LA PAROLE A YVAN RIOUFOL
Publié avec l'autorisation de l'auteur :
Face à la désillusion qui gagne des Français confrontés à l'apathie de leurs représentants, j'écrivais, vendredi, que le chef de l'Etat gagnerait à relire ses discours oubliés qui le firent élire, à commencer par celui sur l'identité française. C'est cette stratégie que le ministre de l'Immigration, Eric Besson, a annoncé vouloir suivre, dimanche au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI. "J'ai envie de lancer un grand débat sur les valeurs de l'identité nationale, sur ce qu'est être Français aujourd'hui", a-t-il dit. A dire vrai, il serait temps pour le gouvernement de se préoccuper des multiples signes de délitement de la communauté nationale, dont la multiplication les violences urbaines (à Marseille et à Fréjus ce week-end) et la prolifération des voiles islamiques et des burqas sont les symptômes les plus spectaculaires. Quand Vincent Peillon assure ce lundi matin sur RMC, pour s'opposer à Besson, que l'"identité nationale est forte et belle", l'eurodéputé PS illustre parfaitement la cécité volontaire de la gauche, qui est aussi devenue celle d'une large partie de la classe politique tentée, par lâcheté ou désarroi, de fermer les yeux sur des évidences présentées comme des fantasmes.
Le pouvoir saura-t-il s'affranchir, pour de bon, du stupide bréviaire bien pensant qui assure que ce que l'on voit n'est pas ce que l'on voit ? L'Elysée a déjà pris conscience, visiblement, de la réalité du malaise qui s'est installé dans une partie de l'électorat de droite, tenté par l'abstention, voire même par un retour au vote Front national. "Nous n'aurions jamais dû abandonner au Front national un certain nombre de valeurs qui font partie du patrimoine républicain", a admis Besson hier. "Je veux parler aux électeurs du FN (...) Il y a une part de racistes et de xénophobes, mais il y a aussi toute la masse des braves gens qui pendant des années et des années ont eu l'impression que les politiques ne les écoutaient pas, ne tenaient pas compte de leurs conditions de vie, de leur vie quotidienne." Mais une partie de ces électeurs excédés, qui ont participé à la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007, ne se contenteront plus de beaux discours et d'habituels faux semblants. Le président, après avoir viré à gauche, est-il prêt désormais à assumer une politique de droite? That's the question...
Ivan Rioufol
pour le blog.lefigaro.fr/rioufol
le 26 octobre 2009
Je participerai, mardi, à deux débats sur BFM-TV (13h10-13h30) et à l'émission "On refait le monde" sur RTL (19h15-20h).
(www.rebelles.info)
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