MAROC : UN PAS EN AVANT, DEUX PAS EN ARRIERE !
Une fatwa appelle à tuer les musulmans convertis au christianisme au Maroc
Une fatwa de la plus haute autorité religieuse du Maroc appelle à punir de mort toute personne qui quitterait l’islam pour embrasser le christianisme dans ce pays où les autorités mettent déjà des obstacles à l’apostasie de l’islam.
Il n’y a toujours pas de certitude quant à la façon
dont la charia sera appliquée au Maroc, après sa promulgation par une
haute autorité religieuse l’an passé, souffle un chrétien issu de
l’islam, actif dans les églises clandestines, mais nombreux sont les
anciens musulmans convertis au christianisme qui craignent pour leur
vie. « La fatwa montre que notre pays se situe toujours à une autre
époque – pas de liberté, pas de démocratie. Malheureusement, nous
sentons que nous ne sommes pas protégés : nous pouvons être arrêtés ou
désormais tués n’importe quand et n’importe où », ajoute ce chrétien.
Garantir même au prix du sang la nature musulmane du royaume
Depuis la victoire du Parti de la Justice et du
Développement (PJD), un mouvement islamiste, aux élections législatives,
fin 2011, la situation des chrétiens s’est dégradée. La liberté
religieuse en général est davantage attaquée qu’auparavant. Encore dans
l’opposition, le PJD avait menacé de voter contre le projet de nouvelle
constitution si celui-ci prévoyait la liberté de croyance. Finalement,
le texte proposé ne reconnaissait que le « libre exercice du culte »,
interdisant donc de quitter l’islam.
Les menaces de mort du PJD envers les non-musulmans,
les laïques et les homosexuels s’expriment avec d’autant plus de
virulence que les islamistes sont arrivés au pouvoir dans de nombreux
pays musulmans à la faveur des révolutions de 2011. En Egypte ou en
Tunisie, des appels à tuer les chrétiens sont de plus en plus fréquents
et ouverts, sans crainte d’une répression par le pouvoir tenu par des
musulmans radicaux.
Il y a deux ans, le journaliste marocain Ali Amar
rappelait qu’un
des chefs de file de l’opposition aux islamistes, Oussama El Khlifi,
avait failli être sommairement exécuté dans le centre-ville de la
capitale, Rabat, aux cris de «Mort à l’apostat!», «Le peuple réclame
la peau du traître!», «Sioniste, juif, suppôt d’Israël!», «Appelle
Jésus ton sauveur maintenant!», «On veut t’entendre dire: vive le roi
Mohammed VI, notre unique souverain!!»
Car les ultramonarchistes sont
aussi de la partie dans la lutte contre les chrétiens ou supposés tels,
par exemple les partisans de la laïcité ; le pouvoir théocratique,
représentant par le Roi, Commandeur des croyants, est pour eux la
garantie de la nature islamique du pays. De même, les tensions entre
chiites et sunnites ont pour conséquence une répression accentuée sur
les chrétiens, cibles communes.
Dans ce contexte, l’appel au meurtre des apostats par
une haute autorité religieuse est un fardeau pour les chrétiens comme
pour les musulmans désireux de quitter l’islam pour une autre religion
ou aucune. Dans ce pays classé 39e sur l’index mondial de la persécution
publié par l’ONG Portes Ouvertes, cet appel s’inscrit dans la logique
de la charia. Et les châtiments prévus pour ceux qui quitteraient
l’islam sont décrits par l’islamologue Mouna Mohammed Cherif dans son
étude intitulée « La conversion ou l’apostasie entre le système
juridique musulman et les lois constitutionnelles dans l’Algérie
indépendante » , dont le propos sur l’appréhension de l’apostasie vaut partout, selon les intégristes :
« Ainsi,
tout musulman adulte quittant volontairement et publiquement sa
religion est jugé apostat. Ce jugement conduit à une sentence et à une
condamnation, selon les différentes écoles juridiques.
La sentence est
définie par la peine de mort pour l’apostat. »
Reproduction autorisée avec mention
http://fidepost.com/
ùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùù
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire