jeudi 10 décembre 2009

NON, NON, ET NON A LA TURQUIE : G. de THIEULLOY DANS LES 4 VERITES



PLUS QUE JAMAIS, NON A LA TURQUIE
EN EUROPE !


Thieulloy (de) Guillaume

- jeudi 10 décembre 2009



Décidément, la fin de l’année est propice aux bons livres. Je viens de recevoir une excellente synthèse sur la question de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, écrite par Jean-Gilles Malliarakis, auteur bien connu de la droite non-conformiste (et dont le nom dit assez que la famille a sans doute eu naguère à se plaindre de ces parfaits « gentlemen » turcs que la commission européenne et la Maison blanche voudraient nous imposer comme « compatriotes »). Le plus problématique, dans la question de l’adhésion turque à l’Union européenne, réside sans conteste dans la diplomatie de « chauve-souris » comme dit joliment Malliarakis, selon le modèle de La Fontaine : « Je suis oiseau : voyez mes ailes/Vive la gent qui fend les airs ! […] Je suis souris : vivent les rats !/Jupiter confonde les chats !» En l’occurrence, l’auteur dénonce évidemment le double jeu traditionnel (mais toujours actuel) de la diplomatie turque. Malliarakis rappelle (et je confesse qu’à moi, il l’apprit !) que la diplomatie turque refusa de prendre parti entre Staline et Hitler aux lendemains de l’opération Barbarossa. Aujourd’hui encore, la Turquie refuse de choisir : Je suis oiseau, vive l’alliance européenne ; Je suis souris, vive l’alliance islamique, pourrait-elle dire. Pour bien le manifester, la Turquie, rappelons-le, mit son veto à la nomination du Premier ministre danois Rasmussen à la tête de l’OTAN, sous prétexte que ce dernier avait trop mollement châtié les insolents qui avaient osé caricaturer Mahomet. Au passage, il n’est pas insignifiant que l’actuel secrétaire général de l’organisation de la conférence islamique soit un Turc : Ekmeleddin Ihsanoglu. Bref, le leitmotiv que l’on ne cesse de nous servir sur la fameuse « laïcité » turque est une opération d’intoxication grossière. La Turquie n’est effectivement pas « islamiste » dans la mesure où l’islam y est asservi aux intérêts nationaux – comme ce fut toujours le cas sous l’empire ottoman. De là à dire qu’elle est laïque au sens habituel que les Occidentaux donnent à ce mot, il y a un abîme. La Turquie continue de persécuter avec entrain les minorités religieuses. L’actuel code pénal turc contient toujours un article 216 – dénoncé par certains intellectuels turcs, mais accepté sans peine par nos bons « laïques » de la commission européenne – condamnant d’un an de prison le « dénigrement de valeurs religieuses » (est-il besoin de préciser qu’il est parfaitement autorisé – et même encouragé – en Turquie de dénigrer toutes les religions, sauf une ?). Et l’article 305, visant les « menées antinationales », interdit de parler du génocide arménien… Tout ceci est relativement bien connu, mais l’un des éléments les plus intéressants réside selon moi dans une idée originale qui court tout au long de ce petit livre, résumée dans ce titre : « Racines jacobines des crimes turcs ». Contrairement à ce qu’on croit généralement, la « laïcité » turque n’est pas un rempart contre les dérives islamistes ; elle est une des causes des massacres dont s’est rendue coupable la Turquie depuis un peu plus d’un siècle. Ce sont en effet les « Jeunes Turcs » – l’une des matrices du kémalisme – qui ont organisé le génocide arménien, et non les derniers sultans ottomans, beaucoup plus pacifiques. Car le kémalisme doit beaucoup à l’idéologie robespierriste. L’idée était, comme sous la Terreur, de refonder l’unité nationale dans un bain de sang (naturellement, toujours le sang des autres…). Il est déjà paradoxal que les démocraties européennes tiennent à la « laïcité » turque, au point d’accepter d’un cœur léger ce que les médias appelleraient partout ailleurs une « junte militaire ». Mais prendre conscience que cette « laïcité » ne vaut guère mieux (et même, à beaucoup d’égards, bien pire) que l’islam radical est une condition nécessaire pour comprendre ce que signifierait une adhésion de la Turquie à l’UE. Mais, alors que les arguments contre l’adhésion s’amoncellent, celle-ci n’en continue pas moins d’avancer : l’UE a déjà dépensé près de 2,5 milliards d’euros en subventions de pré-adhésion à la Turquie et je viens de lire (dans une chronique de Malliarakis précisément) que Bruxelles avait récemment abaissé ses normes sanitaires pour pouvoir homologuer la production alimentaire turque…

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