mardi 22 septembre 2009

CHRONIQUE DE L'ULTRA-DROITE (11)

Correctionnelle - Dieudonné condamné pour des propos antisémites

dieudonné
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TF1/LCI

Dieudonné condamné pour des propos antisémites

  • Il a été condamné mardi à du sursis et à 7000 euros d'amende pour des propos antisémites sur la mémoire de la Shoah, tenus en 2005 à Alger.

  • Dieudonné avait notamment utilisé l'expression de "pornographie mémorielle" et s'en était pris au "lobby sioniste, qui cultive l'unicité de la souffrance".

- le 11/09/2007 - 14h16
Mis à jour le 11/09/2007 - 18h56


"Pornographie mémorielle" : deux mots qui coûtent cher à Dieudonné. C'est pour cette expression notamment que l'humoriste a été condamné mardi à 7000 euros d'amende. Il était jugé pour des propos antisémites sur la mémoire de la Shoah tenus lors d'une conférence de presse à Alger. La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris l'a reconnu coupable de "diffamation publique à caractère racial". L'amende dont il écope est toutefois inférieure à celle qui avait été réclamée lors de l'audience du 19 juin : les réquisitions portaient alors sur une amende de dix mille euros. L'avocate de Dieudonné a toutefois annoncé que son client ferait appel de sa condamnation.

Les propos litigieux avaient été tenus lors d'une conférence de presse sur un de ses spectacles, le 16 février 2005. Outre l'expression "pornographie mémorielle", dont il avait tenté par la suite d'atténuer la portée, en expliquant qu'il visait "l'instrumentalisation de la Shoah", Dieudonné s'en était pris au "lobby sioniste, qui cultive l'unicité de la souffrance". Il s'était aussi attaqué aux "autorités sionistes (qui), avec l'argent public, confisquent la création culturelle et ont déclaré une guerre au monde noir".

Prochain rendez-vous judiciaire : le 11 octobre

Les juges ont estimé que le propos visé était "attentatoire" à l'honneur et à la considération du groupe visé et, de plus, était "incontestablement" renforcé par les termes de "pornographie mémorielle". Dieudonné, absent du procès comme son avocat, a la possibilité de faire appel.

Habitué des prétoires, l'humoriste doit comparaître le 11 octobre devant la 11e chambre de la cour d'appel de Paris pour des propos antisémites comparant les "juifs" à des "négriers", tenus dans le Journal du dimanche du 8 février 2004. En première instance, le 10 mars 2006, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris l'avait condamné à 5000 euros d'amende pour incitation à la haine raciale.

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ENTRE LA PLUME ET L'ENCLUME


Faurisson, un humaniste

inv

par Pierre Panet

le vendredi 10 avril 2009

Je ne prends pas souvent la plume. Ce n'est pas par lâcheté intellectuelle. Mais, deux affaires judicaires récentes (une enquête préliminaire et une assignation en référé d'heure à heure, par deux journalistes du Monde), m'amènent à sortir de ma réserve par voie d'écrit.

J'ai tenu néanmoins à mettre à la disposition de plusieurs sites internet les pièces publiques de l'affaire avec les deux journalistes du Monde. Ceux-ci ont été déboutés de leur demande envers moi, obtenant toutefois la condamnation de l'association (qui ne fonctionne plus depuis la fin 2005), Les OGRES UTOPISTES CONCRETS, pour des articles les mettant en cause. Quant à l'enquête préliminaire, il s'agissait de rien moins que de "contestation de crime contre l'Humanité", et "incitation à la haine raciale". Elle n'aurait, me dit-on, pas abouti à l'ouverture d'une information; c'est le MRAP qui avait déposé plainte.

Revenons à Robert FAURISSON, l'humaniste, qui vient de fêter ses 80 printemps. Je sais qu'il est plus que décrié, et que l'espace public que Dieudonné lui a offert au Zénith le 26 décembre dernier a suscité de la part de ses détracteurs un tombereau d'injures, voilant à peine une haine farouche.

Qu'il soit entendu que je suis avant tout fondamentalement dieudonniste depuis la campagne des élections européennes de 2004. Non seulement Dieudonné est un grand artiste par delà l'humour même, mais il affiche des opinions qui nous conduisent à nous interroger, ne craignant pas de soulever, entre autres, des tabous historiques. Tabou historique que la question de la Shoah qui a servi de lance-pierre à la création, en 1948, d'un Etat quasi-théocratique colonialiste et raciste: l'Etat d'Israël. Qu'il soit clair que, si je dénonce l'essence juridique de cet Etat, et que j'appelle à sa dissolution juridique, j'aspire à l'avènement d'une Palestine laïque, démocratique et sociale, au sein de laquelle cohabiteraient toutes les communautés religieuses et les trois grandes Révélations (le judaïsme, le christianisme, et l'islam).

N'oublions pas que pendant quatre siècles, en Andalousie, les religions du livre ont pu coexister pacifiquement, renouant avec la grande école d'Alexandrie et de Philon, philosophe d'origine juive au premier siècle de notre ère. D'ailleurs, la Palestine , avant sa colonisation par les sionistes, était une contrée paisible, sans acrimonie entre les Juifs et les Arabes. Qui sait que les Juifs, alors installés depuis des siècles, ne voyaient pas d'un bon œil la venue des colons au vingtième siècle ?

Le témoignage des frères Tharaud dans leur livre, "L'an prochain à Jérusalem" (1924), nous éclaire. Je sais bien qu'ils ont la réputation d'avoir été antisémites. Mais avant la seconde guerre mondiale, ne pouvait-on pas publiquement revendiquer son antisémitisme, comme d'aucuns pouvaient être philosémites ? A Paris, lors d'élections, n'existait-il pas des listes déclarées formellement antisémites ? Ceci aujourd'hui serait naturellement inconcevable et contestable judiciairement.

Je ne conçois pas l'antisémitisme, expression d'un racisme primaire générique, en faisant fi du fait que pendant des siècles, les Juifs ont été considérés comme des parias et des étrangers. Rien d'étonnant, qu'exclus des charges publiques et des corporations de l'Ancien Régime, ils se soient spécialisés dans la finance, à partir d'opérations de prêts à intérêt, interdits par l'Eglise. Il en est résulté un communautarisme identitaire exacerbé.

Mais, revenons aux frères Tharaud et à leur récit : "L'an dernier à Jérusalem". Ils relèvent que, face à la colonisation sioniste, les Arabes, les Chrétiens et les Juifs protestent. Tenons-nous en à la protestation de ces derniers : "De toutes ces protestations, la plus surprenante, à coup sûr, est celle qui monte du Mur des Pleurs. Hier encore je me demandais: "Que peut-il y avoir de commun entre ces nouveaux Juifs que je rencontre partout dans la haute Jérusalem, avec cet air conquérant et leur accoutrement bizarre, et les pieux mendiants d'Israël venus ici pour mourir ?"".

Le rabbi Sonnenfeld est effaré: "Près de lui, qu'on est loin de ces prophètes en veston dont on voit les photographies dans les journaux sionistes, et qui essayent d'accommoder de vagues sentiments hébraïques avec des idées empruntées aux civilisations d'Occident".

Et le rabbi explique: "Et voilà que des insensés prétendent remplacer l'Eternel et rebâtir de leurs mains Jérusalem ! Leur Messie c'est M. BALFOUR [...] Croit-il avoir fait quelque-chose parce qu'il a permis à des Juifs de s'installer en Palestine ! Les gens pieux ont-ils attendu sa permission pour y venir ? [...] L'Eternel, béni soit-il !, nous a délivré du Phraraon, il nous a ramenés de Babylone et de la captivité, il nous a maintenus intacts au milieu des Gentils, il nous sauvera maintenant de ces Juifs pleins d'orgueil qui ont retiré leur conscience aux promesses du Seigneur, et qui ne viennent pas ici avec le Talmud et la Thora , mais avec l'Evangile de Karl MARX..."

Ces quelques citations démontrent combien, dès l'origine, le sionisme est une idéologie qui ne fait pas l'unanimité parmi les Juifs et qu'il est combattu par beaucoup d'entre eux. L'amalgame antisioniste-antisémite que pratiquent aujourd'hui certains magistrats est de mauvais aloi, tant à la 17ème chambre correctionnelle qu'à la 10ème chambre de la Cour d'appel de Paris.

Pour retrouver maintenant l'humanisme de Robert FAURISSON, il faut comprendre et ressentir ce qu'il éprouvait dans sa 16ème année à la Libération (Je sais bien que Rimbaud a écrit qu'on n'est pas sérieux à 17 ans).

Le jeune Robert n'applaudissait pas l'occupation du sol français par les Allemands. N'a-t-il pas écrit, d'ailleurs, que, si l'Allemagne nazie avait été victorieuse, il aurait eu maille à partir avec elle, de par son esprit critique, caustique, et retors ? Mais, à la question que lui pose son père le jour anniversaire de ses 16 ans : "Es-tu content que la France soit libérée ?", il opine et il exprime une interrogation sur le sort du peuple allemand vaincu, tant il ressent une arrogance vengeresse des puissances victorieuses.

Qui peut vraiment reprocher à un adolescent un tel élan compassionnel, élan qui commandera le cours de sa vie, au point que Robert FAURISSON trouve aujourd'hui injuste qu'une troisième génération d'Allemands doive payer à Israël le tort subi par leurs arrières grands parents au cours de la seconde guerre mondiale ? Tout le monde n'a pas la magnanimité de l'empereur Titus qui pardonne aux vaincus dans l'avant dernier opéra de Mozart. Mieux vaut ne pas imaginer ce qu'il serait advenu si Hitler avait gagné. La liberté intellectuelle aurait péri.

Défendre Robert FAURISSON ne signifie donc pas blanchir le IIIème reich et conforter le régime nazi. Mais, demandons nous dans notre for intérieur ce que nous aurions fait en 1933 si nous avions été Allemands ? Hitler n'apparaissait-il pas à ceux-ci comme le Sauveur suprême d'un Etat humilié par le traité de Versailles de 1918 ? Et nous, qui nous disons démocrates, qui ne jurons que par la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen du 27 août 1789, sommes-nous si exemplaires et généreux envers la liberté de penser et de dire ?

Pourquoi est-il interdit avec la loi Gayssot de 1990 d'émettre publiquement un doute sur les chambres à gaz homicides du régime nazi ? Kémi Séba n'a-t-il pas été condamné à de la prison avec sursis, pour avoir laissé entendre que la situation sinistrée et désespérante des peuples d'Afrique était pire que celle subie par les détenus du camps d'Auschwitz. La comparaison n'était pas judicieuse certes ! Très risquée juridiquement. Mais laissons à Kémi Séba ses opinions, réfutons-les sans recourir à l'arsenal répressif.

Qui était à Auschwitz à Mauthausen ou à Ravensbrück ?

Sur ces deux derniers camps, Olga Vormser-Migot a reconnu qu'il y avait un "problème" (thèse : Le système concentrationnaire nazi 1933-1945 , PUF 1968). Certes, comme l'a dit cet auteur dans un article du Monde de 1978, elle ne contestait pas les objectifs et les résultats de l'extermination dans certains camps de l'ouest, mais les modalités de cette extermination. De plus, Mme Vormser-Migot critique fermement les écrivains révisionnistes.

Mais le problème soulevé par le camps de Ravensbrück est intéressant. Germaine Tillon, une figure incontestée de la résistance française, déportée dans ce camp, n'a-t-elle pas dit y avoir vu une chambre à gaz ? Or, même les historiens orthodoxes s'accordent pour dire qu'à Ravensbrück il n'y eu jamais de chambre à gaz homicide. Force est donc d'admettre que depuis la révélation du livre "Le mensonge d'Ulysse", de Paul Rassinier, les témoignages de déportés divergent sur les conditions de détention et d'extermination dans les camps de concentration de l'Allemagne nazie.

Pourquoi refuser le débat avec les historiens révisionnistes ? On peut comprendre les affects psycho-émotionnels des victimes et qu'il faille respecter la mémoire des déportés du deuxième conflit mondial. Faut-il attendre pour autant que tous les survivants des camps de concentration nous aient quittés pour que les historiens révisionnistes puissent débattre ?

Si des témoins préfèrent le silence, d'autres veulent parler, tous les témoignages sont a priori recevables. Pourquoi récuser celui de Paul Rassinier ? Pourquoi interdirait-on l'exposé et la critique des arguments négationnistes ? Pourquoi refuser le débat contradictoire avec Robert FAURISSON ? Pourquoi figer l'histoire avec la quarantaine des volumes officiels du procès de Nuremberg ?

Tout n'a vraisemblablement pas été dit sur les camps de concentration, après la thèse d'Olga Vormser-Migot. Elle reconnaissait elle-même les limites de son champ d'investigation dans l'article pré-cité du Monde. Des archives sont toujours inaccessibles, entre autres, celles du Vatican ou de l'ex URSS. Face à toutes les questions qu'un esprit éclairé et ouvert peut sincèrement se poser, ne peut on pas risquer une hypothèse ?

Sans la Shoah , l'Etat d'Israël n'aurait pas vu le jour. Débattre de la Shoah , ce serait alors compromettre, voire ruiner un fondement historique de cet Etat. Jusqu'à l'âge de 20 ans, j'ai considéré la création de l'Etat d'Israël comme un acte international de justice, en raison des persécutions que les Juifs avaient subies avec l'Allemagne nazie. Je n'avais alors pas conscience de l'existence du peuple palestinien. On n'en parlait pas dans les manuels scolaires d'histoire contemporaine. A peine si l'on évoquait la conférence de Bandung des pays émergents du Tiers monde.

Il est temps de mettre à plat tous les problèmes afférents à la Seconde Guerre Mondiale. Implicitement, c'était un des sens que l'on pouvait donner à la venue de Robert FAURISSON sur la scène du Zénith, à l'invitation de Dieudonné le 26 décembre 2008. C 'était une provocation "positive", un "attentat médiatique", comme l'a reconnu Dieudonné.

On pourra relever, à cet égard, le fait que, si Robert FAURISSON remet en cause la Shoah , il conteste aussi l'authenticité de la Maison des Esclaves de l'Ile de Gorée. Dieudonné en a fait état lors de la représentation de "J'AI FAIT L'CON", le 31 décembre 2008. C 'est dire que les communautés africaines auraient pu se sentir atteintes dans leur intégrité spirituelle et morale, puisque l'Ile de Gorée est un haut lieu de pèlerinage mémoriel, rappelant les quatre siècles d'esclavage des Noirs et de traite négrière transfrontalière. Les médias sont restés muets sur cette question. Pourquoi ce silence ? Doit-on considérer que l'esclavage africain est moins prégnant que la Shoah dans la conscience historique collective ? Pourtant, on peut penser que les effets à long terme de l'esclavage, qui a permis ensuite la colonisation du continent africain, sont bien tangibles au XXIème siècle.

Remettre en cause les prémisses historiques de la création de l'Etat d'Israël soulève un tollé. Dénoncer le pillage économique, la surexploitation humaine des Africains fait un flop et laisse de marbre l'opinion publique et ceux qui la manipulent. Au nom du Peuple français, Kémi Séba est condamné à la prison avec sursis. Il y aurait ainsi en France deux poids deux mesures, selon que vous seriez de peau blanche ou noire, selon que vous seriez un nègre ou un puissant détenteur des leviers économiques et financiers.

(http://www.plumenclume.net) %%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%


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