ACTION FRANCAISE
Face à la continuité capétienne attachée au bien public, la république a été constamment au service des intérêts étrangers.
Pour un royaliste de tradition, l'irrespect manifesté à l'égard du peuple souverain par les représentants dudit peuple, adoptant sous un nom nouveau (traité simplifié) l'essentiel – 98 % selon l'évaluation compétente de Giscard – des dispositions antérieurement rejetées par référendum (constitution européenne), est moins un scandale qu'un symptôme de l'incohérence démocratique.
Car il est impossible de se scandaliser sérieusement d'une manière de faire aussi cavalière à l'égard du suffrage universel, sans constater que le premier responsable est ce suffrage lui-même.
Qu'on le veuille ou non, il a bien fallu qu'un certain nombre d'électeurs – j'en connais ! – qui avaient refusé la constitution, aient voté pour le candidat qui la ferait admettre d'une façon ou d'une autre.
C'est pousser un peu loin le principe de l'alternance si cher à l'esprit démocratique ; un jour je vote contre une chose ; le lendemain je le fais en faveur d'un homme qui va la mettre en œuvre.
N'est-ce pas plutôt ériger la contradiction en principe de gouvernement ?
Les variations des Églises protestantes, jadis épinglées à si juste raison par Bossuet, n'ont, hélas ! rien à envier à celles de l'opinion publique, ressort du suffrage universel, et on est évidemment très loin de la continuité capétienne.
Ne devrait-on pas surtout conclure à la parfaite inanité d'un centre de décision si aisément manipulable et versatile ?
Souverainisme
« De toutes les libertés humaines, écrivait Maurras, la plus précieuse est l'indépendance de la patrie », et elle est la plus précieuse, nous le savons, parce qu'elle est la condition des autres.
Supprimez cette liberté-là, vous aliénez alors vos intérêts à ceux d'autrui, et il n'y a plus aucune limite à la servitude.
C'est pourquoi le combat dit "souverainiste", celui qui nous oppose de front, nous Français, nous Européens, à l'Union nommée "européenne" par antiphrase, puisqu'elle vise à dissoudre les nations européennes dans le nouvel ordre mondial à domination américano-atlantiste, est bien notre combat ; et voir aujourd'hui la république sarkozienne mettre les bouchées doubles en transférant dans le droit français un nombre record des directives bruxelloises a quelque chose de consternant, et plus consternant encore l'indifférence avec laquelle le peuple souverain voit ainsi perpétrer sa mise sous le joug.
Liquidateur
Car, face à la continuité capétienne attachée passionnément au bien public et à la grandeur de l'Etat, on peut rendre cette grâce à la république qu'elle a été, avec une constance équivalente, contre le bien public français, contre l'intérêt de ses propres citoyens, gonflés de vanité électoraliste, constamment au service des intérêts étrangers.
Le renforcement de l'exécutif européen, et la mise en place, combien discrète ! d'un Service européen d'Action extérieure, en d'autres termes d'un véritable ministère "européen" des affaires étrangères, signent à court terme la disparition de toute diplomatie française indépendante.
Cela devra être accompli en 2009.
Quel pourra être l'acte final de cette capitulation devant le diktat de l'étranger, alors que rien, sinon l'esprit cosmopolite de trahison, n'y contraint ceux qui se sont, chez nous, si avidement chargés du pouvoir ?
Il est facile d'imaginer que selon le plan conçu dans les cénacles où s'est organisée la dernière élection présidentielle, l'abdication de la France ne sera parachevée que par la renonciation de celle-ci à son siège de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, au profit d'un représentant "européen".
On l'a dit à juste titre : la république, en France, semble être arrivée au terme de son cycle historique, et Sarkozy se présente moins comme un chef de l'Etat que comme un liquidateur.
C'est pourquoi, plus que jamais, et il faudra bien que les esprits s'y habituent, notre espérance est royale.
Louis Saint-Jean
(actionfrancaise.net)
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