HUSSEIN O. SOUTIENT LA CENSURE ISLAMIQUE A L'ONU
Vous n’avez pas le droit de dire ça !
par Anne Bayefsky
Dans cet article, Anne Bayefsky parle de la résolution sur la liberté d’expression récemment adoptée par le Conseil des droits de l’homme.
Parrainée par les États-Unis et l’Égypte - un bastion de censure - cette résolution représente un net recul pour la liberté d’expression aux États-Unis et ailleurs dans le monde libre.
Obama aurait mérité le prix de la capitulation face au totalitarisme islamique plutôt que le Prix Nobel de la paix …une paix qui pourrait s’avérer aussi illusoire que “la paix dans l’honneur” négociée par Neville Chamberlain.
Anne Bayefsky est “senior fellow” au Hudson Institute, professeur au Touro College, et éditeur de EYEontheUN.org.
À l’ONU l’administration Obama soutient les limitations à la liberté de parole.
La nouvelle politique américaine a été exposée à la dernière session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui a pris fin à Genève vendredi. Les diplomates américains siégeaient pour la première fois en tant que membres de plein droit du Conseil et ils étaient résolus à nouer des amitiés.
Le président Obama a choisi de participer au Conseil bien que l’équilibre des pouvoirs y soit aux mains de l’Organisation de la conférence islamique et que les pays qui mettent à mal les droits de l’homme, dont la Chine, Cuba et l’Arabie saoudite, figurent parmi ses acteurs principaux.
Les états islamiques ont vite interprété le penchant du président pour le dialogue comme signifiant que les droits fondamentaux étaient désormais à qui voulait les prendre. Mais peu de gens auraient imaginé que le mouvement commencerait par la liberté la plus chère aux Américains.
Depuis plus de dix ans, le Canada pousse auprès du Conseil et de son défunt prédécesseur, la Commission des droits de l’homme, une résolution des Nations Unies sur la liberté d’expression. Au fil des années, le Canada a vigoureusement tenté de réunir un consensus sur un minimum de principes, mais le Conseil « réformé » a changé la distribution des sièges dans l’organisme principal de l’ONU sur les droits de l’homme.
En 2008, sur fond de publication de caricatures de Mahomet dans un journal danois, Cuba et plusieurs pays islamiques ont démoli le consensus et forcé à l’adoption d’un amendement imposant des limites aux discours qui, selon eux, sont des «abus… constituant des actes de discrimination raciale ou religieuse».
L’administration Obama a décidé qu’une nouvelle résolution sur la liberté d’expression, retirée des mains des Canadiens, pourrait constituer un emblème idéal pour sa nouvelle politique de dialogue. Elle a donc participé à l’élaboration d’une résolution sur le sujet en compagnie de nul autre que l’Egypte, un pays caractérisé par l’absence de liberté d’expression.
En privé, les gouvernements occidentaux ont été stupéfaits et ont observé les négociations avec consternation, à mesure qu’il devenait clair que les négociateurs américains voulaient le consensus à tout prix. En présentant la résolution le jeudi 1er octobre - elle a été adoptée par consensus le lendemain - le chargé d’affaires américain Douglas Griffiths plastronnait :
« Les États-Unis sont très heureux de présenter avec l’Egypte ce projet conjoint. Cette initiative est une manifestation de l’engagement de l’administration Obama dans la voie du multilatéralisme au sein de l’ONU, et de notre désir sincère de rechercher et de bâtir une coopération fondée sur l’intérêt de chacun et le respect mutuel, en application des principes que nous partageons, la tolérance et la dignité de tous les êtres humains ».
Son homologue égyptien, l’ambassadeur Hisham Badr, s’est tout autant réjoui, pour toutes les mauvaises raisons. Il s’est félicité de cette avancée en disant au Conseil que « la liberté d’expression… a parfois été mal utilisée », insistant sur des limites compatibles avec « la vraie nature de ce droit » et exigeant que « les médias… se conduisent… d’une manière professionnelle et éthique ».
La nouvelle résolution défendue par l’administration Obama comporte un certain nombre de points gênants. Elle insiste sur le fait que « l’exercice du droit à la liberté d’expression s’accompagne de devoirs et responsabilités particuliers… », impliquant notamment d’agir contre tout ce qui correspond à la description de « stéréotypes négatifs d’ordre racial ou religieux ». Elle prétend également « reconnaître… les responsabilités morales et sociales des médias » et soutient « l’élaboration volontaire par les médias de codes de conduite éthique » dans le domaine « de la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ».
Parlant au nom de l’Organisation de la conférence islamique, Zamir Akram, ambassadeur du Pakistan, a clairement fait comprendre qu’à ses yeux la résolution et la protection qu’elle assure contre les stéréotypes religieux permettent de
bloquer la liberté d’expression chaque fois qu’il y a diffamation d’une religion ou expression à son égard de stéréotypes négatifs.
L’idée de protéger les « droits humains » de religions, et non pas d’individus, connaît un grand succès dans ces pays qui ne protègent pas la liberté d’expression et qui utilisent la religion - définie par le gouvernement - pour la réduire.
Même l’Union européenne, habituellement faible, a tenté d’échapper à la capitulation américaine en exprimant l’espoir que la résolution puisse être lue d’une autre manière.
S’exprimant au nom de l’UE après l’adoption de la résolution, l’ambassadeur français Jean-Baptiste Mattéi a déclaré que « les lois sur les droits humains ne sauraient protéger les religions ou systèmes de croyance, et la formulation sur les stéréotypes s’applique uniquement à des individus… et non pas à des idéologies, des religions ou autres valeurs abstraites.
L’UE récuse l’idée de diffamation des religions ».
L’UE a également pris ses distances avec le compromis américain sur les médias, déclarant que « la notion d’une responsabilité morale et sociale des médias [va] bien au-delà des lois internationales existantes » et que « l’UE ne peut pas souscrire à cette notion en des termes aussi généraux ».
En 1992, lorsque les États-Unis ont ratifié le principal traité international sur la liberté d’expression, le gouvernement avait pris soin d’y adjoindre des réserves visant à assurer que le traité ne pourrait pas « restreindre le droit à la liberté d’expression et d’association protégé par la constitution et les lois des États-Unis ».
Les débuts de l’administration Obama au Conseil des droits de l’homme ont révélé ses priorités très différentes.
Menacer la liberté d’expression est le prix qu’elle est manifestement prête à payer pour dialoguer avec le monde islamique.
(www.bivouac-id.com) **********************************************************
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire