vendredi 19 décembre 2008

UNE REVUE "IDENTITAIRE"



Violence et politique

A l’exception notable des croisades contre les « fascistes » de tous poils (rouges, bruns, verts, noirs…), sortes de croquemitaines échappant à l’humanité et donc aux règles morales qui la régissent ordinairement, jamais aucune époque n’a si totalement et vigoureusement condamné le recours à la violence et l’usage de celle-ci quelles que soient les circonstances et les justifications.

Haro général et absolu sur la violence physique, dénoncée à longueur de colonnes et d’émissions télévisées comme un résidu anachronique des temps les plus ensauvagés.
Pour nos doctes commentateurs, tout est très clair : le barbare est violent, l’homme civilisé est pacifique.

Cet axiome s’applique bien évidemment directement au politique qui devient le lieu de la « discussion » et de la « gestion » et non plus celui de la « confrontation » et de « l’affrontement ».

Dans une telle optique, le coup de poing se transforme presque en un appendice du crime contre l’humanité.

Cette volonté d’éradiquer totalement la violence (pourtant ontologiquement liée à la psycho-physiologie humaine et régulatrice naturelle des rapports sociaux quotidiens) est d’autant plus inepte et potentiellement désastreuse pour l’individu que la société globale dans laquelle il se meut est de son côté de plus en plus structurellement violente.

En effet, si la violence physique directe reste plus ou moins cantonnée (certes de moins en moins efficacement mais malgré tout encore assez largement) à quelques zones géographiques aux périphéries des grandes cités, la violence symbolique, économique et psychologique, elle, explose littéralement, se répandant dans tous les rouages de la vie collective pour devenir le mode de fonctionnement « normal » des relations sociales.

Diktats idéologiques, dénonciations « citoyennes », pression économique, instabilité sociale, imposition pornographique, compétition sentimentale, menace terroriste, sentiment d’insécurité… tous ces éléments paroxystiquement violents ont été peu à peu « institutionnalisés » par la modernité pour devenir la toile de fond permanente de l’existence de l’homo-consumans version 2008.

Ainsi, alors que la violence de son environnement se radicalise au profit d’une superstructure toute entière vouée aux profits de l’oligarchie capitaliste, on dénigre, condamne et fustige (dévirilisation, culpabilisation, création du statut de « victime fière et bienheureuse » car mieux vaut être une victime qu’avoir eu recours à la violence pour se défendre…) les éléments de la nature profonde de l’individu qui pourraient lui permettre d’affronter ce contexte ensauvagé, le combattre, et, pourquoi pas, le vaincre pour en bâtir un autre arraché à cette folle spirale.

Ici la négation de toute légitimité à la violence, notamment politique, apparaît clairement comme une stratégie visant à désarmer un peuple contraint de vivre frileusement sous l’aile d’un Etat qui, seul et unique bénéficiaire d’une autorisation exceptionnelle d’usage de la violence, est sensé le protéger d’une multitude d’ennemis et de menaces dont il est en réalité le complice avéré voire le géniteur.

C’est pourquoi il est utile de rappeler que la « non violence » n’est digne et porteuse de sens que si existe réellement la possibilité de cette violence, c'est-à-dire si elle est un vrai choix et non la simple conséquence d’une faiblesse, d’une résignation ou d’une lâcheté.

En bref, il faut avoir la capacité de donner des coups pour que soit respectable le fait de les retenir.

En politique, comme l’histoire l’a maintes fois démontré, la violence ne doit évidemment jamais être une fin, elle est cependant souvent un moyen, parfois une juste et impérieuse nécessité et doit en tout cas toujours rester une possibilité.

(id.novopress.info)

n.d.l.r.: Les opinions exprimées dans les articles que nous publions, ne reflétent pas nécessairement celles de JPPS et de RC.
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Aucun commentaire: