NICOLAS DUPONT-AIGNAN
Dupont-Aignan : « Bonaparte a posé les bases modernes d’un État fort au service de tous les Français »
Nicolas Dupont-Aignan,
président de Debout la République et fraîchement réélu à la tête
d’Yerres (Essonnes), a répondu aux questions du Bréviaire des
patriotes.
Quel rapport entretenez-vous avec celle-ci et comment souhaitez-vous procéder pour que cet unanimité s’élargisse sur le plan national ?
Je remercie les
Yerrois de m’avoir réélu pour un nouveau mandat. J’ai une grande fierté
du travail que nous avons réalisé à Yerres. Au moment où la parole
politique est tant galvaudée, où les Français ne croient plus en rien ni
en personne, l’exemple de notre ville démontre qu’en tenant le langage
de la vérité, en appliquant à la lettre ses engagements et en respectant
ses concitoyens, ces derniers respectent à leur tour leurs élus. C’est
ce que j’espère appliquer au niveau national. Je suis persuadé que les
Français attendent une nouvelle offre politique, et vont se détourner
des anciens partis. De nouvelles forces, comme Debout la République,
sont en train d’émerger au niveau national.
En pleine campagne « Debout la
France » pour les élections européennes, quelle voix souhaitez-vous
faire entendre à propos de l’Europe ?
Notre liste Debout
la France ! « Ni système, ni extrêmes» propose une alternative aux
Français qui veulent mettre fin à l’Union européenne telle qu’elle s’est
construite. Tant que nous ne reprendrons pas notre liberté monétaire,
que nous ne contrôlerons pas nos frontières et que nous ne déciderons
pas de nos propres lois, la France ne s’en sortira pas. Nous voulons
rapatrier du pouvoir à Paris et rebâtir une Europe gaulliste des
coopérations concrètes à l’image d’Airbus. Nous serons présents dans
toutes les circonscriptions européennes pour proposer ce choix aux
Français, celui d’une Europe au service des citoyens.
Vous avez récemment eu un vif
échange avec le « journaliste » Frédéric Haziza. Comment expliquez-vous
cette volonté de nuire à un parti comme Debout la République qui,
pourtant, donne déjà bien trop de gages de respectabilité ?
Frédéric
Haziza m’a calomnié sur plusieurs plateaux TV et dans son dernier
livre. Obsédé par sa thèse politique ridicule d’une peste brune qui
réapparaîtrait dans notre classe politique, il a cru trouver en Debout
la République une cible. Sauf qu’il s’est trompé car tout mon engagement
politique montre que j’ai toujours combattu les idéologies de haine, la
xénophobie ou l’antisémitisme. J’ai toujours néanmoins défendu la
liberté d’expression, ce qui apparemment déplaît à M. Haziza.
Lorsque nous nous sommes
rencontré fin 2012, vous proposiez un rassemblement des patriotes autour
d’un programme commun, en dehors de la logique des partis. Où en est ce
projet aujourd’hui ?
Je
reste persuadé que plus nous serons nombreux à vouloir briser la
banquise qui est en train de tuer la France, mieux ce sera. J’appelle
tous les patriotes à se rassembler sur une ligne claire : celle d’un
patriotisme républicain tranquille pour pouvoir rassembler les Français.
Cette proposition est évidemment d’actualité.
Vous proposez de réduire
l’immigration de moitié. Au vu du remplacement de population auquel nous
assistons aujourd’hui et des taux de natalité très inégaux (voir notre entretien avec Jean-Marie Le Pen, ndlr), une diminution de moitié est-elle suffisante pour sortir de cette impasse démographique et identitaire ?
La politique
d’immigration doit marcher sur deux jambes : l’objectif dans un premier
de temps est en effet de réduire de 50% le nombre d’immigrants, pour
tenir compte d’un climat économique plus difficile pour l’intégration du
fait de la persistance d’un chômage de masse et faciliter
l’assimilation des immigrés déjà présents sur le sol français. Sans un
rétablissement des frontières et donc une sortie de l’espace Schengen,
cet objectif ne pourra pas être atteint.
La seconde chose à
faire est de relancer et intensifier l’aide au développement en faveur
des pays d’émigration, notamment africains, pour inciter leurs
populations à rester chez elles. Une fois cette politique mise en œuvre,
nous pourrons ajuster la politique en fonction des résultats.
N’estimez-vous pas que Debout la
République dépense trop d’énergie à vouloir se démarquer du Front
National et à lui taper dessus ?
Debout la République
ne cherche pas à taper sur le FN. J’ai toujours été hostile à la
diabolisation de ce parti. Pour autant, notre histoire politique est
différente. Nous avons un programme et je suis heureux que le FN nous a
rejoint sur certains points mais nous avons nos différences. Nous,
gaullistes sociaux, attachés à la libre entreprise, avons le droit
d’avoir notre propre projet. Nombre de Français qui ne veulent plus de
cette Union européenne, ne veulent pas obligatoirement du FN, lequel,
soit dit en passant, vire à gauche toute avec un étatisme se rapprochant
du programme de Mitterrand en 81. Tout l’enjeu est de rendre les
euro-fédéralistes minoritaires en mai prochain.
Beaucoup de bonapartistes, pour ne pas dire de plus en plus,
soutiennent DLR ou en font partie. Quelle différence faites-vous entre
le gaullisme, dont vous vous revendiquez, et le bonapartisme ? Quel est
votre sentiment vis-à-vis de ce courant ?
Personne ne peut
nier que Bonaparte a posé les bases modernes d’un État fort au service
de tous les Français et a sauvé l’héritage de la Révolution.
Le
Général de Gaulle a défendu bec et ongle l’indépendance de la France.
Foncièrement pragmatique, de Gaulle avait pour habitude de prendre les
réalités « comme elles sont » et de les lire au travers de permanences
historiques qui méritent d’être connues et assumées. C’est bien pourquoi
l’État-nation lui apparaissait comme le mode d’organisation le plus
abouti et le plus à même de réaliser les aspirations humaines,
individuelles et collectives, chacun peut s’y reconnaître.
Selon vous, la République est-elle le meilleur régime qui puisse s’appliquer à la France ?
La
question du régime politique le plus adapté à notre pays s’est
régulièrement posée au XIXe siècle. Heureusement nous en sommes sortis
et personne ne remet eu cause la République. Celle-ci a réussi à
synthétiser les idéaux de la Révolution et la stabilité du bonapartisme.
La Ve République permet à l’homme ou la femme choisi par le peuple
français de tirer toute sa légitimité pour gouverner le pays.
Malheureusement, les incessants transferts de pouvoir à Bruxelles
empêchent nos gouvernants d’agir, la République devenant une coquille
vide.
Enfin, c’est désormais l’une de nos traditions, pouvez-vous finir avec un mot d’espoir pour la France ?
Je
suis convaincu que le peuple français va se réveiller lors de ses
élections européennes. Tous ceux qui croient en la France, doivent
s’engager ! La flamme du patriotisme ne cessera de grandir ; nous devons
tous y contribuer.
La France peut s’en sortir à condition de changer
les règles du jeu de l’Union européenne, et cela passe par un message
clair lors de ce grand rendez-vous des élections européennes de mai
2014.
Propos recueillis par Christopher Lings le 16 avril
À lire / à voir :
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