associations, le seul indicateur de performance était la quantité de moyens déversés sur le quartier.

Le mot « jeune » avait une dimension sacrée, christique, et aller aux jeunes était vivre une sorte de chemin de rédemption.

Dans les sorties de ski que j’organisais avec « les jeunes », ceux-ci me donnaient leurs lunettes à porter quand il n’y avait pas de soleil pour les reprendre ensuite « Tu es payé par la mairie pour t’occuper de nous. »

L’assistanat généralisé était la seule règle.

Rien n’était assez beau : on payait aux « jeunes » les plus beaux équipements. Les « jeunes » arboraient narquois l’argent du chômage en précisant qu’ils refusaient de contribuer à quoi que ce soit. (…)

J’avais commencé à travailler à un plan d’action éducative avec le proviseur du Lycée Jean-Bart, André Argouges. Celui-ci se battait comme un beau diable pour obtenir une clôture pour son lycée, las des incursions de « jeunes » pénétrant dans les classes pour agresser les lycéens (NB : dans cette novlangue, les lycéens ne sont pas des « jeunes »).

Les éducateurs l’ont traité de réactionnaire, arguant que les crédits seraient mieux employés à créer de nouveaux postes d’éducateurs qu’à faire une clôture.

Deux ans plus tard, André Argouges a été assassiné par une « jeune » entrée indûment dans l’établissement, qui lui planta une paire de ciseau dans le cœur

J’ai pu engager un éducateur, Mohamed, venu des bas-fonds et qui connaissait les règles du jeu de ce milieu, qui partageait mes convictions (…) J’appris quelques années plus tard qu’il s’était suicidé.

Sur ce tissu social pourri fleurit aujourd’hui le trafic de drogue dans ce qui est la ville la plus criminelle de France.

Marianne2

(Merci à Tetbenqwoui)

(fdesouche.com)

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