EPHEMERIDE MONARCHISTE
Ephéméride du 26 Octobre.
C’est
surprenant mais c’est ainsi : il y a une quinzaine de jours, dans
l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand’chose ( voire rien
du tout…) ; du moins pas grand’chose de notable et vraiment digne d’intérêt.
Nous en profiterons donc, dans notre évocation historico-culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel
à notre balade dans le temps ; et nous évoquerons ces jours-là des
faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme
une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus
longue.
Ces jours creux seront donc prétexte à des Evocations : Quand la Terreur s’est abattue sur Notre-Dame de Paris. Quand le Consul Caïus Marius a sauvé Rome et la Civilisation en écrasant, en Provence, les Cimbres et les Teutons. Quand Le Nôtre a imposé les Jardins à la Française . Quand
Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé. Quand Louis XIV a fait de
Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien. Quand la
cathédrale saint Pierre de Beauvais a reçu, au XIII° siècle, son
extraordinaire vitrail du "Miracle de Théophile" etc.......
Aujourd'hui
: Octobre 1793 : Quand la Terreur s'abat sur Notre Dame….. ou :
L'incroyable histoire des statues des rois de Juda.....
OCTOBRE 1793 : Quand la Terreur s'abat sur Notre Dame….. ou : L'incroyable histoire des statues des rois de Juda.....
« En France, pendant la Terreur, les têtes sont tombées par milliers. Mais ce n’était pas encore assez...."
Anatole France, dans son roman Les dieux ont soif, a bien croqué cette période.
Voici, à peine modifié par notre évocation rapide d’Anatole France, l'excellent article de Laetitia Maccioni, intitulé L’incroyable histoire des vingt et une têtes des rois d’Israël et de Juda, de Notre-Dame au Musée de Cluny, et se trouve dans la remarquable collection L’Esprit des Lieux, éditée en 2006 par Le Figaro, (tome 2, Notre-Dame de Paris).
".....Par
un arrêté d’octobre 1793, la Convention commanda à Bazin, un
entrepreneur, la démolition des fleurons, des couronnes et des sceptres
des statues de Notre-Dame. Cette mesure, estimée insuffisante, fut
complétée par l’ordre de détacher toutes les statues présentant des
signes de féodalité.
C’est
ainsi que les statues des rois d’Israël et de Judas furent décapitées
pendant ce mois d’octobre 93. Se mêlant aux ordures du parvis de la
cathédrale, elles restèrent à l’air libre jusqu’en 1796, date à laquelle
elles furent vendues comme pierre à bâtir au plus offrant (sous
réserve qu’elles soient retirées rapidement).
Les
fragments furent évacués vers un lieu inconnu et l’on ne sut plus rien
de leur parcours. En 1839, les statues acéphales furent cependant
« découvertes » par le préfet Rambuteau au marché au charbon de la rue
de la santé où elles servaient de butoirs pour les chariots. Parmi
elles, saint Etienne en habit de diacre, saint Denis, et des rois mages
provenant des contreforts du portail nord. Les statues furent exposées
dans la salle des Thermes de l’Hôtel de Cluny (ci dessous), dépendant
alors de la Ville de Paris. En 1844, cette salle fut annexée au nouveau Musée national du Moyen-Âge.
Les
restaurations de Viollet-le-Duc permirent à leur tour d’enrichir le
musée, grâce à des découvertes successives : de nouveaux éléments du
portail Sainte-Anne (sculpté vers 1140-1145), la tête de saint Paul, ou
des fragments de corps drapés. En 1848, Viollet-le-Duc déposa également
au musée du Moyen-Âge le trumeau saint Marcel qui se trouvait dans la
cathédrale.
A
la fin du XIXème siècle, une nouvelle statue arriva, en parfait état :
Adam, un nu polychrome sculpté vers 1260 qui se trouvait initialement
dans le bras sud de Notre-Dame. Mais la plus grande découverte n’a pas
trente ans. Elle date de 1977, quand la Banque Française du Commerce extérieur (devenue Natexis Banque) installée hôtel Moreau, rue de la Chaussée-d’Antin, commença ses travaux dans les sous-sols.
Un
mètre sous le niveau de la cour, les ouvriers tombèrent sur un mur de
pierre, disposées soigneusement et séparées par un lit de plâtre.
François Giscard d’Estaing , alors président de la BFCE, appela
les historiens Erlande-Brandebourg et Michel Fleury, qui identifièrent
sans difficulté le trésor qu’ils avaient sous leurs pieds : vingt et une
têtes sculptées vers 1225, provenant de la galerie des Rois d’Israël et
de Judas de Notre-Dame (ci dessous, les copies de ces statues,
restituées; les originaux mutilés se trouvant donc au Musée de
Cluny...).
Ces
têtes, issues des statues décapitées, avaient été enterrées, face
contre terre, et orientées vers Notre-Dame, en trois lits successifs,
comme on enterrait les choses sacrées dans l’Antiquité. Cet
« enterrement » datait quant à lui de la Révolution . Il eut pour
ordonnateur Jean-Baptiste Lakanal (le frère de Lakanal le régicide).
C’est lui qui construisit l’hôtel Moreau en 1796. Désirant y faire des
travaux complémentaires, il avait commandé de la pierre à bâtir mais
avait reçu en leur lieu et place les têtes royales. Ne voulant pas s’en
servir il les avait enterrées dans sa cour.
Aujourd’hui,
le Musée de Cluny dispose de plus de 200 fragments provenant de
Notre-Dame, dont plus de 80 sculptures. Les têtes, en pierre calcaire,
sont de précieux témoins de la polychromie médiévale à Notre-Dame. Des
détails étaient peints avec une précision surprenante, comme l’iris vert
pâle, cerclé d’une pupille noire, de certaines statues. Il ne leur
reste à présent qu’un peu de rouge aux commissures des lèvres ou sur le
haut des pommettes.
Disposées
en hauteur, le long d’un mur (ci dessous), ces figures semblent
murmurer les mystères de la Rédemption : cela pourrait passer inaperçu
si elles ne mesuraient pas jusqu’à 70 centimètres de haut….. La dernière
pièce à rejoindre le musée est une tête d’homme barbu, offerte en
novembre 1998 par la Natexis Banque. »
Rendez-vous sur l’excellent site du musée de Cluny, et vous ne serez pas déçus ! :
Rendez-vous aussi sur le non moins excellent site :
Ceux qui ont lu le Reprendre le pouvoir,
de Pierre Boutang, auront évidemment reconnu, en illustration de la
couverture, l’une des têtes des ces rois de Juda dont nous venons de
parler…
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