mercredi 9 décembre 2009

SENSIBILITE "A LA CARTE" DES DEFENSEURS DE L'ISLAM : ET LES PERSECUTIONS DES CHRETIENS D'ORIENT ?




Le problème des persécutions religieuses islamiques, par Doug Bandow

Les Suisses ont interdit les minarets, mais ils n’ont pas interdit les mosquées, les prières ou un des piliers de l’islam. L’article de Doug Bandow permet de comparer la manière dont les pays musulmans traitent leurs minorités religieuses.

Il y a deux catégories de minorités religieuses : les musulmans vivant en Occident, qui jouissent de la liberté de conscience et de culte, et les non musulmans en terre d’islam, privés de droits humains et persécutés dans l’indifférence du monde. En Iran, ils ne sont même pas considérés comme des êtres humains (lire).

Photo : L’église Notre Dame du Rosaire, la première église construite au Qatar en 1400 ans. Pas de clocher, pas de cloches, pas de croix, pas de signe extérieur indiquant qu’il s’agit d’une église, afin de ne pas blesser les sentiments des musulmans.

Comment se fait-il que seules les nations occidentales soient accusées de « diffamer » la religion ?

L’Amérique, comme tant d’autres pays occidentaux, se désole de ses relations tendues avec le monde islamique. En juin, le président Barack Obama s’est rendu au Caire pour s’exprimer contre « la crainte et la méfiance » qui règnent entre l’Occident et l’Islam. Pourtant, les gouvernements musulmans exigent le respect pour l’islam mais refusent le même respect aux minorités religieuses vivant à l’intérieur de leurs propres frontières.

Le récent vote des Suisses interdisant la construction de minarets dans ce pays européen est la dernière controverse à provoquer des protestations des musulmans à travers le monde. Pourtant, les gouvernements islamiques ne sont pas en position de protester contre l’intolérance occidentale et « l’islamophobie ». La plupart des nations musulmanes sont répressives ou n’autorisent qu’une liberté politique limitée. Le plus souvent, les états islamiques bafouent les droits humains fondamentaux et pratiquement tous persécutent les chrétiens, les juifs et les autres minorités religieuses.

Beaucoup d’états autoritaires - et tout particulièrement les pays communistes ou anciennement communistes - bafouent la liberté religieuse et d’autres libertés afin de conserver le contrôle politique. Mais les nations musulmanes sont pratiquement uniques dans leur volonté de persécuter les minorités religieuses afin d’atteindre des objectifs religieux, comme le montre clairement le dernier rapport du Département d’état sur la liberté religieuse à l’étranger.

Le Département d’état évoque une « hostilité d’état envers les groupes religieux minoritaires ou non admis », comme si diverses religions opprimaient, aléatoirement, diverses autres religions. Pourtant, l’islam se distingue par la volonté des gouvernements et des personnes de harceler, attaquer, emprisonner et tuer les membres d’autres religions. Même les plus modérés et tolérants des états islamiques sont souvent bien loin de respecter les minorités religieuses. Au Maroc, par exemple, le gouvernement a emprisonné des convertis de l’islam au christianisme, expulsé des missionnaires chrétiens, et limité « les matériels non islamiques et le prosélytisme ». Et beaucoup d’autres états islamiques sont bien pires.

AFGHANISTAN
Les États-Unis ont expulsé le gouvernement taliban, mais n’ont pas mis en place une société libre. Si le gouvernement Karzaï a cédé à la pression extérieure et pris quelques mesures pour améliorer la liberté religieuse, explique le Département d’état, « les séquelles d’années de djihad contre l’ex-Union soviétique, le gouvernement taliban, les conflits civils, la méfiance du peuple à l’égard de l’influence extérieure des étrangers, et la faiblesse actuelle des institutions démocratiques ont empêché d’atteindre cet objectif ». Les relations entre les diverses sectes musulmanes « continuent à être difficiles » ; les non-musulmans sont confrontés à « un harcèlement et à des violences occasionnelles » ; « la plupart des chrétiens du pays ne font pas publiquement état de leur foi et ne se rassemblent pas ouvertement pour le culte ».

ARABIE SAOUDITE
Allié proche des États-Unis, l’Arabie saoudite fait partie des pires persécuteurs au monde. Au moins, elle ne prétend pas le contraire. Le rapport explique : « La liberté religieuse n’est ni reconnue ni protégée par la loi et elle est sévèrement limitée en pratique ». Bien que la pratique privée d’un islam non sunnite soit habituellement tolérée, « ce droit n’a pas toujours été respecté dans la pratique et il n’est pas défini par la loi ». De plus, ajoute le Département d’état, « la commission pour la promotion de la vertu et la prévention du vice (CPVPV) continue a mener des raids contre les réunions religieuses privées de non-musulmans ». Le royaume répressif a été classé comme un « pays particulièrement préoccupant ».

BRUNEI
Dans ce petit état islamique, le respect de la liberté religieuse est en déclin. Le Département d’état rapporte que « les non-musulmans ont l’interdiction de recevoir une instruction religieuse dans des écoles religieuses privées, alors que c’était autrefois autorisé ». De plus, « les leaders religieux non musulmans de toutes les confessions ont déclaré qu’ils étaient soumis à des mesures autoritaires et des contraintes excessives, et que certains étaient menacés d’amendes et/ou de prison. Il a été signalé une surveillance active des églises et des interruptions des livraisons de fournitures et de courrier ». Les autorités ont également limité l’accès des minorités religieuses à la littérature et aux lieux de culte.

ÉGYPTE
Malgré des progrès dans certains domaines, « le respect de la liberté religieuse par le gouvernement a quelque peu décliné », écrit le Département d’état, « avec l’absence d’enquête et de poursuites contre les responsables des faits toujours plus nombreux de violence sectaire » essentiellement dirigés contre les chrétiens coptes. De plus, les autorités « n’ont toujours pas corrigé les lois et pratiques d’état qui discriminent les chrétiens, permettant ainsi dans les faits que leurs effets discriminatoires se manifestent et modèlent toujours plus profondément la société ». Les musulmans convertis au christianisme sont harcelés et maltraités.

INDONÉSIE
Pays islamique le plus peuplé du monde, l’Indonésie a longtemps représenté une tendance modérée de l’islam. Mais les extrémistes musulmans restent actifs et souvent sans contrôle des autorités. Le Département d’état écrit : « Les restrictions gouvernementales en cours, notamment contre les religions non reconnues et des sectes considérées comme ‘déviantes’ des religions reconnues constituent des exceptions significatives au respect de la liberté religieuse ». Plus grave, le gouvernement a parfois « toléré la discrimination et les mauvais traitements infligés par des acteurs privés à des groupes religieux et n’a pas puni les auteurs ». Les responsables sont rarement punis. De plus, « certains groupes ont eu recours à la violence et à l’intimidation pour faire fermer de force au moins neuf églises et 12 mosquées Ahmadiyya ».

IRAN
L’un des plus horribles persécuteurs est l’Iran. La constitution affirme de manière toute formelle les droits des religions « protégées » - chrétiens, juifs et zoroastriens. Mais en pratique aucun croyant non chiite n’est en sécurité. Le rapport explique : « Le respect de la liberté religieuse a continué à se détériorer dans le pays. La rhétorique et les actions du gouvernement ont créé une atmosphère menaçante pour pratiquement tous les groupes religieux autres que chiites, et tout particulièrement pour les Bahaïs les musulmans soufis, les chrétiens évangélistes et les membres de la communauté juive. On continue à signaler des mesures gouvernementales d’emprisonnement, de harcèlement, d’intimidation et de discrimination en rapport avec les croyances religieuses ». L’état a également favorisé la discrimination dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et du logement. L’Iran est un « pays particulièrement préoccupant ».

IRAK
Le tragique, c’est qu’en libérant l’Irak de Saddam Hussein on a lâché la bride à certaines des pires passions sectaires que celui-ci tenait sous contrôle avec brutalité. Environ la moitié de la communauté chrétienne d’Irak a été déplacée, dont une bonne part en Jordanie et en Syrie, autre dictature arabe séculière. Si le gouvernement n’exerce pas de persécutions, écrit le Département d’état, « la violence exercée par les terroristes, les extrémistes et les bandes criminelles restreignent le libre exercice de la religion et constituent une menace importante pour les minorités religieuses vulnérables du pays ». Bien que la violence soit globalement en baisse, les chrétiens et autres minorités religieuses continuent à être la cible des musulmans radicaux.

MALAISIE
Cette ancienne colonie britannique demeure plus libre que l’Iran, mais moins que l’Indonésie. Le Département d’état observe : « Les groupes religieux minoritaires sont d’une manière générale restés libres de pratiquer leur foi, mais depuis plusieurs années ils sont nombreux à s’inquiéter du fait que les juridictions civiles cèdent progressivement le pas aux tribunaux de la charia, en particulier dans les domaines du droit familial impliquant des conflits entre musulmans et non-musulmans ». L’abandon de l’islam est interdit et, note le Département d’état, « les minorités religieuses continuent à être soumises à des limitations de leur expression religieuse et on signale des violations du droit de propriété ». Le prosélytisme envers les musulmans est interdit.

NIGÉRIA
La population est divisée entre chrétiens, musulmans et croyances traditionnelles. Si le gouvernement national n’exerce pas de persécutions, une douzaine « d’états du nord utilisent la charia pour régler les affaires criminelles et civiles concernant les musulmans », note le Département d’état, et « des acteurs politiques locaux font régner une violence sectaire en toute impunité ». Bien que les chrétiens ne soient pas exempts de toute critique, les agresseurs sont le plus souvent des musulmans et les victimes des chrétiens ; il a également été signalé des conversions forcées à l’islam et des menaces d’étendre la charia aux non-musulmans.

PAKISTAN
L’allié de Washington dans la guerre contre le terrorisme est l’un des pays les moins accueillants pour les minorités religieuses. Le Département d’état note « quelques mesures positives visant à améliorer le traitement des minorités religieuses », mais les chrétiens, les hindous et les juifs restent des citoyens de seconde zone, au mieux. Le rapport explique : « La police a maltraité des minorités religieuses en détention. Les forces de sécurité et autres agences gouvernementales n’ont pas agi de manière adéquate pour prévenir ou traiter les abus sociétaux contre les minorités. La législation discriminatoire et l’absence d’action du gouvernement contre les forces sociétales hostiles à ceux qui pratiquent une autre religion ont favorisé l’intolérance religieuse, les actes de violence, et l’intimidation contre les minorités religieuses ». Les chrétiens risquent même la peine de mort s’ils sont convaincus de « blasphème ».

SOMALIE
Sans surprise, cette nation naufragée sous majorité musulmane n’est pas un lieu favorable aux minorités religieuses. Le Département d’état note : « D’une manière générale, le gouvernement fédéral de transition (TFG) n’a mis en œuvre aucune protection juridique de la liberté religieuse ». Il ne pourrait d’ailleurs probablement pas le faire s’il le souhaitait, vu l’augmentation du nombre des milices extrémistes qui ont « souvent imposé par la violence aux communautés qu’elles contrôlent une interprétation stricte de l’islam. Il a été rapporté que des personnes qui ne pratiquent pas l’islam ont été soumises à des discriminations et des violences, et emprisonnées pour leurs croyances religieuses ».

SOUDAN
Ce pays tragique, où le nord musulman fait depuis longtemps la guerre au sud chrétien et animiste, est lui aussi inhospitalier pour les minorités religieuses. Après des années de conflit violent, une sorte d’accord a été obtenue, assurant théoriquement la liberté religieuse au sud tout en favorisant l’islam au nord. Le Département d’état explique que, si le gouvernement d’union nationale « n’a pas vigoureusement mis en œuvre ses plus strictes restrictions à la liberté religieuse, il n’a d’une manière générale pas respecté la pluralité religieuse au nord ». Par ailleurs, « il a aussi été signalé des cas d’abus sociétaux et de discrimination fondés sur l’appartenance, la croyance ou la patique religieuse ». Le Soudan est un autre « pays particulièrement préoccupant ».

TURQUIE
Si le gouvernement respecte d’une manière générale la liberté de pratique religieuse, il restreint l’expression de l’islam dans l’éducation et dans les circonstances officielles. De plus, note le Département d’état, « les groupes religieux minoritaires rencontrent des difficultés our pratiquer leur culte, pour entrer dans la fonction publique, et pour dispenser leur enseignement à leurs adeptes », ainsi que pour exercer des actions prosélytes. Qui plus est, « les menaces contre les non-musulmans ont créé une atmosphère de tension et réduit la liberté de certaines communautés non musulmanes. Beaucoup de chrétiens, de Bahaïs et de musulmans hétérodoxes font face à la suspicion et à la méfiance de la société, et certains éléments de la société continuent à exprimer des sentiments antisémites ».

YÉMEN
Autre état islamique en situation d’échec ou de demi-échec, le Yémen fait de l’islam la religion d’état, considère la charia comme source de tout le droit, interdit la conversion des musulmans, et interdit le prosélytisme envers les musulmans. Bien que les non-musulmans restent de manière formelle libres de pratiquer leur religion, le Département d’état indique « qu’il y a diminution du respect accordé par l’état à la liberté religieuse…, en particulier en ce qui concerne les communautés bahaïe et juive ». Les auteurs individuels d’actes de violence contre les minorités religieuses ne sont pas punis.

La capacité de Washington a assister les minorités religieuses d’autres pays sera toujours limitée. Mais tout dialogue entre l’Occident et l’Islam doit prendre en compte la tendance des états islamiques à persécuter. Pour commencer, les États-Unis devraient demander aux gouvernements qui font campagne contre la « diffamation » de la religion de commencer par respecter la liberté de conscience de ceux qui vivent sous leur domination. Tout bien considéré, le meurtre est la forme ultime de la diffamation.

- Doug Bandow est « fellow » du Cato Institute et « fellow » dans le domaine des persécutions religieuses à l’Institute on Religion and Public Policy.
Ancien assistant particulier du président Ronald Reagan, il est l’auteur de l’ouvrage
Beyond Good Intentions: A Biblical View of Politics (au-delà des bonnes intentions : une vision biblique de la politique).

Source : The Problem of Islamic Religious Persecution, par Doug Bandow,
NRO, 3 décembre 2009

Traduction Bivouac-Id en collaboration avec Poste de veille

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Pakistan : 6 chrétiens brûlés vifs pour avoir "profané" le Coran

(Linternationalmagazine.com) publié le 03/08/2009

Un groupe de musulmans en colère a tué, samedi 1er août, six chrétiens et blessé une dizaine d’autres qu’ils accusaient d’avoir profané le Coran. Les agresseurs ont également incendié quarante maisons et une église, dans un village de l’ouest du Pakistan.
Pakistan : 6 chrétiens brûlés vifs pour avoir "profané" le Coran

"Six chrétiens, dont un enfant, ont été tués et plus d’une dizaine ont été blessés dans ce triste incident", a déclaré le ministre des minorités Shahbaz Bhatti. "Des individus ont accusé les chrétiens d’avoir profané le Coran", a-t-il ajouté, précisant que ces accusations étaient "sans fondement". Il n’a pas donné de précisions sur ladite profanation. "Les morts sont tous des chrétiens. On m’a dit qu’ils avaient été brûlés vifs", a poursuivi le ministre.

Un affrontement entre chrétiens et musulmans avait éclaté fin juillet dans le village à propos du Coran, et avait été par la suite résolu, selon la police. Les tensions ont refait surface samedi, avec l’attaque contre la communauté chrétienne et l’incendie des bâtiments. "Selon nos informations (...) il s’agit du même différend", a déclaré le chef de la police locale, Inkisar Khan. La télévision pakistanaise a montré la police utilisant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule en colère.

Profaner le Coran est passible de la peine de mort au Pakistan, où l’Islam est la religion dominante. Les chrétiens, qui représentent moins de 3 % de la population, affirment que les lois anti-blasphème sont utilisées pour exercer des représailles sur leur communauté.

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