mercredi 28 mai 2008

LES COMMUNARDS : FAUX PATRIOTES ET VRAIS TERRORISTES -Blog-notes N°13

"Qui reproche sérieusement aujourd'hui aux vaillants
insurgés de 1871 d'avoir dégringolé les généraux Thomas
et Lecomte, puis les Dominicains d'Arcueil, puis l'Archevêque
de Paris, puis le Curé de la Madeleine,le premier président
de la Cour des Comptes, les 50 otages de la rue Haxo,etc.etc. ?
C'était du terrorisme et il n'y a pas de quoi fouetter un
communard.
Tandis que la répression versaillaise,elle, étant "contre-
terroriste" et le Général Galliffet en sera flétri jusqu'à la consommation des siècles....
(Pierre-Antoine COUSTEAU)



Tous les ans, l'extrême-gauche et certains groupuscules prétendant appartenir à le DROITE NATIONALE - mais représentant plutôt, à mon avis, l' ULTRA GAUCHE - vont déposer des gerbes devant le mur des fédérés (Père-Lachaise), non loin des sépultures de leurs épigones Marcel Cachin, Maurice Thorez et George Marchais.

Si on les interroge sur cet improbable "même combat", lesdits "nationalistes" répondent en choeur : "C'était des patriotes !"

Je ne suis qu'un historien "très amateur", mais je me suis quand même permis de revoir, sous cet angle, les notes que j'avais rédigées (et que j'ai toujours dans mes cartons) en vue de la publication d'une biographie de Louis-Antoine GARNIER-PAGES qui fut, en tant que Ministre-sans-portefeuille du Gouvernement Trochu, l'un des acteurs du Siège de Paris et de l'armistice signé avec les Prussiens, et qui assista à la prise du pouvoir par les Fédérés ("Fédération des bataillons de la Garde Nationale") et à la Proclamation de la COMMUNE DE PARIS le 28 Mars 1871.

Dès la défaite de Sedan (2 septembre 1870) et la formation, le 4 septembre, du Gouvernement provisoire de la IIIème République (dit de la défense nationale), pendant tout le siège et ensuite pendant les 73 jours de la COMMUNE (qui prit fin le 28 mai 1871), les "rouges", comme on les appelait à l'époque, ne cessèrent d'accuser le Gouvernement - et la "bourgeoisie"- de "haute-trahison", impliquant par là, qu'eux-mêmes - ainsi que le "bon" peuple des faubourgs rouges (Belleville, Montmartre, les Battignoles, Maison-Blanche et Vaugirard) - étaient de "vrais" patriotes, prêts, à la première occasion, à bouter hors de France Bismarck, son Roi, les Princes et tous les Prussiens ; c'est-à-dire la meilleure armée professionnelle du monde, en ce dernier quart du XIXème siècle.

Alphonse Daudet, qui se trouvait à Paris pendant le siège, et qui devait l'année suivante (1872) publier son "Tartarin de Tarascon", se serait-il inspiré de leurs rodomontades ? Je pense en particulier aux articles publiés dans la presse d'extrême-gauche (comme "La patrie en danger") par de vieux chevaux de retour, comme Blanqui, Gustave Tridon ou Felix Pyat - qui avaient déjà participé en 1848 au renversement du Gouvernement provisoire de la IIème République, lors des "journées de juin".

Mise à part leur mauvaise foi, qui est patente, on ne trouve nulle part la trace de manifestations d'hostilité - et encore moins d'attentats - dirigés contre les Prussiens. Je recommande à ce sujet la lecture des Mémoires de journalistes étrangers, présents pendant le siège, comme Henry Labouchere ("Diary of the besieged Resident in Paris"), ou encore Thomson Bowles ("The defence of Paris").

En réalité, l'ennemi, pour la la canaille parisienne, n'était pas l'occupant, mais la "Bourgeoisie", et plus particulièrement la Bourgeoisie monarchiste, qui, il est vrai, était sur-représentée au sein du Gouvernement et de l'Assemblée.

On a donc souvent confondu, à tort, "patriotes" et "républicains".

Ce que voulaient avant tout les Blanquistes et les membres de l'Internationale ouvrière (dont le siège se trouvait Rue de la Corderie), c'est empêcher un retour éventuel de la Monarchie et promouvoir l'établissement d'une République Socialiste (par opposition à la République "sociale" de 1848).
L'occupation prussienne et le siège de Paris ne furent qu'un prétexte.

Quoi qu'aient pu dire ses détracteurs (et en particulier Tridon), GARNIER-PAGES, lorsqu'il avait été Ministre des Finances, en 1848, avait considérablement réformé les institutions financières du pays (abolition des octrois et de l'impôt sur le sel, création des comptoirs d'escompte, création des petites coupures , etc), et donc ouvert ainsi la voie à la révolution industrielle des années 1850 (dont bénéficiera Napoléon III).

Mais personnellement, ce dont je lui sais particulièrement gré, ne se situe pas dans le domaine de l'économie, mais dans celui des sciences politiques.

Il a en effet permis, involontairement, de mettre Karl MARX devant l'une de ses nombreuses contradictions concernant le PROLETARIAT, la "classe ouvrière" et le "PEUPLE" en général.


L'une des nombreuses initiatives prises par GARNIER-PAGES, en tant que Maire de Paris, fut la création, le 25 février 1848 de la Garde mobile.

Il s'agissait là, "d'emplois-jeunes"avant la lettre, une façon de sortir de la misère les "gavroches" de Paris et des faubourgs (on dirait aujourd'hui des "quartiers sensibles"), en les hébergeant (casernes), les habillant (uniforme) et en leur versant un petit salaire (solde de 1,50 francs par jour).il s'agissait de garçons de 15 à 20 ans.

Jusque là, rien à dire.

Malheureusement, quatre mois plus tard, lors des "journées de juin 1848", Karl MARX, qui depuis 1843 observe (notez que je n'ai pas dit "téléguide") les "luttes de classes en France", voit avec horreur ces jeunes "prolétaires" participer -très courageusement- à la répression desdites journées, c'est-à-dire, tirer sur d'autres prolétaires.

C'est là, de toute évidence, un mauvais coup porté à la sacro-sainte doctrine de "l'esprit de classe" et de la "solidarité prolétarienne"

Pour sortir de cette impasse, l'auteur du "Manifeste", utilisant un raisonnement plus jésuito-casuistique que dialectique (c'est-à-dire, en s'appuyant davantage sur St-Ignace que sur Hegel), dut créer, de toutes pièces, le concept de "lumpenproletariat", qu'il définit comme "Individus sans mêtier précis, vagabonds, gens sans feu et sans aveu", en un mot des "Lazarones" (ndlr: mendiants de Naples) ("Les luttes de classes en France"-1850).

Raisonnement très habile, mais qui comporte tout de même une faille importante: S'il y a un "bon" prolétariat et un "mauvais" prolétariat, un "bon" peuple et un "mauvais" peuple, par quel critère objectif peut-on différencier le premier du second ? (par quel critère objectif peut-on également différencier un "prolétaire" d'un "bourgeois" ?)

Mais revenons à la COMMUNE DE PARIS.

Confortablement installé à Londres (depuis 1849), MARX rédigera (à la "Museum Tavern",située en face du British Museum) une apologie de la Commune (IIIème Adresse aux membres de l'Internationale, du 30 mai 1871) :"La Commune a employé le feu, strictement comme moyen de défense"..."c'est le vandalisme de la défense désespérée"...."le véritable meurtrier de l'Archevêque Darbois, c'est Thiers".(ndlr: en d'autres termes, si demain, Ingrid B. venait à mourir, il faudrait blâmer Uribe, et pas les terroristes marxistes).

Les lecteurs attentifs de Marx (et de Engels) -dont je fais partie- sont donc amenés à se poser la question suivante: Si les les jeunes prolétaires (de la GARDE MOBILE) qui tirèrent sur les émeutiers des "journées de juin" sont de mauvais prolétaires (lumpen), et si les prolétaires des Fédérations anti-Versaillaises de la GARDE NATIONALE qui incendièrent 238 edifices publics (dont l'Hôtel de Ville), ou maisons privées (dont celle de Thiers) et exécutèrent (souvent dans la rue et sans jugement -c'est-à-dire lynchèrent) 67 otages, dont l'Archevêque de Paris,Mgr DARBOIS ainsi que 19 Prêtres et Religieux, sont de bons prolétaires -et non les dignes successeurs des terroristes de l'An II- QUEL EST LE CRITERE OBJECTIF UTILISE PAR MARX POUR LES DIFFERENCIER ?

J'invite instamment les éléments le l'ultra-gauche, présentement occupés à infiltrer la Droite Nationale, à maider dans ma queste de vérité, en me suggérant une réponse.

Jean-Pierre PAGèS-SCHWEITZER









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