UN ARTICLE DEBILE DE P.AUDABRAM, SUR LA GNOSE, DANS LES 4 VERITES -A NE PAS LIRE ***Blog-notes N°49
Quelle est donc cette rage des minables et des aculturés, ne connaissant rien à rien, à vouloir absolument se faire imprimer ?
Je n'ai pas lu Alain Besançon (Prof. à la très gauchiste EHESS et spécialiste de l'histoire de la Russie) - et je n'ai pas l'intention de le faire :
s'il a vraiment écrit que "tout système totalitaire est une forme de GNOSE", cela me suffit pour le rayer définitivement de ma liste de lectures éventuelles - et pour l'inscrire sur celle des "cons à supprimer de toute urgence".
Je ne suis pas Hannah Arendt, ni même Alain de Benoist, et je ne voudrais en aucune façon pontifier sur le sujet du totalitarisme.
Par contre, je pense savoir deux ou trois petites choses sur la GNOSE en général,
et sur les GNOSTICISMES JUIF et CHRETIEN, en particulier.
Le mot lui-même provient du grec gnosis et signifie "connaissance" (plus tard "science").
Plus spécifiquement, il s'agit de connaissances "ésotériques", c'est-à-dire "secrètes".
LES TROIS VOIES DU SALUT
Catholiques et Protestants débattent, depuis l'avènement du Luthéranisme, sur la primauté de la FOI ou des OEUVRES, pour l'obtention du salut (il s'agit d'ailleurs d'un débat aussi vain que "byzantin", et qui rappelle un peu celui du "filioque" avec les Orthodoxes).
Les religions chrétiennes ont donc décidé d'ignorer une "troisième" voie, pourtant aussi intéressante à explorer, et qui, elle, ne remonte pas simplement au XVIème siècle, mais bien aux origines mêmes du phénomène religieux, c'est-à-dire à la religion "primordiale" : LE CHAMANISME.
LA RELIGION PREMIERE
A l'époque des cavernes, les machos, au QI peu élevé, sortaient tous les jours pour chasser les mammouths, qu'ils rapportaient fièrement à leurs familles - ou à leur clan (quand, bien sûr, ils ne se faisaient pas estropier, voire tuer, par ces charmants animaux).
Cet apport important de protéines amena assez rapidement un développement du cerveau humain, et plus particulièrement des "petites cellules grises", et des petits malins s'avisèrent très vite, qu'ils pourraient utilement rester bien au chaud dans la caverne, avec les femmes et les enfants (et les loups apprivoisés, qui devinrent bientôt des chiens), et laisser le soin aux gros bras, d'aller aux provisions.
Pour cela, il leur fallait se rendre utiles.
C'est alors que les futurs CHAMANES proposèrent plusieurs prestations :
Tout d'abord, des "rites funéraires", pour les regrettés défunts (c'est la première forme de pratique religieuse, toutes cultures confondues), et dans un deuxième temps, des "soins infirmiers" pour les victimes des redoutables tigres à dents de sabre (smilodon).
Dans ce but, ils commencèrent à consacrer une partie de leur temps libre à la recherche de plantes "médicinales" susceptibles, une fois mélangées à la graisse animale (excipient), de servir de pansements.
Ils semblerait que c'est accidentellement que lesdits chamanes (ancêtres des Prêtres de Baal... et des Prêtres juifs) absorbèrent des substances hallucinogènes (en europe: l'anamita muscaria - anamite tue-mouche, et en Amérique du Sud le psilocybe mexicana - champignon mexicain)(cf Peter T. Furst "La chair des Dieux").
Ce sont ces transes "psychédéliques" qui sont à l'origine des religions chamaniques et animistes.
Les petits malins susnommés virent très rapidement les avantages qu'ils pourraient retirer de cette connaissance (gnose) du monde des esprits - auquel eux seuls avaient accès : ils se présentèrent dans leur clan comme les intermédiaires (heb : nabi) incontournables entre le commun des mortels et le monde des esprits, plus tard chez les chamanes/prophètes juifs : l'Esprit Saint (heb. rouach ha kodèche), et chez les amérindiens : le grand esprit-manitou).
La religion était née.
Plus tard apparut le judaïsme et les religions monothéistes ; mais les polythéismes et l'animisme perdurèrent, sous différentes formes... jusqu'à nos jours.
Cette "voie" menant au salut de l'âme, grâce à certaines connaissances "ésotériques", a pour nom : la GNOSE ou le GNOSTICISME.
Les modes d'induction d'une transe "psychédélique" sont multiples.
Dans le Judaïsme, il s'agit, selon ma thèse (cf JP Schweitzer : "Jewish Mysticism and Gnosticism and the origins of Christianity - London 1967), d'une forme d'encens, brûlé par les prêtres, sur l'autel "des parfums", dans le "Saint des saints", qui provoquait des visions du "Royaume" - c'est-à-dire de Dieu assis sur le Thrône-Chariot (heb. : merkabah) (cf les visions d'Ezékiel : chap 1 -"et le ciel s'ouvrit", d'Isaïe : chap 6, et de Daniel : chap 7, ainsi que l' Apocalypse chap 4). (cf. Georg Kretschmar "Merkabah mysticism").
Avant de terminer ce bref exposé sur la Gnose, j'aimerais parler d'un aspect intéressant - d'un point de vue théologique - de la pensée gnostique (chrétienne) :
sa solution du "Problème du Mal".
Ce "problème" s'est révélé être, depuis les premiers écrits monothéistes (c'est-à-dire l'Ancien Testament), la pierre d'achoppement de tous les théologiens - de Job à Theillard de Chardin.
Le Livre de Job, n'offre, bien sûr, aucune solution satisfaisante - pour un esprit "éclairé". Mais la réaction de sa femme est intéressante (et très "moderne") ; elle mérite d'être citée. A bout d'arguments, elle s'exclame, s'adressant à Job : "Et bien, maudit Dieu et meurt !"
En fait, aucune des solutions proposées jusqu'à ce jour (ne parlons pas du "pêché originel", une histoire à dormir debout, empruntée aux mythes moyen-orientaux de l'époque) - pas même la théorie des "scories", proposée par Theillard - n'est acceptable, d'un point de vue purement rationnel.
Les gnostiques chrétiens (cf la Bibliothèque de Nag Hammadi /Cheneboskion) proposèrent, en leur temps, une solution - qui vaut, ce qu'elle vaut... :
Si Dieu est omnipotent, omniscient... et TOUT AMOUR, alors il n'a pas pu créer le MAL. Et par conséquent, le "Créateur de l'univers" n'est pas le "vrai" Dieu. Ce n'est qu'un "sous"-Dieu, un DEMIURGE.
Mais revenons à M. Besançon et à son épigone, M. Audabram.
Ce que MM. Besançon et Audabram condamnent - sans appel - c'est, semble-t-il, "la croyance en son propre entendement", le "sentiment de détenir la vérité" (grec aletheia - et non gnosis). En un mot, l'usage de la "raison" (voire, à la limite, le culte de la raison).
Cela n'a rien à voir avec la Gnose et le Gnosticisme.
Comment expliquer cette confusion ?
M. Audabram montre le bout de l'oreille, lorsqu'il propose de "remettre en lumière... l'acte de foi".
Il confond les genres, celui de la religion et celui de la politique (c'est-à-dire, de la "gestion de la Cité"). Celui de César et celui de Dieu.
L'acte de foi, primordial en matière de spiritualité, n'a pas sa place dans les domaines de l'économie, de la politique - et de la vie sociale en général... excepté pour les bigots et les culs-bénits.
Jean-Pierre Pagès-Schweitzer
(Elève Titulaire de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes -Vème section, Sciences religieuses)
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