LE SITE DE RECOUNQUISTA
5 juillet 2009
Ils ont tous renoncé.
Renoncé à voir, renoncé à écouter, et renoncé à se battre pour leurs enfants.
Nous sommes les orphelins de l’Occident, forcés d’éduquer et de défendre nos propres parents, en plus de nous-mêmes.
Nos parents qui, lorsque l’on rentrera la gueule en sang quotidiennement,
lorsque la guerre civile sera ouverte et généralisée, continueront de nous passer gentiment la main dans les cheveux, de pincer nos joues en nous disant
qu’eux aussi ont vécu cela, et nous donneront quelques babioles qui font de la lumière pour survivre dehors.
Ils mentent.
Ils n’ont pas vécu ce que nous vivons.
Ils sont les enfants de la paix et de l’abondance, ils ont vécu les meilleures années de leur siècle sans se soucier de ce qu’ils allaient nous laisser.
Ce constat tragique comporte pourtant une lueur d’espoir.
Car nos parents vont mourir un jour.
Et demain, les présidents, les premiers ministres, les hommes importants
de cette civilisation seront des mecs qui auront vu et vécu des centaines
de scènes comme celle du bus.
Et je pense que ça changera quelque chose quand à l’assemblée nationale,
la moitié des députés se sera fait tabasser par des nouveaux Français.
Bien entendu, la majorité des jeunes reste à côté de la plaque, signe d’un bourrage de crâne intensif.
Mais elle sait, la jeunesse de ce pays sait.
Aucun jeune ne me qualifie de menteur lorsque je parle de ce genre de choses.
De raciste oui, mais pas de menteur.
Ils peuvent faire semblant, mais au fond ils savent ce qui se passe,
quand la plupart des pères et mères croient que c’est de la science-fiction.
Il est même parfois plus facile de parler de tout ça avec nos grands-parents
plutôt qu’avec nos parents.
Eux ne font pas preuve d’angélisme, eux ont souvent vécu des choses difficiles.
Eux ont encore certains réflexes qui paraissaient sains avant la grande débandade quant à l’attachement au sol, au sang, à une certaine transmission, etc.
Quelque chose de très particulier est en train d’arriver.
Nous sommes la première génération qui vivra moins bien que la précédente,
et nous sommes mieux compris par grand-père que par papa, ce dernier étant devenu sourd, lâche ou fou.
Il y a eu comme un trou, un saut dans le temps.
L’ère du progrès est morte, et nous sommes les premiers à en prendre acte
à l’échelle d’une génération entière.
Tout l’héritage est à refaire.
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