mercredi 4 décembre 2013

L'HISTORIEN JEAN-PAUL DEMOULE : CAUTION "SCIENTIFIQUE" DE BESANCENOT ET AL.

On a retrouvé la 7e Compagnie !

Pour que la France ne subisse pas un génocide par migration massive. 

Par Etienne Dolet


Chacun se souvient avoir vu, fût-ce à la télévision, trois films dont les « héros », de véritables Pieds nickelés de la défaite de 1940 ou de la résistance imaginaire, sont le sergent-chef Chaudard, joué par Pierre Mondy, le soldat Pithiviers (Jean Lefèvre), le soldat Tassin (Henri Guybet), le capitaine Dumont (Pierre Tornade), etc. Cette trilogie commence par « Mais où est donc passée la 7e compagnie ? », se poursuit par « On a retrouvé la 7e compagnie » et s’achève (enfin ! pour les cinéphiles) par « La 7e compagnie au clair de lune ».


Quarante ans plus tard, un archéologue ressuscite la 7e Compagnie, en annonçant fièrement « On a retrouvé l’histoire de France » (Robert Laffont, 2012). Vous serez sans doute heureux d’apprendre que l’histoire de France s’était perdue dans la débâcle, mais qu’un dénommé Demoule l’avait sauvée. 

Robert Lamoureux, en filmant Chaudard, Tassin, Pithiviers et autres, n’avait d’autre intention que de divertir le bon peuple ou de faire travailler des comédiens, techniciens du cinéma, propriétaires de salle, projectionnistes, etc. Il n’est rien de plus généreux que de donner du travail à ceux qui n’en ont pas.

 Il en va tout différemment de l’histoire de France. Certes, elle est enseignée, quand elle l’est encore, de façon calamiteuse ou partiale, mais les éditeurs qui vendent des livres d’histoire et ceux qui en écrivent reconnaissent que jamais l’histoire de France, fût-elle massacrée par les idéologues, n’a connu autant de faveur, et même de ferveur, chez les gens de peu, ceux qui ne sont pas bac + 15, mais qui font la France et évitent qu’elle ne sombre dans les abysses du néant. 
Dans un passé récent, Demoule a peut-être écrit un « Mais où est donc passée l’histoire de France » (sans doute aux oubliettes socialopes ou dans quelque cul-de-basse fosse gauchote. Il faut s’attendre à ce que, sous peu, il écrive un « L’histoire de France au clair de lune », qui réjouira le bon peuple et dans lequel les archéologues, dont lui, joueront le rôle burlesque de résistants d’opérette ou par accident. 


Les thèses de M. Demoule sont tranchées, carrées, bétonnées. Pour lui, la France n’existe pas ou n’a pas d’origine. Si par hasard elle existe, c’est par défaut comme un fantasme ou un pays zombie. Cela n’a pas empêché de publier en 2004 « La France archéologique » (chez Hazan). Si l’on traduit en bon français ce titre en fonction de l’idée qu’il se fait de la France, c’est « le fantasme archéologique ». 

En 2007, les éditions La Découverte (nouvelle appellation des éditions Maspero, du temps de la « Ligue », non la Sainte Ligue des Guise, mais la très Sainte Ligue des léninistes), ont publié du même auteur « La Révolution néolithique en France », c’est-à-dire en Fantasmie. 
Cette « révolution » a duré plus de six mille ans, ce qui est antinomique avec l’idée même de révolution, fût-elle néolithique. On peut donc douter que se soit produite une révolution. Le livre traite donc d’un fantasme chez les zombies. 


Trêve de plaisanteries ! M. Demoule est la caution scientifique des Besancenot, Balasko, Péquenot, Momo, cocos, antiracistos, socialos, gauchos, écolos et de tous ceux qui célèbrent la disparition des papiers, des frontières, des limites, des bornes, des lois, des règles, des nations, des Etats et autres. Non seulement il est la caution de tout ce fatras, mais il met son savoir au service de ces politiciens. 

C’est la raison d’être du livre (« caduc », aurait dit Arafat) « On a retrouvé l’histoire de France » et dont le sous-titre est « Comment l’archéologie raconte notre passé » (Robert Laffont, 2012). 

« Notre passé » ? On ne lui en demande pas tant. Qu’il raconte le sien autant qu’il veut, mais qu’il ne pose pas ses sales pattes sur le nôtre. 

Il y est question de « migrants » (pas de panique, quelques dizaines de milliers d’individus) établis entre 100000 et 2000 avant le début de notre ère sur des fragments d'un territoire qui correspond à celui de la France actuelle. La notion de migrant suppose des frontières, un Etat ou des Etats, des organisations humaines, des règles ou des lois. Il y a 50000 ans, il n’y avait pas de migrant où que ce soit, même pas en Afrique, et on ne peut pas tenir des groupes d’individus établis au bord de la Somme pour des « migrants », sous le prétexte que leurs très lointains ancêtres seraient venus d’ailleurs dix ou vingt mille ans auparavant – ou bien il faut tordre les mots ou leur faire subir la question pour qu’ils disent ce qu’ils ne disent pas. Il y a cent mille ans, l’Afrique n’avait pas d’existence, pas plus (ni pas moins) que la France. 

Mais Demoule ne prédique cette inexistence qu'à la France. Cela donne des affirmations de ce type : « Le premier « Français » fut un émigré d’Afrique, de la famille des Homo habilis et Homo erectus qui traversèrent la Méditerranée ou la contournèrent il y a environ un million d’années ». D’un pays qui n’existe pas, personne ne peut inférer l’existence de naturels, sauf le Grand Zampano de l’archéologie. La notion de « premier Français » justifie que les Africains invoquent la loi du premier occupant pour s’établir en France, sans que ses habitants historiques aient à exprimer quelque avis que ce soit. Demoule ne se rend même pas compte que la loi du « premier Français » légitime la conquête de l’Afrique par les Européens : comment peut-on contester à des peuples de revenir chez eux ?


Il est dans cette « histoire de France » retrouvée, qui n’est pas de l’histoire et qui n’a rien à voir avec la France, une question gênante que voici résumée : les populations néandertaliennes, à savoir les plus anciens habitants de « France », ceux qui ont peint la grotte Chauvet et celle de Lascaux, ont disparu à la suite de l’installation massive de nouveaux arrivants appartenant à la sous-espèce sapiens sapiens. Ceci fut-il la cause de cela ?

 Cet hypothétique génocide fait furieusement penser à la disparition des populations amérindiennes des Etats-Unis d’Amérique ou à l’extermination des populations juives des Terres de sang de Snyder, ce Yiddishland qui s’étend des pays baltes à la Roumanie. 

L’analogie est sans doute trop insolente. Comment ! Les migrants chers à Besancenot et à son Nouveau Parti d’Allah pourraient participer à la destruction d’une civilisation et faire disparaître de vieilles populations indigènes ? Comment ! Un génocide par migration massive ?! Voilà des crimes contre l’humanité à horrifier les citoyens du monde. M. Demoule préfère les nommer métissage. C’est du négationnisme par anticipation ou par prudence.  


Demoule consacre des chapitres à dénoncer l’instrumentalisation du Paléolithique, du Néolithique, de la Gaule d’avant les Romains, de la Gaule après les Romains, des Francs et des barbares, par des romanciers, des historiens et des idéologues qui ont plaqué sur ces longs siècles des idées, des représentations, des croyances, nécessairement fausses, pour se guinder au sommet de la hiérarchie des êtres ou des races.

Or, « On a retrouvé l’histoire de France » s’abandonne sans limite à ce qui est réprouvé chez ces idéologues. Les découvertes archéologiques récentes servent à illustrer la grandeur de l’absence de frontières et de limites, quitte à ce qu’elles soient déformées pour qu’elles s’ajustent aux migrations actuelles. M. Demoule compare son savoir à celui des programmes de l'école primaire et du collège, qui sont farcis d’erreurs grossières, ou à ce qu'en disent les médias, les films, les faussaires, les amuseurs. 

On est heureux d’apprendre que, de son propre aveu, M. Demoule met son archéologie au niveau du CM2 ou de Rosny aîné ou de JJ Annaud. C’est un « immense savant ». L’immensité de son savoir s’évalue à l’aune à laquelle il se mesure.


© Etienne Dolet pour LibertyVox
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