mercredi 28 novembre 2007

LE SECRET.......DES PHRASES TRONQUEES

Nous étions habitués -depuis 1945- à l'utilisation, par nos adversaires politiques, de phrases tronquées, et plus particulièrement de deux phrases: l'une émanant de Robert BRASILLACH et l'autre de Pierre LAVAL.

Mais cette fois-ci, dans son film "UN SECRET", Claude MILLER bat tous les records !

Non seulement on ne cite, comme à l'accoutumée, que la première partie de la phrase, mais ce tronçon de phrase :"nettoyez-moi tout ça et surtout n'épargnez pas les petits", est, comme on va le voir, très éloigné de la fameuse phrase de Robert Brasillach (lui-même cité dans le film), tirée d'un article intitulé "Les sept internationales contre la Patrie", publié dans JE SUIS PARTOUT, le 25 septembre 1942. (l'auteur du scenario aurait-il fait l'amalgame avec certains propos tenus par Nicolas Sarkozy ?).

Quoi qu'il en soit, il faut, pour interpréter équitablement cette phrase -cetainement très maladroite, et qui explique peut-être la sévérité du jugement rendu à son encontre le 19 Janvier 1945 -, la situer dans son contexte.

A l'automne 1942, deux mois après la RAFLE du VEL' d'HIV', les allemands ont réussi à se débarrasser de Xavier VALLAT et à le faire remplacer par un Commissaire aux Questions Juives plus "zélé": Louis DARQUIER, dit de PELLEPOIX (qui, rappelons-le finira tranquilement ses jours en Espagne, donnant même des interviews à la Presse française).

Les déportations, d'abord à Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande, puis ....."vers l'est", ont commencé;et les modalités de ces déportations -décidées par le IIIème Reich- sont laissées à la discrétion de Vichy, et plus particulièrement du Président du Conseil Pierre LAVAL.

Le problème principal qui se pose alors est: QUI déporter ? Uniquement les Juifs apatrides ? Les Juifs Français ? -et surtout, doit-on déporter les enfants avec leurs parents ?

Pierre Laval sera amené à trancher.

L'Archevêque de Toulouze, Mgr SALIEGE, s'exprimera sur cette décision -et Robert Brasillach aura la malencontreuse idée d'en profiter pour critiquer ce prélat,et, à travers lui l'attitude de l'Eglise de France, face au projet de "Révolution Nationale" initié par le Maréchal.

Il convient à ce point, d'aborder le problème le plus crucial -et le plus controversé- de la IIème Guerre mondiale: QUI SAVAIT QUOI ?

Il est incontestable que le Chancellier du Reich et ses adjoints (chargés des Affaires Juives) ont été particulièrement habiles, puisqu'encore aujourd'hui -65 ans plus tard- le doute subsiste, en ce qui concerne de savoir, qui, en France, était au courant de la destination réelle des convois de déportés.

Je ne suis pas qualifié pour "pontifier" sur le sujet. je ne ferai qu'exprimer mon opinion personnelle -pour ce qu'elle vaut.

Officiellement, à en croire les Allemands, ces "transferts....vers l'Est", avaient pour but de regrouper les Juifs en Pologne orientale, dans des camps "de travail", qui seraient amenés à constituer, le moment venu, un "Foyer Juif", voire un ETAT JUIF.

Je suis convaincu, personnellement, même si mon témoignage (basé sur ce que m'a déclaré ma mère), n'est peut-être pas tout à fait impartial, que Robert Brasillach -et Pierre Laval- ont cru au mythe des "camps de travail" (même s'ils n'ont peut-être pas beaucoup cherché à approfondir la question...).

C'est pour cette raison que Pierre Laval a été amené à prendre la décision (Télégramme "Dannecker" du 6 juillet 1942) de préconiser la déportation des enfants (8.000, de moins de 16 ans,dont aucun n'est revenu).

Dans son article, Robert Brasillach commente la protestation de l'Archevêque de Toulouze, contre les mesures anti-juives et déclare: "Il (Mgr Saliège) parle de brutalités et de séparations QUE NOUS SOMMES TOUS PRETS A NE PAS APPROUVER,
car il faut se séparer des Juifs en bloc et ne pas garder de petits"..........et il conclut en disant: "l'humanité est ici d'accord avec la sagesse".

Il est donc évident (même pour le Trotskyste le plus invétéré) que,replacée dans son contexte -et citée dans son intégralité-
cette phrase signifie en fait, pratiquement le contraire de ce que Claude MILLER (conseillé par Me Serge KLARSFELD)a voullu faire croire à ceux qui assisteraient à la projection d'UN SECRET.

Quant à Pierre Laval, sa phrase (du 22 Juin 1942): "Je souhaite la victoire de l'Allemagne"....elle a été répétée mille fois, par ses détracteurs, -en omettant, bien sûr, d'en donner la deuxième partie: "parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s'installerait partout".

Là aussi, si l'on veut comprendre ce qui a pu amener "l'auvergnat" à prononcer cette phrase, pour le moins imprudente, il faut se situer dans le contexte de l'époque : Tout le monde (à part, bien sûr, les communistes) redoutait, à tort ou à raison, le COMMUNISME RUSSE (baptisé "bolchevisme") -et peut-être plus les Russes, que le communisme...

Des fantasmes de "hordes asiatiques, barbares et sanguinaires -à l'affut aux frontières de l'Allemagne, -déferlant sur la France, étaient partagés par la plupart de nos concitoyens, qui voyaient dans l'Allemagne, une véritable "ligne Maginot" les protégeant de cette menace.

Cette menace étaient peut-être exagérée -mais elle était réelle, et la GUERRE FROIDE qui succéda à la IIème Guerre mondiale, leur aura, en partie, donné raison.


Jean-Pierre PAGèS-SCHWEITZER

Aucun commentaire: