QUI A ABOLI L'ESCLAVAGE ? LE GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE LA IIe REPUBLIQUE EN 1848
La loi Taubira sur la traite négrière
(Victor Schoelcher)
par B.Lugan
Publié le 10/05/2013
par konigsberg
The African Slave Trade : The Arabs
Le 10 mai, avec la « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions », c’est encore un anniversaire de culpabilisation à sens unique qui est célébré.
Sous la présidence de Jacques Chirac les députés votèrent à l’unanimité, (donc tous les élus de « droite »), et en première lecture,
la loi dite « Taubira ». Définitivement adoptée le 10 mai 2001, cette
loi qualifie de « crime contre l’humanité » la seule traite esclavagiste
européenne.
Christiane Taubira a insolitement précisé que sa loi passe sous silence la traite arabo-musulmane afin que les « jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006).
Christiane Taubira a insolitement précisé que sa loi passe sous silence la traite arabo-musulmane afin que les « jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006).
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(Voir L’Afrique réelle du mois de mai 2013 consacre un important dossier aux traites arabo-musulmanes)
Et
pourtant, au XIXe siècle, l’abolition décidée par les Européens ne
concerna pas les Arabo-musulmans. Depuis la Libye, au nord, ou depuis
Zanzibar, à l’est, des caravanes organisées militairement continuèrent
en effet à dévaster des régions entières de l’Afrique noire. Au XIXe
siècle, au centre comme à l’Est du continent, les réseaux esclavagistes
musulmans étaient en pleine extension ; la documentation abonde les
concernant.
Dans la région sahélienne, de la boucle du Niger au Tchad, les esclavagistes puisaient dans le « vivier humain » du bilad al Sudan, Bambara, Sénoufo et Sara étant leurs principales victimes.
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Dans
la région du Haut Nil, l’actuel Sud Soudan, Dinka, Nuer et Chillouk
étaient pourchassés, les femmes pour leur beauté et les jeunes garçons
pour être « transformés » en eunuques gardiens des harem.
Dans
l’Est de l’Afrique, les esclavagistes zanzibarites ravageaient les
actuels Etats de Tanzanie, d’Ouganda, de RDC, de Zambie ainsi que tout
le Nord du Mozambique. Tirant l’essentiel de ses revenus de la vente des
esclaves, le sultan de Zanzibar avait constitué un corps de
fonctionnaires chargé de tenir un compte précis du nombre de captifs
débarqués sur son île. Grâce aux registres des perceptions douanières,
nous savons ainsi qu’entre 1830 et 1873, environ 700 000 esclaves furent
vendus sur le seul marché de Zanzibar. Ces chiffres ne valent cependant
que pour le commerce officiel du sultanat et ils ne tiennent pas compte
de la contrebande.
Ce
fut l’administration coloniale qui mit un terme à ces odieuses
pratiques. Certaines ethnies ne survécurent alors que parce que la
colonisation sépara victimes et razzieurs, comme au Mali, comme au
Niger, comme au Tchad, comme en Centrafrique, comme au Nigeria, comme en
RDC, comme en Tanzanie, comme en Ouganda, comme au Soudan, comme au
Malawi, comme au Mozambique etc... Ce furent les Européens qui firent
fermer le marché de Zanzibar en 1873. Ce furent également eux qui, à
partir de 1890, obligèrent les autorités égyptiennes à interdire aux 78
marchands d’esclaves du Caire et aux 73 d’Alexandrie de cesser cette
activité.
Voir le livre Mythes et manipulations de l’histoire africaine. de Bernard Lugan Mensonges et repentance. A commander sur son blog.
En
2005, Jacques Chirac décida que le 10 mai, jour de l’adoption de la loi
Taubira, serait désormais célébrée la « Journée des mémoires de la
traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ». Rompant avec
une sage pratique voulant, sauf exception, que des dates du passé soient
toujours choisies pour célébrer les évènements historiques, le
président de la République faisait ainsi d’une date du présent un jour
de commémoration d’évènements du passé…
Et
pourtant, le 27 avril, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage
en France (27 avril 1848) était la date idéale qui aurait permis de
célébrer cette « Journée des mémoires de la traite négrière, de
l’esclavage et de leurs abolitions » dans un climat d’unanimisme
national. Jacques Chirac a préféré une date clivante.
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Tout
cela n’est cependant qu’un début car les groupes de pression
constituant le noyau électoral de François Hollande, modernes Minotaures
à l’insatiable appétit, réclament maintenant des « réparations »
sonnantes et trébuchantes. Comme les caisses de l’Etat sont vides, notre
« pauvre » président ne va donc pouvoir nourrir ses électeurs que de
paroles. Il faudra donc qu’elles soient roboratives. C’est pourquoi nous
pouvons nous attendre à de nouvelles rafales de déclarations et de
mesures symboliques de repentance.
Voilà
comment le totalitarisme se met en place et comment, lentement mais
sûrement, nos « élites » gouvernantes, totalement coupées du « pays
réel » se préparent des lendemains difficiles. Notamment parce que
Madame Taubira dont les condamnations sont sélectives, ignore
probablement, et les Romains l’avaient appris à leurs dépens, que chez
les Gaulois « la patience dont on abuse se change en fureur ».
Bernard Lugan
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