UN TRES BEAU TEXTE SUR LE SITE "CHEZ XYR"
Chance
Bien sûr qu'ils sont une chance pour la France.Peut-être même sa dernière.
Sans ironie aucune.
Car ils ne trichent pas, eux.
Ils sont l'écho brutal de l'échec républicain.
Ils nous apprennent, feu après feu, coup après coup, vol après vol et viol après viol
qu'on ne fait pas une nation sur des principes.
Qu'on ne fait pas une nation tout court.
Ils nous disent sans le vouloir qu'un peuple c'est un peu plus
qu'un ensemble d'individus dont la seule chose en commun est un morceau
de papier bleu.
Même plastifié. Chaque racaille passant à l'action c'est une fausse note de plus dans la mélodie
des prêcheurs de vide.
C'est un obstacle de plus sur un chemin que nous savons être une impasse.
C'est une occasion de plus pour le citoyen lambda de prendre conscience
de cette mascarade.
C'est un petit crachat de plus au visage de ceux qui affirment
qu'ils sont des Français comme les autres, et une petite pointe de haine de plus
dans le cœur de ceux qui comprennent qu'ils ne l'ont jamais été
et ne le seront jamais. Tous ces petits Tony Montana en joggings fluorescents mettent à nu
la grande débâcle dans laquelle nous nous démenons.
Ils lèvent le voile sur l'étendue des dégâts et sur leur caractère irréversible.
Ils envoient chier tout le modèle de pensée mis au monde par un Occident
qui est en train de se détruire de l'intérieur.
Ils sont l'incarnation même de ses limites.
Ils sont la preuve vivante qu'il est plus que temps de passer à autre chose.
Un autre chose qui, demain, sera certainement moins clément à leur égard. Des émeutes, encore des émeutes, toujours des émeutes.
Des flammes de plusieurs dizaines de mètres de haut, des lynchages de faces de craie
sur la place publique, de la sueur, du sang et des larmes.
Tout cela ne peut que contribuer à un éventuel retournement qui fera à nouveau tomber des têtes dans ce vieux pays.
Mais les bonnes, cette fois-ci. Et puis, quelque part, nous vivons une phase sublime de notre histoire.
Je veux dire, entendre des vieux soixante-huitards brailler des slogans
anti-CPE dans leurs mégaphones en rêvassant à la nostalgie
de leur jeunesse révolutionnaire passée
- l'époque où ils hurlaient "CRS : SS !"
- pendant que leurs gosses se font tabasser à quelques mètres de là
parce qu'ils ont la gueule trop blanche,
c'est quand-même une scène assez inouïe,
presque mystique.
Un décalage qui donne le vertige.
Une vraie tragédie qui comme toutes les autres intègre
une forme de beauté dans son drame.
(www.chezxyr.com)
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