LE BARON FAIN
« Mémoires » du baron Fain
À propos de l’auteur
Né en 1778, le baron Fain fut, à partir
de 1806, le secrétaire-archiviste de Napoléon. Il accompagnera
l’Empereur dans son travail quotidien et dans tous ses déplacements.
Silencieux et méthodique, Fain n’a pas perdu une miette de son
expérience aux côtés du grand Napoléon. Issu d’un milieu modeste, il est
fait baron de l’Empire en 1809, puis deviendra même le secrétaire
particulier de l’Empereur en 1811. Il ne le quittera pas jusqu’à
l’abdication de Fontainebleau puis la défaite de Waterloo.
Il servira ensuite Louis-Philippe Ier
avant de rédiger ses mémoires, d’un grand intérêt pour les historiens.
Il décédera en 1837.
Présentation du livre et appréciations
Avec le fidèle baron Fain, nous
plongeons au cœur des journées de travail de Napoléon. De la chambre à
coucher au cabinet, du déjeuner au cabinet extérieur, du Conseil d’État
au Conseil d’administration, Fain nous livre tous les rouages de la
mécanique impériale aux Tuileries. Il nous montre un Napoléon passionné
et travailleur, prenant peu de repos et tentant de vivre dans le
paradoxe opposant la nécessite de son système avec sa répugnance pour la
routine.
Loin des clichés le dépeignant en tyran
ou en despote totalitaire, on découvre un Napoléon à l’écoute de tous,
n’hésitant pas à se plier à l’avis général contre son gré. Écoutons-le
plutôt, sous la plume de Fain, s’incliner devant le Conseil d’État : «
Messieurs, on prononce ici par la majorité ; je demeure seul ; mais je
vous déclare que, dans ma conscience, je ne cède qu’aux formes. Vous
m’avez réduit au silence et nullement convaincu. »
Après nous avoir montré en détail tout
le fonctionnement de l’État, ainsi que les personnes qui le composent,
Fain nous entraîne également dans les voyages de l’Empereur et dans ses
campagnes militaires. En conclusion, il nous dresse un portrait du
caractère de celui-ci dans l’intimité. Une fois de plus, les clichés en
prennent pour leur compte. D’une extrême galanterie et d’une réserve
méconnue envers les femmes, Napoléon était également très loin du tyran
que l’on veut parfois présenter. Jamais n’a-t-il piqué une colère
injustifiée sans s’attacher à réparer cet excès, d’une manière ou d’une
autre.
Aussi était-il d’une grande générosité
envers les nécessiteux de tout rang social qu’il rencontrait, et
attachait une importance hors du commun au suivi des blessés de guerre.
Il est à préciser que ces nombreux élans de générosité se faisaient tous
sur sa caissette personnelle.
Il serait vain ici de poursuivre dans
les anecdotes tant celles-ci sont nombreuses. Ainsi pouvons-vous
simplement conclure cette mise en bouche en donnant la parole à Fain
lui-même :
« Ce qu’on appelle vices, Napoléon n’en avait aucun. (…) Il a fait des fautes, sans doute ! Il faut bien qu’il en ait commis puisqu’il a succombé ; mais quelque dissection qu’on lui fasse subir, la curiosité du scalpel ira se perdre dans le nombre d’ennemis qui l’a accablé et dans les affections qui l’ont trahi ! Qu’importe au surplus que les astronomes découvrent des taches dans le soleil ?
Les peuples n’en verront toujours que l’éclat. Napoléon était assez grand pour avoir des faiblesses. »FAIN Agathon-Jean-François, Mémoires, Arléa poche, Paris, mars 2014, 256 p.
(lebreviairedesptriotes.fr)
===================
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire