NOTE SPIRITUELLE DU FRERE THOMAS DE LA TRINITE N°4
MOTU PROPRIO, MOTIFS INAPPROPRIES
la vision de Celui qui est LA LUMIERE
DU MONDE ? (Un moine de l'Eglise
d'orient :"L'offrande liturgique" (cerf)
(p 64)
En juillet dernier, sa sainteté le Pape Benoît XVI publiait, au grand dam de l'Eglise de gauche -c'est-à-dire 90 % des catholiques français, et 100% de leurs Evêques - un MOTU PROPRIO (du latin "de son propre chef"), non touché, soulignons-le par l'infaillibilité pontificale, libéralisant la Messe tridentine (dite rite de Saint-Pie V): c'est-à -dire la Messe en latin.
Les motifs le plus souvent invoqués par les béni-oui-oui de Vatican II, sont la non-connaissance, par le bon peuple, du latin, et le manque de convivialité de l'ancien rite, où, le Prêtre respecte si peu ses ouailles , qu'il leur tourne le dos....pour marmonner des prières "secrètes", dont la teneur -par définition- n'est connu que du clergé..
En vérité, "j'ose dire" que les dits ouailles -et leurs Evêques - n'ont rien compris au film !
Si l'Eglise catholique, apostolique et romaine considère que la Messe, selon Paul VI, est véritablement une "Messe", alors elle aurait pu faire l'économie de la CONTRE-REFORME (avec, en 1542, la reconstitution du Tribunal de l'Inquisition)...et des GUERRES DE RELIGIONS.
En effet, la Messe conciliaire ressemble à s'y méprendre à un service religieux PROTESTANT, appelé "culte",et qui comprend, occasionnellement une "eucharistie" (symbolique), appelée "Cène".
La convivialité y est assurée: tout le monde s'embrasse et la congrégation y est invitée à s'exprimer librement, tout comme lors de l'inénarrable "prière universelle"( du style:"Pour les sans papiers et les sans crayons, prions le Seigneur !).
En instaurant la "nouvelle liturgie" (que l'on pourrait qualifier de liturgie "réformée"), les Pères conciliaires (et leurs épigones), ont fait la démonstration de leur totale ignorance et incompréhension de la FONCTION ORIGINELLE de la Messe.
Dans l' EGLISE PRIMITIVE, (n'en déplaise à Dom OURY,o.s.b.,Moine de Solesmes, qui prétend que la Messe actuelle est "plus authentiquement traditionnelle que l'ancienne"), la Messe n'était certainement pas considérée comme une "réunion" à caractère social.
Elle comportait même un aspect qui serait aujourd'hui considéré comme "très peu" convivial; puisqu'une fois la première partie de la Messe (Liturgie de la Parole ou Messe des catéchumènes), terminée, les Diacres invitaient lesdits "catéchumènes" (personnes non-baptisées) à quitter les lieux, et fermaient les portes.(cette cérémonie de la "fermeture (aujourd'hui symbolique) des portes", subsiste dans la liturgie de l'Eglise d'Orient -à qui la Providence a épargné un "Vatican II").
Seuls, les "Saints" (c'est le titre que se donnaient les premiers chrétiens-baptisés) (Actes 9:13), étaient autorisés à prendre part à l'EUCHARISTIE. (voir à ce sujet: B.Bagatti "l'Eglise de la circoncision" (1965) et E.Testa "la fede della chiesa madre di Gerusaleme" (1995).
Le but ultime de la Messe n'était donc pas de rassembler les fidèles en vue d'un "partage" -ni même d'une "Prière commune" -Il y avait, et il y a toujours aujourd'hui, d'autres moments spécifiques de prière, comme par exemple les Vêpres.
Alors, me direz-vous, quel est donc (selon vous...), le but ultime de la Messe ?
La réponse est fort simple : La Messe (du latin "missa" part.passé de "mittere" qui signifie "renvoyer" -puisqu'elle débutait après que les catéchumènes aient été invités à sortir), était conçue, dans l' EGLISE PRIMITIVE, de manière à favoriser une "rencontre" avec le Seigneur : Elle débutait par l'acclamation "marana-tha :Seigneur (Kyrios), viens ! " (1 Cor 16:23) ( c'est l'origine de "l'épiclèse": invocation du Saint-Esprit, afin qu'il consacre le pain et le vin).
Elle se déroulait originellement dans les catacombes (à Rome), ou dans les GROTTES (dites "mystiques"),comme, à Jérusalem, la grotte de GETHSEMANI.
On y allumait tout d'abord des torchères ("Ascension des lampes").Leur lumière vacillante induisait une certaine relaxation (elle "élevait les coeurs"), propice à la méditation et à la prière.
Plus tard elles seront remplacées par des chandelles et des cierges,qui, bien sûr, rempliront la même fonction.
Les bâtisseurs des cathédrales médiévales connaissaient bien l'importance de la lumière -et surtout des couleurs, dans les états méditatifs,qui décidaient des choix chromatiques des vitraux.
L'odorat était également sollicité par "l' OFFRANDE DES ENCENS" (appelés "parfums" dans le judaïsme -heb: "reah",la même racine que "rouah":souffle/esprit).
Encens que l'on brulait déjà dans le "SAINT DES SAINTS" du Temple de Jérusalem (St-Michel, archange,se tenait à la droite de l'autel des parfums: "stantis a dextris altaris incensi", comme le dit la liturgie tridentine).
Pourles premiers chrétiens, l'encens était suceptible d'attirer LA PRESENCE DIVINE (cf L.Gillet: "Questions sur la Chekinah"), - et surtout, il "purifiait" les coeurs des fidèles, les préparant ainsi à faire l'expériende de la "Présence".
Les ESSENIENS étaient persuadés que la "Cour Céleste" assistait, invisiblement, à leurs cérémonies.
L'Eglise primitive partageait cette croyance et des CHOEURS accompagnaient le rit, cherchant peut-être à imiter -voire à "répondre" aux CHOEURS ANGELIQUES.
Ces chants, appelés "PIYUT", comprenaient surtout des psaumes et des HYMNES MESSIANIQUES (comme la "Chanson des Anges") -ce sont les ancêtres du CHANT GREGORIEN, avec qui ils partagent la même structure strictement monadique.
La langue utilisée lors de ces cérémonies, langue liturgique , n'était pas l' Hébreu (langue sacrée des Juifs), mais l' ARAMEEN, puisque c'était la langue utilisée par le Christ et ses disciples.
On en retrouve des traces dans les Evangiles -plus particulièrement chez Marc: "hosa-na" (sauve -maintenant) (Mc 11:9), "ephphata" (ouvre-toi) (Mc 7:34), "abba" (père).
Exceptionnellement "eloi,eloi, lama sabachthani" (Mc 15:34) est en hébreu. (je n'ai pas d'explication).A chaque fois, Marc traduit; ce qui impliquerait qu'il s'adressait principalement aux "gentils", qui ne connaissaient pas l'araméen.
Plus tard, le LATIN deviendra la "langue sacrée" de la Messe catholique -comme le SLAVON est la langue sacrée des orthodoxes russes, serbes et bulgares, le COPTE (langue des pharaons) celle des chrétiens d'Egypte -qui parlent l'arabe- et le SYRIAQUE celle des chrétiens d'Ethiopie et d'Irak.
Ces langues liturgiques ne sont comprises que par le clergé, mais personne , dans ces pays, ne semble avoir à y redire...
Enfin, c'est dans la langue sacrée que l'Officiant prononcera les paroles de la consécration, l' EUCHARISTIE, c'est-à-dire la MESSE proprement dit.
Les fidèles seront ensuite invités à communier: C'est là le POINT CULMINANT de la liturgie :
C'est à ce moment précis, lors de l'ingestion du pain azime consacré, que celui qui croit en la Présence réelle, peut, s'il s'y est suffisamment préparé, faire l'expérience de la PRESENCE, et peut-être même comtempler le VISAGE DE LUMIERE (cf Un moine de l'Eglise d'Orient "Présence du Christ" -Chevetogne-(1960) et "Le Visage de Lumière" -Chevetogne-(1966).
Et pour recevoir ces grâces, il n'est pas nécessaire de comprendre le latin, ni d'avoir assimilé les subtilités Thomistes (et donc aristotéliciennes) de la doctrine de la "transsubstantiation"; comme il est écrit (Mt 5:8) "Heureux ceux qui ont purifié leur coeur (lat "mundo corde"), car ils verront Dieu. Amen.
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