samedi 14 février 2009

O.I.F.E.

Faits divers (archives)

Le gang torturait ses victimes pour quelques euros

Pendant de longues semaines, quatre jeunes ont semé la terreur dans l’Est parisien. Pour des butins modestes, ils déployaient une violence inouïe contre leurs victimes. Ils ont été arrêtés et mis en examen. Hier soir, le parquet a demandé leur incarcération.


Ils n’ont qu’une vingtaine d’années, mais leur barbarie a fait trembler durant près de cinq mois le très sensible quartier Curial, dans le XIX e arrondissement de Paris.

Le gang d’une violence inouïe, constitué de Seydou, Abdel, Nihad et Salah, quatre « enfants » de cette cité de l’Est parisien, a agressé, volé, frappé, torturé au moins huit hommes de 19 ans à 65 ans .
Avant, enfin, d’être interpellés mardi dernier par les enquêteurs de la deuxième division de police judiciaire (2 e DPJ) qui les ont formellement confondus, grâce notamment à des empreintes retrouvées chez l’une des victimes.
« Ses agresseurs lui ont fait comprendre qu’ils pouvaient le mettre à mort » Déférés hier à la justice, ils ont été mis en examen par la juge d’instruction Isabelle Couzy, notamment pour « vols et extorsions avec armes et avec violences en bande organisée, et séquestration suivie d’une libération avant le septième jour ».

Autant de qualifications criminelles qui rendent les suspects passibles de vingt ans de prison. Tard dans la soirée, un juge des libertés et de la détention (JLD) statuait sur le mandat de dépôt général, que le parquet avait requis.Les membres de la bande, qui agissaient le visage masqué, écumaient le XIX e arrondissement à la recherche de proies depuis le 24 septembre, date de la première agression : toujours des hommes, toujours célibataires et rentrant tard chez eux. A la faveur de la nuit, les victimes sont suivies, parfois jusque chez elles, braquées avec une arme de poing, puis agressées avec une violence incroyable, parfois ligotées ou menottées.

Gifles, coups, brûlures de cigarettes, menaces de mort, humiliation

Le gang ne recule devant rien pour obtenir quelques euros, un code de carte bancaire, un iPod, un téléphone ou une console de jeux. Le butin est toujours maigre, mais les séquelles des victimes sont édifiantes : trente jours d’interruption totale de travail pour deux d’entre elles, vingt pour une autre.
Maël, un jeune homme de 25 ans, sortait du cinéma MK2, quai de Loire, le soir du 29 septembre 2008. Il venait de voir « Batman » avec quelques amis et s’apprêtait à rentrer à pied chez lui. Soudain, trois des membres du gang, le visage masqué, font irruption, pointant une arme.
En quelques minutes, Maël est entraîné dans une cave de la cité d’en face.
Il y restera deux heures.« Et ce qu’il a vécu cette nuit-là, soutient son avocat M e Philippe Valent, s’apparente à des tortures, de la barbarie.

Des qualifications qui, je l’espère, seront retenues par le juge d’instruction, car Maël est prêt à aller jusqu’au bout pour que justice lui soit rendue.» Durant d’interminables minutes, le jeune homme est frappé en pleine tête à coups de crosse de revolver, brûlé avec une cigarette, « mis à nu et jeté à terre, précise M e Valent, dans un état de vulnérabilité totale.
Avec une haine incroyable, et alors même qu’ils avaient obtenu son code confidentiel de carte bancaire, ses agresseurs lui ont fait comprendre qu’ils pouvaient le mettre à mort, mimant cette exécution en lui enfonçant le canon de leur arme dans la bouche. »

Le butin ? Seulement 300 €.
Comme lui, sept hommes ont croisé le chemin du gang barbare de Curial.
Seydou, Abdel, Nihad et Salah avaient-ils repéré leurs victimes ?
Programmé les agressions ? « C’est là tout le mystère de cette affaire, regrette Me Valent.
Mais il est probable que les gens n’étaient pas totalement pris au hasard. »

archives sur (f.desouche.fr)
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Aucun commentaire: