mercredi 31 octobre 2007

NOTE SPIRITUELLE DU FRERE THOMAS DE LA TRINITE *** N°4

THERESE DE LISIEUX: UN DOCTEUR SANS DOCTORAT


"Pour quiconque suit la <> de l'agneau,la voie d'enfan
-ce inaugurée à Bethlehem,tout ce
qui est petit, devient grand"
(Un moine de l'église d'orient-
"Jésus" p 99)



J'ai eu la grande joie de participer, samedie 13 octobre, à un pélerinage à Lisieux, organisé par la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X.

C'était mon premier pélerinage, mais ce n'était pas mon premier voyage à Lisieux.Thérèse (...et Bernadette) ayant toujours été mes favorites.

Cependant, en dépit de ma grande dévotion à Sainte Thérèse de l'Enfant-jésus et de la Sainte Face, je dois avouer qu'en la déclarant "docteur de l'Eglise", en 1997, Jean-Paul II m'a un peu pris de court.

C'est la troisième femme à qui l'Eglise a rendu cet honneur.
En ce qui concerne Catherine de Sienne (1347-138O) et Thérèse d'Avila (1515-1582) (dont j'apprécie les Ecrits -mais pas la personne), on comprend aisément ce qui a pu justifier, en 1970, ces décisions de Paul VI.
Pour Thérèse de Lisieux, c'est beaucoup moins évident.

L'un des critères -voire le critère "principal"- qui, jusque là avait guidé l'Eglise dans l'attribution de ce titre, "l'eminens eruditio" (je ne ferai pas l'injure à mes lecteurs, de traduire), s'applique en effet, difficilement, à cette jeune fille qui interrompit ses études secondaires (au monastère des Bénédictines de Lisieux), à l'age de 15 ans, pour entrer au Carmel -après s'être rendue à Rome, avec son père, afin d'obtenir une dérogation de Léon XIII.

Bien qu' "Histoire d'une âme" soit, depuis plus d'un demi-siècle, l'un de mes livres de chevet, je n'avais jamais considéré les "intuitions" de la petite sainte de Lisieux, comme un "apport" au corpus théologique de l'Eglise.

A première vue, je ne voyais pas d'innovation, ni dans son "Histoire", ni dans sa correspondance: son message d' AMOUR étant essentiellement inspiré de l' "Hymne à la charité" de Saint-Paul (1 Cor 13:2,3) :"Et quand j'aurais le don de prophéties, la science de tous les mystères et toute la connaissance....si je n'ai pas l'AMOUR, je ne suis rien (nihil sum)".

Pour moi, elle avait surtout été, dans sa vie, un TEMOIGNAGE, à la fois de l'importance de la praxis de l' amour/charité/miséricorde (grec: agape lat:caritas), ainsi que de la nécessité de l'ABAISSEMENT (à l' "Imitation de Jésus-Christ" -le livre de chevet de Thérèse)- mais également exposé par Saint-Paul (Phil 2:7,8) :"Il s'anéantit (grec Kenoo = se vider) lui-même (= il s'est vidé de son pouvoir)....devenant semblable aux hommes....il s'humilia lui-même (humiliavit semetipsum).Egalement Heb 2:9 "abaissé...au-dessous des anges". C'est ce que les théologiens appellent la CHENOSE.

Quand à la nécessité d'être "comme des petits enfants", Notre Seigneur lui-même l'avait évoqué
(cf Mathieu 18:3 et Marc 10:15 : "si vous ne devenez pas comme les petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux", "le royaume de Dieu est pour ceux qui leur ressemblent").

En fait, il n'y a rien de foncièrement nouveau -théologiquement parlant- dans la pensée de la petite sainte de Lisieux.

L'enseignement du "Docteur Thérèse Martin" n'est pas dogmatique (elle n'aurait probablement pas compris, plus que Bernadette, ce que la Sainte Vierge voulait dire par "Que soy era immaculada councepciou"). Son message est avant tout SPIRITUEL.

La "Reine des cieux" (Ms A, folio 30°) lui a souri -et elle a compris l' "essentiel" du message de Notre Seigneur, sa substantifique moelle :l' HUMILITE et l'AMOUR CHARITABLE (cf Jean-Paul II: "Elle nous a appris l' AMOUR MISERICORDIEUX") - et cela dans les "toutes petites choses de la vie".

Avec Thérèse de l'Enfant-Jésus, la simplicité s'est assise dans la chaire des docteurs.
Que cette grâce nous soit donnée.Amen.

Frère Thomas de la Trinité

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