mercredi 17 décembre 2008

NON, LES EMEUTIERS GRECS NE SONT PAS DES ANARCHISTES***Blog-notes N°24








ENQUETE SUR L'ANARCHISME DE DROITE



"Anarchie tu n'es pas un Parti, ni un système"

tu es un état d'âme"

(Léo Ferré)



Les incendiaires d'Athènes (et les "cagoulés d'EXARCHIA"), ne sont pas des Anarchistes, et les saboteurs des équipements SNCF non plus !


La pensée "Libertaire", comme son nom l'indique, prône le primat de la LIBERTE (c'est également le premier des principes républicains).


Pour la gauche, l'extrême gauche et l'ultra-gauche (pseudo-anarchiste), c'est le second principe républicain, l'EGALITE, qui vient en tête (avec la Fraternité/solidarité en seconde position).

Quant à la Liberté, elle n'est qu'accessoire : c'est un luxe "bourgeois" relégué en dernière position par la propagande prolétaroïde.



En fait, ce qui préoccupe prioritairement tous ces partis et groupuscules - et qui permet de les classer "objectivement" à gauche - c'est "la part du gâteau"... quel que soit le leurre utilisé pour s'assurer le vote - ou simplement le militantisme (sans-papiers), des gogos.



L'opinion publique européenne a été désinformée - et cela depuis le XIXème siècle (Pierre-Joseph PROUDHON-1809-1865, est le premier à se dire "anarchiste") - par pratiquement tous les individus et toutes les organisations se revendiquant de la pensée LIBERTAIRE.



Les anarcho-socialistes, les anarcho-syndicalistes, les anarcho-communistes et autres "conseillistes", n'ont rien à voir avec l'Anarchisme : leurs revendications étaient - et sont encore aujourd'hui (cf la Fédération Anarchiste) - essentiellement "sociales" et "égalitaristes".

Leur combat ne les distinguent en aucune façon de celui de José Bovin ou de celui du Facteur CHE-val : anti-mondialisation, altermondialisme, anti-globalisation, etc., et bien sûr solidarité avec les "sans-papiers" et les immigrés en général.



Le dénominateur commun de tous ces braves gens peut se résumer en un mot : IMPOSTURE !


Imposteurs les Proudhon, les Bakounine, les Kropotkine.


Et imposteurs aussi - et surtout - les pseudo-historiens (en réalité des "propagandistes") de l'Anarchie : les Jean MAITRON ("Le mouvement anarchiste en France"), les Daniel GUERIN ("Ni Dieu , ni Maître"), les Henri ARVON ("l'Anarchisme") et les Daniel COLSON (Professeur de sociologie à l'Université de St-Etienne et auteur du "Petit lexique philosophique de l'anarchisme" et également "d'Anarcho-syndicalisme et Communisme"), pour ne citer que les plus connus.

Ils n'ont rien compris à l'essence de la pensée Libertaire !


Ce sont en fait des "hommes de Gauche", des adulateurs de la classe ouvrière et du prolétariat industriel.


Leur véritable étiquette devrait être "syndicalistes libertaires" (c'est-à-dire en désaccord avec le syndicalisme marxiste, mais en fait très proches de ces derniers ; aussi proches que l'était Jacques DORIOT, ancien N°3 du PCF, resté fondamentalement communiste, et qui pour justifier son passage très rapide, en 1936, de l'extrême gauche à l'extrême droite, se déclara "anti-bolchevique"...



Imposteurs les anarcho-terroristes des années 1890:

Les RAVACHOL (F-C Koenigstein, qui fut l'auteur de plusieurs attentats, en 1892), les Auguste VAILLANT (qui lança une bombe dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale, en 1893), les CASERIO (Santo Geronimo Caserio, qui, en 1894, assassinat le Président de la République Sadi Carnot), ou les Emile HENRY (qui, également en 1894, avait tué cinq policiers au commissariat de la rue des Bons-Enfants).


Leurs motivations, si l'on en croit leurs déclarations devant la Cour d'Assise, étaient loin d'être "libertaires". C'était bien plus la haine de la "société bourgeoise d'exploitation", que leur amour de la liberté, qui avait déclanché leur "passage à l'acte".



Et la "Bande à Bonnot" ? - se disent déjà cerains de mes lecteurs.


Comment l'ancien Président des "Amis de Jules Bonnot" justifie-t-il cette "erreur de jeunesse" ?


Contrairement à ce que pourraient penser les personnes non averties (et les habitués du Café du Commerce), Jules BONNOT, Raymond CALLEMIN (dit " Raymond -la science"), Edouard CAROUY, André SOUDY (dit "l'homme à la carabine"), Octave GARNIER et les autres, n'étaient pas des terroristes (=personnes qui tuent d'autres personnes, ne leur ayant causé aucun préjudice personnel et qui n'auront aucune raison de la faire, dans le futur. J'évite de dire des "innocents", car personne n'est vraiment innocent - pas même les enfants des milices islamiques de Somalie).



Ils mettaient en application, d'une manière peut-être peu intelligente (mais après tout, il ne sortaient pas de l'ENA), l'un des "piliers" -pas de l'islam- de l'INDIVIDUALISME ANARCHISTE: LA REPRISE INDIVIDUELLE.



Pas la "reprise individuelle" minable, de la "Communauté de Romainville", siège du Journal L'ANARCHIE", gérée par Victor KILBALTCHICHE (qui deviendra plus tard Victor SERGE) et Rirette MAITREJEAN, où Bonnot séjourna un temps, et qui consistait à voler des fruits et des légumes sur le marché de Romainville - mais le vol de voitures de luxe et le "braquage" de banques : vol d'une "Delaunay-Belleville" et braquage de la SOCIETE GENERALE de la rue Ordener (Paris XVIIIème), le 21 décembre 1911 (le premier "hold-up" de l'histoire du banditisme français), vol d'une "De Dion-Bouton" et braquage, toujours de la Société Générale, de Chantilly, le 27 mars 1912, entre autres.



Loin de moi de vouloir en faire l'apologie, d'autant plus que les "bavures" furent nombreuses.


Mais je pensais alors (j'avais 25 ans) - et je pense encore aujourd'hui, à 70 ans - que si le hasard vous faire naître dans une famille ouvrière, il vaut mieux faire n'importe quoi, plutôt que de se joindre aux imbéciles qui se lèvent tous les matins à cinq heures, pour aller serrer des boulons chez Renault, ou transporter des sacs postaux.


Comme disait STIRNER (dont je reparlerai plus bas), "s'il y a des riches et des pauvres, c'est la faute aux pauvres" ! (pas très "politiquement correct" ce Stirner...).


L'Anarchiste est avant tout celui qui dit NON !

Dire non à un soi-disant "destin" (une notion inventée par la caste religieuse, afin de mieux soumettre les populations). Même Chéri-Bibi n'était pas anarchiste, qui s'exclamait à tout propos "fatalitas" !...



Qu'il existe ou non une "transcendance", avec son "Grand Livre" où l'avenir de chacun est fixé d'avance n'est pas le véritable problème.

Etre "Anarchiste", c'est décider, un jour, de prendre sa vie en main, de faire "comme si" l'Homme avait le pouvoir de mener sa barque à sa guise - et surtout, ensuite, d'être prêt à en assumer les conséquences.



Et cela, Jules BONNOT et ses amis l'ont fait . J'ai eu le privilège d'en rencontrer deux : PETIT-DEMANGE, condamné à un an de prison, et surtout Léon Armand RODRIGUEZ - dit Bertram, présent à ma conférence du 13/12/1967 au Café St-Séverin, à qui j'ai souvent rendu visite, rue des Roses, dans le XVIIIème, où il habitait avec sa compagne Marie Delarue. Rodriguez fut acquité.



Mais alors, me direz-vous, si vous n'approuvez pas entièrement la "Bande à Bonnot", qui sont les véritables Anarchistes ?



Ce sont, selon moi, les disciples de Max STIRNER, "prophète" de l' Anarchisme Individualiste, dit "Anarchisme de Droite" - qu'ils aient lu ou non l' UNIQUE ET SA PROPRIETE (1845) (je ne suis pas certain que ce fut le cas de Léo Férré ou de Georges Brassens).



Pour ce philosophe allemand, ami de Karl MARX, de Frédéric ENGELS et des frères BAUER (la "sainte famille"), avec lesquels il passait des nuits entières à refaire le monde - et à boire beaucoup de bière, dans les "bier stuben" de Berlin, dans les années 1840, l'anarchie n'existe pas : c'est une utopie (grec : nulle part).


Il y a seulement des "Anarchistes", c'est à dire des hommes et des femmes qui refusent de se sacrifier pour des "fantômes"(all. : spuk).


Il n'y a pas, pour l'anarchiste, de cause "supérieure" : il disait, avec Goethe "ich hab mein sach auf nichts gestellt" : "J'ai basé ma cause sur rien" !



Etait-il "nihiliste" ? Peut-être - mais en tout cas, pas comme Serge NETCHAIEV, nihiliste russe, qui, en 1872, tua un étudiant... qui n'était pas de son avis.



Les philosophes du XXème siècle (y a-t-il des philosophes au XXIème siècle ?) parlent peu de Stirner. Même Camus, dans son "Homme révolté", ne lui consacre que quelques lignes.


Marx et Engels, par contre, ont tout de suite compris que l'UNIQUE ET SA PROPRIETE, constituait en quelque sorte, l'arme absolue contre leurs thèses, et lui consacrèrent aussitôt la plus grande partie de l'un de leurs livres : l' IDEOLOGIE ALLEMANDE (1845) - une critique en fait, peu convainquante de l'oeuvre majeure de Johann Caspar SCHMIDT, dit Max Stirner (1806-1856).



L'authentique pensée libertaire, on ne la trouvera pas, comme je l'ai déjà souligné, chez les théoriciens officiels de l'anarchie - et encore moins chez les dirigeants des Associations ou des groupuscules revendiquant ce qualificatif.



On la trouvera par contre chez des auteurs, qui généralement n'utilisent pas le mot "anarchie": c'est chez Baudelaire, chez Rimbaud, chez Apollinaire, chez Jarry, chez Lautréamont, chez Artaud, chez tous les poètes et les écrivains "maudits" qu'il faudra rechercher la "substantifique moelle" de l'anarchisme - et surtout chez le plus maudit de tous : Donatien Alphonse François, Marquis de SADE (1740-1814), qui passa trente ans de sa vie en prison... où à l'asile.



Contrairement à ce que l'on pense généralement, ces "enfermements" n'ont pas été motivés par son comportement (il avait fouetté une prostituée parisienne, Rose Keller, et donné un aphrodisiaque, des pastilles cantharidées, à d'autres prostituées - de Marseille), mais aux idées qu'il exprimait, oralement (Discours à la Section des Piques contre la peine de mort) ou par écrit (première publication : le "Dialogue entre un Prêtre et un moribond", en 1782).


Son oeuvre littéraire est probablement la plus grande entreprise de subversion, jamais produite, en vue de l'affranchissement "absolu" de l'Homme.


Il a prêché l'homme "intégral" : c'est-à-dire l' UNIQUE de Stirner - ou encore l'IMMORALISTE de Nietzsche (cf "Ecce Homo").


Ces "Libertins" (in "Justine" ou "Juliette") sont, sans aucun doute, beaucoup plus proches de l'idéal LIBERTAIRE, que les petits cons qui déposent des bâtons de dynamite au "Printemps".





Jean-Pierre Pagès-Schweitzer






























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